Nuit d’orage!

Sous la poussée du vent. Manon a juste le temps de voir Damien son sauveur, ligoté à même le sol, un bâillon sur la bouche, et, un homme de dos, se précipitant pour refermer la porte. Elle se recroqueville tant qu’elle peut dans son châlit, mais elle aperçoit un autre homme allongé sur un lit de fortune. Elle l’entend jurer le premier et pendant qu’il s’affaire à s’arque bouter  sur la porte pour la maintenir fermer, elle suit le regard de son sauveteur qui lui intime l’ordre de se glisser dans sa propre couchette, pensant avoir bien compris elle se glisse à l’intérieur de son duvet et se cache à l’abri des regards. . Alors qu’elle bouge doucement vers le fond elle sent sous sa main un objet métallique froid, elle tremble de tous ses membres, elle a l’impression que c’est une arme. A qui appartient ce revolver pense-t-elle intérieurement. Sûrement pas à ces hommes sinon que ferait-il dans le duvet de Damien, et si c’est à lui pourquoi s’en est-il pas servis contre eux deux.

Elle songe que la scène a dû se dérouler il y a peu et que c’est sûrement ce qu’il a poussé à se lever. Maintenant elle réfléchit et avant le coup de tonnerre fracassant elle avait entendu les premiers jurons mais à moitié endormis où droguer elle n’en n’avait pas compris le sens.

L’homme endormis sur le lit  de camp sur le sol se réveille et grogne et demande à l’autre s’il a trouvé cette femme qui les observait. Devant sa négation, il décide d’en finir lui-même en pointant une lampe torche sur les lits non visités, mais à sa grande déception il n’y a pas âme qui vive.

Aussi le voici vers Damien et sans ménagement il lui ôte son bâillon et le secouant lui demande  où est passé la nana avec qui il était l’après-midi. Manon l’entend lui répondre. Au lieu de m’assommer vous auriez mieux fait de commencer par me le demander et vous n’auriez pas perdu du temps à la chercher. Elle m’a dit devoir  quitter l’île et repartir au premier bateau sur le continent.    Les deux hommes semblent décontenancés et n’ont pas l’air de le croire.

Peu à peu l’orage se calme, la pluie aussi s’arrête, il est près de trois heures  du matin, le premier bateau va bientôt quitter l’île, pourquoi Damien ne leur dis rien

Le plus âgé pose la question tant attendue. A quelle heure ce bateau quitte l’île et surtout cette femme ne vous plaisait pas que vous l’avez laissé partir, vous n’avez pas son adresse, les questions fusent. Damien n’a même pas le temps d’en placer une. Maintenant les deux hommes ne se gênent pas pour le frapper. La peur fait claquer des dents à la belle rousse, elle va se faire repérer c’est sûr et quand à Damien il va la dénoncer, elle en est certaine. Mais il leur répond, ce n’était qu’une passade, des filles j’en ai autant que j’en veux. Les deux hommes ricanent bêtement et ne se préoccupent plus de lui. Ils font rapidement leur sac et réitère leur demande où plutôt aboie, alors à quelle heure le premier départ. Damien réfléchit rapidement et en calculant le temps qu’il va mettre avec Manon pour  quitter le refuge, il leur dit embarquement à 5h et départ une heure après, vous avez le temps de redescendre et d’être à l’embarquement Dès qu’ils ont franchis la porte, Damien appelle Manon et lui demande de prendre un couteau dans le tiroir du buffet et de couper ses liens. Mais elle a tellement peur qu’elle ne lui répond pas et il lui faut user de tous les subterfuges pour qu’elle accepte de venir vers lui.

D’une main tremblante elle lui coupe ses liens et se jette dans ses bras en sanglotant et en lui demandant pardon. Le temps n’est pas au larmoiement, il nous faut quitter au plus vite le refuge ils vont vite comprendre que je me suis moqué d’eux. Mais vous ne perdez rien pour attendre, en chemin vous allez tout me raconter. Leurs sacs sont rapidement fait, leurs vêtements secs sur le dos ils partent, direction les alpages mais il leur faut avant tout suivre leur poursuivant avant de prendre le chemin pour le lac depuis la bergerie de Grotelle et nous nous noierons au milieu des touristes. Mais  au moment de s’en aller Damien lui dit attendez moi, j’ai oublié mon duvet, il voit dans les yeux verts un éclair de panique. Tout en retournant dans le chalet il pense que Manon a découvert son révolver, il va falloir que tous les deux soient honnête l’un envers l’autre.

(Photo du Lac de Melo) à voir ici

Il la rejoint rapidement, et les voilà en route vers la bifurcation de la veille, la lune éclaire leur lente descente, il lui a recommandé de faire attention où elle poserait ses pieds, à la fois pour éviter d’être entendu mais aussi pour son salut personnel. Autant la montée est rude, autant la descente est vertigineuse et dangereuse. Tous deux descendent mais n’échangent aucune parole, chacun est attentif à la descente.

