En souvenir d’un poilu de Saône et Loire !

Pour la communauté de CLARAMICALEMENT : Il y a 100 ans

 

 

 

Fleury-devant-Douaumont (photo de l’Est Républicain)

 

Trois squelettes de soldats français ont été exhumés lors d’un chantier à Verdun (Meuse). Et la plaque d’un poilu de Colombier-en-Brionnais.

 

Mercredi sur le chantier de rénovation du mémorial de Verdun ont été découverts par hasard dans une couche de glaise noire à 2 m de profondeur les squelettes de trois soldats français de la Première Guerre mondiale, ainsi que de nombreux objets de leur équipement balles de fusil Lebel, casques Adrian, cartouchières, godillots…). Une plaque d’identification militaire se trouvait à proximité : celle d’un sergent de 35 ans originaire de Saône-et-Loire, Claude Fournier. Il avait été « tué à l’ennemi » le 4 août 1916 à Douaumont, près de Verdun.

Sur sa fiche militaire, on apprend que Claude Fournier est né à Colombier-en-Brionnais le 27 novembre 1880 et qu’il appartenait au 134e régiment d’infanterie. Caserné en 1914 à Mâcon et Dijon, ce régiment fait partie de ceux qui ont pris part à la terrible bataille de Verdun. Au premier semestre 1916, le 134e R.I. combattait dans le secteur de Saint-Mihiel avant de migrer au début de l’été 1916 à 40 km au nord à Verdun et de combattre à partir d’août à Fleury-sous-Douaumont. C’est là que le sergent Claude Fournier perdit la vie. Son décès a forcément été remarqué pour être mentionné sur le journal du régiment puis pour être signalé à sa famille et sa commune. Ainsi Claude Fournier figure-t-il sur le monument aux morts de Colombier-en-Brionnais.

362 000 soldats français morts

La secrétaire de mairie de ce village nous apprend qu’il s’était marié à une certaine Jeanne Marguerite Beaudet à Fontaines-sur-Saône (69), mais ne dit pas s’ils eurent des enfants.

Le corps du sergent Fournier avait-il été inhumé ? Si ce n’est pas le cas (la mairie n’a pas enregistré de certificat de décès), il est probable que l’un des trois squelettes exhumés mercredi soit le sien. Parmi les 362 000 soldats français morts à la bataille de Verdun (du 21 février au 19 décembre 1916) sous le déluge de feu adverse, les historiens mentionnent régulièrement que de nombreux cadavres gisent encore sous la terre retournée par les obus avant que leurs camarades aient le temps de les transporter pour les inhumer. Si elles ne sont pas identifiées (par rapprochement d’ADN avec celui d’éventuels descendants) et réclamées, les dépouilles seront inhumées dans la nécropole nationale de Douaumont.

SOURCE LE JOURNAL DE SAÔNE ET LOIRE  ce 8 mai 2015

 

Plus de 100 ans après cette guerre  des corps sont retrouvé, comme ces jours-ci il était de Saône et Loire je l’ai mis à l’honneur sur mon blog. Le Journal de Saône et Loire l’a rapporté dans son édition du 8 mai 2015. 

 

Sur cette terre tu n’es plu

mais ton corps enfoui

A aujourd’hui à nos yeux resurgis

 

Voici un poème d’Arthur RIMBAUD 

C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

 

Je trouve que ce poème illustre la découverte de ces trois corps, l’un est peut-être mort ainsi.

 

Et ce poème d’un Poilu écrit pendant la bataille de Verdun, dont le texte du Journal de Saône et Loire fait mention

 

Toute la terre tremble,

Et le canon qui gronde.

Oui, je crois, il me semble

Que c’est la fin du monde.

Dans nos trous, on blasphème,

On ne croit plus au bon dieu.

Même les morts aux faces blêmes

Tendent leurs poings vers les cieux.

C’est la moisson de notre jeunesse.

On tue des gosses de vingt ans

Qui meurent là, sans une caresse,

Fauchés comme des fleurs de printemps.

A quand la fin de ce cauchemar.

On n’en peut plus; on en a marre.

Mais c’est dans un trou à Verdun

Que j’ai connu mon petit copain.

Comme l’amitié réchauffe le cœur !

On se déride; on n’a plus peur.

Et dans la boue de Verdun

Nous nous sommes serrés la main.

Prends mon bidon, un coup de pinard,

Rien de meilleur contre le cafard.

