Quatrième partie : Le squatt

 

Elle ne sait que faire, aller au commissariat et se prendre la tête avec Michel, de toute façon son mariage est au bord de
la rupture. Aussi, elle rappelle Michel, mais tombe sur sa boite vocale, elle lui laisse un message ambigu

Je pars…..

Elle retourne à l’intérieur de la maison et commence à faire ses valises.

 

Mais revenons à cette rencontre entre Nathalie et Paul, ces deux écorchés de la vie quittent le banc sur lequel ils ont
devisé en ce soir de juillet, et partent dans un lieu tranquille, Nathalie n’est pas très rassurée mais elle est perdue et au moins Paul peut, qui sait la protéger. Ensemble ils prennent le
métro, Paul n’ose lui montrer sa tactique pour passer gratos, il accepte le ticket que lui tend Nathalie et prends le métro en sa compagnie. Nathalie est angoissée quand elle voit qu’ils
s’éloignent du centre de Paris et prennent un train de banlieue Elle se sent mal à l’aise sous les regards obliques de cette population inconnue pour elle. En effet, elle a toujours vécue dans un
milieu privilégié et c’est un choc pour elle de découvrir sur cette ligne de train, des sièges éventrés et des tags dans le wagon.

Et tout à coup tout va s’enchaîner à une vitesse incroyable, une altercation se produit à l’avant du wagon entre Paul et un
jeune noir qui le dépasse d’au moins deux têtes, l’enjeu c’est Nathalie. Paul est bien connu dans le milieu des marginaux et beaucoup s’étonnent de le voir en sa compagnie, et ce jeune homme la
veut tout simplement pour lui. Paul dans un premier temps prends tout cela à la légère tout en jetant des regards gênés à Nathalie, puis brutalement la dispute s’envenime, ils en viennent aux
mains. D’où sort ce couteau nul ne le sait mais la bagarre devient générale, mais Nathalie va devoir sa chance de s’en sortir grâce à l’arrêt dans une gare. Ici, un contrôleur monte, accompagné
d’un policier, est-ce une coïncidence, mais de suite la bagarre se termine et Paul regagne sa place auprès de Nathalie qui, à la vue du policier s’est mise a trembler. Paul la prends dans ses
bras et au moment où le policier va pour la dévisager, il la prend dans ses bras et l’embrasse, certes de force, mais en lui murmurant, il vous faut passer inaperçue ne soyez pas effarouchée, en
plus dans ce train vous êtes facilement repérable. Si la marche à pieds ne vous fait pas peur, nous allons descendre à l’arrêt suivant. Nathalie ne sait que dire, sous ce baiser elle s’est sentie
à la fois bien et à la fois souillée. Elle ne connaît rien aux garçons et là elle n’avait nullement envie de sa bouche sur la sienne. Elle n’est pas une oie blanche mais elle veut choisir l’homme
qu’elle aimera et pas se sentir obliger de le faire. Absorbée par ses pensées elle répond oui à Paul et lui emboîte le pas quand il la pousse vers la sortie. Personne ne les a suivis mais elle a
senti le regard de ce policier sur sa nuque.

Ils quittent rapidement la gare et s’enfoncent dans des rues fort mal éclairées, après quelques kilomètres ils arrivent à
une bâtisse assez sombre d’où provient des chants et des cris. Une porte vermoulue, des fenêtres murées tel est le décor que Nathalie découvre en ce soir de juillet, premier jour de liberté mais
premier jour d’angoisse. Ils entrent tous les deux , des jeunes sont entassés à même le sol, ils boivent, ils mangent au fond une fille aux cheveux ni blond ni brun joue de la guitare en fumant,
les autres tapent dans leurs mains ou sur des « jumbés »  et rythment la chanson. A leur entrée un grand silence se fait puis ils reprennent le cours de leur vie de galère et ne
leur prêtent plus attention.