Soudain un bruit de voix les fait sursauter, ce sont les deux hommes ils en sont persuadés tous les deux. Il leur faut s’arrêter et attendre leur départ. Bientôt il fera jour et ils seront tous à découvert, les deux hommes comme Manon et Damien, il va falloir redoubler de prudence et éviter de se jeter dans la gueule du loup. Un accident en montagne est vite arrivé…

Ils sont allé trop vite, car les deux hommes  sont à peine à 300 mètres, heureusement que le chemin fait une large boucle et que le jour n’est pas encore levé, car ils auraient pu leur tomber dessus sans crier gare ! Enfin les voilà qui repartent, Manon a décidé d’expliquer ce qu’elle a vue, car après tout quand ils seront sur le chemin de la crique eux partiront sur les chemins de transhumance et normalement ils ne devraient plus jamais se revoir, sauf si le sort en a décidé autrement pense Damien, mais il ne lui dit rien.

Damien accepte d’écouter  son récit et voici ce qu’il apprend.

 Alors qu’elle se baignait dans la petite crique où il l’avait laissé, deux hommes ceux qui sont devant eux, accompagnés d’un troisième avaient fait irruption, ils portaient un paquet allongé qu’ils avaient laissé choir sur la plage d’un mouvement assez brusque. Manon les observait au travers de ses lunettes fumées, assez intriguée par leur paquet, qui n’était ni une planche à voile ni un zodiac, mais qui à ses yeux et au moment lui faisait penser à un « remake » d’Hitchcock, une femme est franchement dans ce colis s’était-elle dit en son for intérieur. Puis, elle en avait ri jusqu’à ce qu’elle entende des cris.  Brusquement elle s’était soulevée sur les coudes pour regarder au loin ce qui se passait, un des hommes était penché sur le colis, et, à coup de pieds il y tapait dessus et c’est à ce moment-là qu’elle a entendu l’appel au secours. Un peu éberlué et cherchant d’où pouvait venir cet appel elle avait eu le malheur de se redresser et avait attiré l’attention sur elle. Un des hommes lui avait dit de s’en aller et de se dépêcher  de quitter la plage. Elle avait ramassé ses affaires à la hâte et commencé à gravir le chemin escarpé, puis s’étant accroupis, elle s’était dissimulé dans une anfractuosité du rocher et avait attendu la suite des évènements.

Le plus vieux des trois la suivait à la jumelle, mais il ne  le  pourrait pas longtemps car le chemin bifurquait pour s’élever dans des bosquets et la forêt, mais sur le promontoire où la veille ils avaient échangés un baiser, elle pouvait voir sans être vue.

Damien a hâte de savoir et il la pousse à ce qu’elle continue rapidement son récit. Femme ou pas femme dépêchez-vous de me le dire.

Oui, c’était une femme, car dès que j’ai pris la poudre d’escampette ils ont dénoué leur paquet et une femme à la chevelure blonde en a été sortie. Elle avait les mains attachées dans le dos, mais continuait de crier. Damien a ses mots piquent une colère énorme, et lui demande pour quelles raisons elle n’a pas avertie les autorités. Et elle apprend qu’en ce moment il y a une battue sur l’île pour retrouver une touriste Américaine qui a été kidnappé. Fébrilement il cherche son portable et appelle :

–          C’est moi dit-il à son interlocuteur invisible. Tu peux en savoir davantage en allant cueillir au départ du ferry, deux hommes, il donne un signalement précis.

 Mais à ce moment-là la ligne est coupée et sans ménagement demande à Manon son propre portable, elle hésite et lui le passe rapidement en voyant le regard courroucé que Damien lui adresse. Il continue sa conversation  et elle entend lui dire, oui j’ai à côté de moi une jeune femme qui en sait long à ce sujet. Manon devient pâle et à nouveau la peur s’empare d’elle et la voilà qui court dans la descente. Désarçonné, Damien la suis et voilà qu’elle trébuche et emportée par sa précipitation s’affale de tout son long aux pieds. …….

Histoire sans Fin…..   © Tous droits réservés

EvaJoe

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

35 réflexions sur « Nuit d’orage! »

  1. Bonsoir Evajoe, quelle pourra bien être la fin de ton histoire sans fin ? Quelle imagination tu as… bravo ! Attendons la suite… Bonne soirée et merci d’être passée voir mon ciel de mars…bises, Shuki

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    1. Si sans fin cela pourrait être long à se terminer, mais je pense l’arrêter avant le 1000 ième chapitre, rire!!

      Ton ciel de mars m’inspire beaucoup et j’aime bien ce genre de photos qui ne sont pas tranchés, juste de belles couleurs qui s’emmêlent..

      Une bise pour toi et bon weekend

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    1. Elle a les genoux…Rire en piteux état.

      Si je trouvais un metteur en scène je pourrais le proposer à France 2 c’est plus intéressant enfin j’espère que les feuilletons que l’on voit parfois…..

      Une nouvelle , ça par contre j’y songe, mais j’aurais besoin d’un coup de main, rire en orthographe. Des fois en relisant j’en vois mais j’en vois encore en relisant une troisième fois et je les laisse..