Et pourquoi conserver ces biens,

Puisque nous tous mourrons demain.

Et puis ensuite nos retrouvailles

Devant ta maison près du café.

On discutait de nos batailles

Et des copains qu’on a laissés.

Toujours dans notre petite causette:

Souville, Douaumont et La Caillette.

Mais je voyais dans tes yeux bleus,

Comme un reflet des cieux.

Tu es parti de bon matin,

Sachant bien sûr, l’étape dure.

Et puis quand on pense aller loin,

Il faut ménager sa monture.

Mais partant pour l’éternité

Au pays de l’égalité,

Tu aurais dû comme à Verdun,

Mon petit copain, me serrer la main.

Mais dis-lui bien, à Dieu le Père,

Puisque Verdun fut un enfer,

Qu’il te réserve au paradis

Une place pour toi et tes amis,

Et tous les combattants de la terre.

Une prière: honnie la guerre,

Et tous, nous nous serrerons la main,

En bons copains, en vrai copains.

 

Henri Joseph LALLIER 

(1891/1976)

Pour mon copain Marcel BOURGEOIS

Ancien du 147ème R.I.

 

 

 

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

11 réflexions sur « En souvenir d’un poilu de Saône et Loire ! »

  1. Je pense qu’on en a pour longtemps encore des conséquences de cette terrible guerre ! Tant de morts pour rien, je ne cesse de me le répéter.
    Le poème de Rimbaud est un de mes préférés mais je trouve encore plus touchant celui de ce poilu inconnu.
    Bises et excellente journée.

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  2. Florence – Testé pour vous
    Bonjour…100 ans après, de nombreux corps sont et resteront sous terre…combien de disparus, sans laisser de traces. Pas parce qu’ils se sont sauvés, mais parce qu’ils ont explosé, il n’en est rien resté…L’horreur de la guerre, 100 après.
    Les écrits que tu as choisis illustrent bien ces guerres
    Pour Waza, elle se porte bien et oh oui, je découvre et j’avoue que j’aime voir, entendre, regarder…c’est tellement mignon, attendrissant 🙂
    Je te souhaite une très très bonne journée, à très bientôt

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  3. un bel hommage pour cette commémoration !
    70 ans ce n’est pas si loin-
    le poème de Rimbaud je le récitais à la maison ( appris à l’école ) un très beau poème!
    bisous et bon samedi-

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  4. Comme ils ont souffert.. ces pauvres poilus.. ces frangins comme les appelait mon père. Il était à Fleury sous Douaumont pendant ce temps infame. Pauvre Claude Fournier.. mourir, être enseveli et être retrouvé 100 ans après il avait 35 ans, la fleur de l’âge pour un homme.. C’est vraiment lamentable de voir tout ce que l’on a fait subir et pendant si longtemps !
    La recette : arrêter la fabrication et la vente d’armes… Ce n’est pas pour demain.. nous venons de vendre des engins de guerre.. et cela va relancer le marché… Alors !!!
    merci pour vos recherches !!

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  5. Ouah, on en prend plein le bide en lisant tout ça !

    Le poème de Rimbaud, pour moi le plus beau de tous ceux qu’il a écrits, je me souviens quand Lola le récitait à haute voix …

    Mais le second poème est tout aussi beau ..Quel talent cet « Henri Joseph…. » ! Il nous fait tout revivre à travers ses mots, on marche dans la boue avec lui et on porte le bidon ….
    Cette phrase m’a beaucoup émue « Mais je voyais dans tes yeux bleus comme un reflet des cieux ……………… »

    Ta participation est GRAN DIO SE !!!

    T’embrasse tout plein (je t’ai envoyé un mail hier soir …Tu ne dois pas les recevoir ?) : ta pèlerine.

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  6. Bonjour Evajoe, 100 ans après que de découvertes encore ! Beaucoup d’émotions bien sûr, mais aussi le rappel de cette immense boucherie que fut ce conflit. Et pourtant, les hommes continuent à se faire la guerre … !!!
    J’adore ce poème de Rimbaud, mais les poèmes et paroles de poilus sont des témoignages terriblement poignants, tout comme « In Flandres Field » de John Mac Crae.
    En Belgique, chez moi, aux alentours de Ypres, des mines et obus sont encore trouvés par centaines chaque année et certains font encore des victimes cars toujours en état de fonctionnement.
    Bises amicales.
    Clio Francine.

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