Paul se dirige en pays conquis et emmène Nathalie vers son repaire, une chambre équipée d’un matelas à même le sol et de
vêtements épars, il y a un homme qui dort à même le sol, il ne bouge pas quand Paul allume ses bougies, il a l’air de dormir profondément, Paul tourne brutalement les talons et la laisse seule
dans la chambre mais revient peu après avec un autre matelas et une couverture qu’il jette à même le sol. Il la prend par la main en lui suggérant de laisser son sac au sol et de venir dans la
pièce commune, il va la présenter, mais auparavant lui conseille de mentir sur son âge sinon le « caïd » va leur demander de partir et Paul n’en n’a vraiment pas envie. Elle acquiesce
car elle ne saurai ou aller et ici même si ce n’est pas le Pérou c’est tout de même mieux que le parc ou un banc public dans la rue.

Quel n’est pas sa stupéfaction de découvrir que le « caïd » n’est autre que le jeune homme du train, elle tremble
car maintenant que va-t-il se passer ? Brutalement il lui prend le bras et lui demande son âge, j’ai eu 18ans il y a une semaine, l’autre la lâche et se marre, il a vraiment des doutes mais
pour l’instant il a autres choses à faire et la laissent choir sur le sol. Elle a les jambes qui flageolent et n’osent se demander ce qui va se passer après , quand il aura finis de se faire sa
dose. Du reste, la voilà seule malgré cette population cosmopolite car Paul se shoote aussi, on lui tend une cigarette, elle refuse une première fois puis en prends une pour éviter les soupçons.
Elle tousse, elle n’est pas habituée c’est fort. Bientôt elle plane dans un monde inconnu et se laisse aller dans les bras de Paul ou d’un autre car elle ne sait plus où elle est et ce qu’elle
fait ici. Au bout de combien de temps reste-t-elle ainsi  car lorsqu’elle émerge, elle est couchée sur ce matelas dans cette petite chambre ou dorment çà et là plusieurs personnes, hommes et
femmes. Debout, au-dessus d’elle il y a le « caïd », il est immense et son ombre joue sur le mur, que fait-il là ? Se demande Nathalie.

Demain matin je ne veux plus de vous ici, pendant que vous dormiez j’ai vu que vous n’aviez que 15 ans, on est souvent
délogé et je ne veux pas avoir à faire avec les « flics », aussi Paul s’en ira avec vous, il est d’accord et si j’ai un conseil à vous donner , c’est que la rue n’est pas un lieu pour
vous, aussi horrible qu’est votre vie, vous feriez bien de discuter avec votre père, en plus vous avez la chance d’en avoir un.

Ou est Paul lui demande-t-elle, ne le voyant pas à ses côtés.

Il est dans un ailleurs que vous auriez pu rejoindre si  Marie ne s’y était pas opposée.

Il est mort

Non du tout, il rit, pour lui ça l’air d’être grotesque, il est tout simplement shooté et il plane.

Qui m’a porté jusque-là,

C’est moi, car je ne voulais pas qu’il vous arrive un problème

Nathalie ne lui demande rien, se doutant qu’elle est passée fort près d’un autre drame. Sa fugue n’a pas évoluée comme elle
voulait, et elle se demande si elle ne va pas rentrer chez elle, mais il lui faudra s’assurer que sa belle-mère ne lui fera rien. Mais Tim le caïd lui propose de dormir pour être en forme et
l’assure qu’elle ne craint rien étant sous sa protection et tout en lui disant cela il lui caresse la joue et retire sa main brutalement comme si il se brulait. Il tourne les talons et s’en va.
Cette caresse était pour Nathalie un geste d’amour ce qu’elle réclamait à son père depuis des mois et que pressé par son travail et s’en remettant à sa femme  il avait oublié de lui donner
et le temps passant ils vivaient côte à côte mais sans relation père enfants.

Combien d’heures a-t-elle dormie, elle ne le sait pas, mais lorsqu’à nouveau elle ouvre les yeux

C’est à nouveau la nuit, Paul dort à ses côtés mais ils ne sont que tous les deux. Au loin  on entend à nouveau cette
musique qui maintenant devient lancinante dans la tête de Nathalie. Sur le sol git un papier, Nathalie est attirée  par une photo, on dirait que c’est elle, Qui la prise en photo, elle se
lève, attrape le papier et voit que c’est un avis de recherche, pour elle. Elle fond en sanglot. Paul se réveille et la prend dans ses bras, en la consolant et en lui disant qu’elle a de la
chance d’être aimée car lui, quand il a quitté sa famille, personne ne la recherché, enfin dit-il je n’ai jamais trouvé ce genre de papiers. Alors que toi tu as disparue depuis deux jours et déjà
on ne parle que de toi à la radio et à la télévision.