      Merci, bises et bon weekend

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    1. Aux pieds d’un cactus peut-être….A voir au prochain épisode…Une semaine à attendre, bon courage…Rire!

      Bonne soirée et aussi weekend, à lundi et bisous

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  2. Oh oui propose ton scénario à France3 ça nous changerait de Derrik mdr!!!
    Oui mais le souci c’est qu’avec ton histoire je ne pourrais plus faire ma sieste mdr!!!
    Tu débordes d’imagination, puisqu’il n’y a pas de fin, je reviendrais, serait-ce le but?
    Bon c’est pas tout ça, il est tard, la France vient de gagner au foot, la Belgique aussi, donc je peux aller dormir sur mes deux oreilles mdr!!!
    Quelle drôle d’expression, as-tu déjà essayé de dormire sur tes deux oreilles lol!!!
    Je te souhaite un doux week-end!!!
    Bisous
    Domi.
    correction : dormir

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    1. Tu peux me sponsoriser, rire pour FR3. Je suis capable de te tenir en haleine pendant des semaines car j’ai un problème je n’arrive jamais à mettre le mot fin quand j’écris des petits romans. Mais là j’ai la fin…Rire!!

      Je te fais un bisou et te souhaite une belle journée

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  3. Bonsoir ma douce evajoe
    C’est assez stressant , cette histoire sans fin qui trouvera surement une fin, alors je vais attendre mais j’ai adoré cette histoire bravo, c’est du grand art ….. quel talent !
    Bonne nuit ma douce amie
    Gros bisous
    Méline

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  4. Bonjour EvaJoe,

    Je vais me répéter, mais comment fais-tu ? Ce sont des rêves qui t’inspirent de telles histoires ? Cette femme en sait un peu trop, manifestement, et où va-t-elle donc tomber ? Sur un os, non ? (rire).
    Bravo, en tout cas !
    Bon week-end et gros bisous,
    Cathy.

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    1. Coucou Cathu,

      Non, pas du tout aucun rêve, c’est juste mon imagination qui se laisse aller à ce roman fleuve…Rire, des idées à revendre et envie de les écrire.

      Sur un cactus, rire, non il n’y en a pas dans les montagnes Corse.

      Bisous et belle journée

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  5. Bonsoir Joëlle

    J’ai relu deux fois tellement c’est passionnant, tu as un don pour les nouvelles qui si ça continue comme cela va devenir un roman fleuve (rire)

    Par-contre, j’ai du rater un épisode, je n’arrive pas à faire le lien entre le moment où Damien est ligoté et où ils sont tous les deux avec la rousse à éviter les hommes?

    Je vais refaire un tour en arrière pour me remémorer, il doit me manquer un paragraphe
    Bisous et bon dimanche, Reine de l’écriture
    Douce nuit
    Le Noctamplume

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    1. Coucou Alain,

      Aurais tu sauté un épisode pour ne pas te souvenir de ce qui se passait dans l’épisode précédent, rire!!

      Damien pensait que ce chalet était sécurisé, et bien il s’est fait avoir, rire!!

      Bon as tu repris tes esprits que je puisse remettre la suite…

      Beau lundi et bisous

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      1. Non j’y passais de bonnes vacances avec mes parents, pécheurs à la truite (tous les deux !). Je garde des merveilleux souvenirs où en ce temps là l’on pouvait jouer sur un rocher tranquillement sans que personne ne vienne nous embêter !
        Pour répondre à ta question sur mon blog, c’est mon chéri qui courrait le marathon, je faisais les photos avec notre organisatrice du voyage, d’autres reportages bientôt.

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      2. Ah d’accord merci, oui moi aussi j’ai connu la Corse dans les années 70, c’était une terre âpre mais les touristes étaient moins nombreux.Et la beauté reste en ma mémoire comme un univers à couper le souffle. Sûrement la raison pour laquelle j’ai situé cette histoire ici.

        Merci pour es renseignements concernant ton article.

        A Bientôt!

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    1. Je vais lui tendre la main, rire!!

      Suspens quand tu nous tiens tu nous ne lâches pas….Et moi, j’aime le faire courir le suspens….

      Bisous Véro et merci pour ta fidélité à mon blog.

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  6. Ah , j’arrive enfin à toi dans mon petit tour de « flâneries », juste pour apposer ma griffe sur ses pierres de montagne, car ….je suis déjà venue boire à ce texte, je l’ai « à sa source » dès sa parution !

    J’ai donc bien eu le temps de m’en imprégner …!

    Comme tout le monde, j’attends fébrilement la suite …tu as tellement l’art d’enflammer nos curiosités !!!

    Je compte te surnommer « l’Agatha Christie des canaux » !
    Qu’en penses-tu ?

    Bisouuuuuuuuuuuuuuuuuuuus !!!

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  7. Hi hi ….j’ai fait une faute : « ces » pierres et non « ses » !
    Et puis j’ai oublié de reboire (ça ne me ressemble pas, RIRES), j’ai oublié de mettre « bu », « je l’ai bu à sa source » !!!

    C’est toi, ta faute…….on s’enivre à te lire (hic hic hic !)

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