Nathalie se trouve prise au piège, dès qu’elle va aller dans la rue, elle va être confrontée avec la réalité, elle se tord
les mains et ne sait ce qu’elle doit faire. Paul a plein d’idées mais Tim lui a déconseillé de lui en parler. Elle doit s’en aller, voir même regagner sa famille. Tim ne veut pas de problèmes
dans sa petite communauté, les « keufs «  les laissent tranquille mais avec cette disparition ça risque de devenir chaud dans les heures, voir jours qui suivent.

Ecoute moi bien Nathalie, pour l’instant nous n’avons pas de trains pour regagner la gare de Lyon ou un commissariat comme
tu veux, aussi je te conseille soit de dormir à nouveau soit d’aller dans la grande salle écouter de la musique et au jour nous partirons.

Nathalie est d’accord, elle rassemble ses objets et vêtements et gagnent la salle commune ou  se tient un véritable
conseil de guerre. Tim a avertis tous les squatters de la situation de Nathalie et chacun essaye de trouver une possibilité pour Nathalie de s’en sortir la tête haute sans se sentir humiliée par
sa belle-mère. Marie qui a empêché l’autre soir que Nathalie prenne une dose a bien une idée mais il faut l’exposer à Nathalie et Paul devra l’accompagner, il y aura des risques mais au moins
cela donnera du temps à Nathalie avant d’affronter ses parents. Mais auparavant elle doit leur téléphoner pour dire qu’elle va revenir.

Elle en parle auparavant à Paul, qui trouve que c’est une bonne idée et dit qu’il va faire comprendre à Nathalie que c’est
la meilleure solution pour elle comme pour les squatters qui risquent gros avec un mineur recherché à leurs côtés. Bien que dans le passé cela se soit déjà produit, des mineurs, il y en a eu
d’autres avant Nathalie, Marie est le meilleur  exemple, cela fait 5 ans qu’elle est dans la rue , quand elle a échoué là, elle avait tout juste dix-sept ans mais moins sophistiqué que
Nathalie , elle pouvait se fondre dans la foule ce qui n’est pas le cas de cette petite.

Ce que tous ignorent c’est que le champ de recherche s’est amenuisé suite au témoignage du policier du train. Les
recherches sont en train de débuter dans ces quartiers reculés de la Région Parisienne, un périmètre a été établi et

 

La fin demain…..

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

9 réflexions sur « Quatrième partie : Le squatt »

  1.                     Bonjour Eva
    

    Zut, je ne serais pas la demain
    Malheureusement on peut dire que cette histoire est tristement banal tant d’enfants vivent cela ? c’est raconté de façon touchante
    Pour répondre à ta question, non je n’ai rien écrit depuis que je suis en pause , les pages blanches de mon cahier sont restées vierges
    Je te souhaite une très bonne fin de semaine
    Bises
    Tony Yves

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  2.                     C'est drôlement magnifique cette entraide qui se met en route pour sauver Nathalie, et d'autant plus touchant que cette équipe de squatters semble vivre dans la totale indifférence humaine, , sans
    

    famille ni moindre lien affectif extérieur !
    Ils se sont constitués une sorte de famille entre eux …
    L’idée qui jaillit de ton texte est d’une grande beauté, infiniment bouleversante ………
    Je viendrai découvrir la suite ….mais je me suis déjà terriblement attachée à Paul, Marie, et les autres !
    Je t’embrasse tendrement : ta p’tite soeur des mots.

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  3.                     Je ne le répéterais jamais assez Eva-joe, tu es une romancière née et on se sent littéralement transportés par tes mots.
    

    Ton imagination est débordante et on se prends à dire que tu as vécue l’histoire.

    La même question revient à chacun de tes écrits

    Histoire vraie ou purement imaginaire?

    Vivement demain

    Merci au nom de la communauté

    Bisous et douce nuit

    Le Noctamplume

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  4.                     Terrible histoire... et que tu racontes vraiment bien.
    

    Si le coeur t’en dit, Evajoe, tu peux aller voir sur mon blog l’exercice auquel je t’invite ! Il est amusant et j’ai tâché de le rendre le plus léger possible… Bises !

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