11/ L’inconnue de la berge !

  • Montez !

Elle démarre sur les chapeaux de roue sans lui demander quoi que ce soit,  mais hélas elle voit le portail qui se referme , aussi elle accélère et s’arrache une aile mais elle passe in extremis. Elle n’attends pas qu’elle soit prise en chasse, elle déboule par le chemin forestier, mais arrivé à la route elle ignore de quels côtés se diriger, sa passagère a les yeux fermés et semble bien mal en point. Faut-il que j’aille à droite où à gauche, mais la jeune femme ne lui répond rien. Alors elle se décide et file à gauche, elle roule plus de 10 kilomètres sans voir aucune voiture. Soudain elle voit un panneau lui indiquant qu’elle roule dans le sens contraire de sa route,  elle doit trouver un rond point ou une bifurcation afin de repartir, lorsque soudain et au même moment elle voit un chemin dans la forêt et son téléphone sonne. C’est son fils, la jeune femme ouvre les yeux et la supplie de ne pas répondre.

  • Mais c’est mon fils
  • Votre fils, il est chirurgien ?
  • Oui… Pourquoi?
  • Vous étiez dans la maison et vous n’êtes pas au courant de ce que fait votre fils, mais  que faisiez-vous là-bas?
  • Le ménage et le repas

Mais comme elle répond à son fils leur dialogue s’interrompt, la passagère est contrariée elle s’en rend vite compte, elle lui arrache le téléphone des mains, l’éteint, prends la carte et la jette au milieu de nulle part.

  • Maintenant emmenez-moi à la prochaine gare, je ne veux pas me retrouver dans leurs pattes, tenez traversez la forêt et nous trouverons bien une autre route, je pense que nous sommes dans la forêt de Rambouillet.
  • Mais je veux mon téléphone, pourquoi avez-vous fait cela?
  • Votre fils va arriver assez rapidement, tous nos téléphones sont tracés !
  • Tous, mais vous êtes combien?
  • Ici nous étions quatre, mais je pense que déjà deux d’entre nous sont décédés.
  • Des suites d’une opération?
  • Si vous voulez.
  • Commet ça si je veux, elles sont mortes de quoi?
  • D’avoir osé s’enfuir.
  • Vous avez peur pour votre vie, alors allez dans le premier commissariat;
  • Je ne peux pas;
  • Pourquoi?
  • Je suis sans papiers
  • Ah !

La conversation s’arrête là et tant qu’elle roule dans la forêt elle ne dit pas un mot, quand elles arrivent sur la petite route, la jeune inconnue lui demande de l’emmener sur Compiègne, elle la laissera vers la gare, et elle lui conseille de disparaître ou d’aller à la police.

Après une bonne heure de route, le panneau Compiègne dépassé, elle lui indique la gare, et elle disparaît à ses yeux. La pauvre femme ne sait plus quoi faire, elle n’a plus de téléphone, regagnez sa maison, ce n’est vraiment pas la peine, pour ce soir elle va prendre une chambre à l’hôtel des voyageurs, et demain matin elle avisera, la nuit porte conseil.

Elle n’a pas fermé l’oeil de la nuit, mais elle a pris une décision elle va se rendre au Commissariat le plus proche elle déballera son histoire, et tant pis si son fils s’est mis dans de sales draps, elle n’a pas envie de terminer sa vie comme une criminelle. Toutefois elle espère se souvenir de la route, dans son téléphone elle a pris des photos, pourvu qu’elles y soient encore, elle n’ose pas vérifié, mais il le faudrait si elle veut être crédible auprès des autorités.

Ce n’est que vers 14 h de la même journée que Franck entend son chef parler d’un témoignage abracadabrant, comme il n’est pas en odeur de sainteté avec ce dernier il n’ose demander de quoi il s’agit, mais celui-ci lui fait signe d’entrer. Dans son bureau il y a le père d’Olga, le procureur de la République ainsi que deux fins limiers de la police nationale. Deux costauds, ils font souvent la une des journaux pour leurs faits hautement salués. Ils ont mis à mal le  » Gang des perruques » ainsi que celui des jeunes de la  » Cité de la Renardière »  pour une grosse prise de drogue. Ils doivent enquêter sur les femmes songe Franck. Son chef lui fait signe de s’asseoir mais avant d’entrer il lui a conseillé de faire profil bas et d’éviter d’interrompre les grosses pointures.

Le procureur explique où en sont les recherches par rapport à la jeune inconnue de la berge, les investigations dans le milieu des gens du voyage n’a rien donné, celles vers les lieux mal famés des cités voisines ont fait chou blanc. Les photos des deux femmes avec leur description a été envoyée  à l’ensemble des commissariats et gendarmeries, de ce côté il n’y avait aucune remontée jusqu’à ce matin. A 10 h précise une femme d’une soixantaine d’années s’est présenté et a fait une déposition qui a paru assez invraisemblable, mais quand elle a parlé qu’elle avait transporté dans sa voiture une femme aux yeux violets, le policier qui prenait la déposition lui a montré la photo de la victime de la berge, la vieille femme a reconnue sa passagère.

Franck se marre intérieurement, c’est encore un doublon se dit-il? Mais il n’a pas le temps de reprendre ses esprits que son chef l’interpelle :

  • Qu’en pensez-vous Franck ?
  • Moi ? Monsieur?
  • Vous voyez un autre Franck aspirant et détective privé à ses heures ?

Franck rougi se sent gêné, il savait donc qu’ il avait enquêté, ah on ne peut pas se cacher dans la police pense-t-il en se levant. Le père d’Olga l’apostrophe en lui disant :

  • Alors qu’avez-vous découvert et est-ce que ma fille vous a mis dans la confidence?
  • Votre fille?
  • Ne jouez pas au con avec moi, je sais que ma fille vous a ouvert les portes de la salle d’autopsie; qu’avez-vous découvert?
  • Les jeunes femmes portaient des lentilles, celle de la berge a les yeux violets, l’autre vert, et il semblerait qu’il y en a au total plus d’une dizaine.
  • Pardon? Que voulez-vous dire? 
  • Votre fille a trouvé dans la poche de la jeune femme morte au camps des gens du voyage une boîte dans laquelle il y avait eu des lentilles, elle a enquêté auprès des opticiens et elle a eu confirmation que cette jeune femme était venue récupérer des lentilles de couleurs différentes.
  • Cela ne veut pas dire jeune homme qu’il y a 12 femmes dans la nature, elles avaient envie de changer.
  • Possible;
  • Comment cela ? Expliquez vous mon vieux?
  • Nous avons déjà deux femmes aux yeux violets une morte l’autre vivante, et une autre femme aux yeux verts ces trois sont copie conforme selon les dire de la plaignante.
  • En effet, vous avez peut-être raison, mais à compter de ce jour vous ne devez plus enquêter? Je me suis bien fait comprendre jeune homme?
  • Oui Mon Colonel

On lui demande de sortir et la réunion continue sans lui, de suite en sortant il s’aperçoit qu’il s’est fait piéger par ses aînés, ils n’avaient rien trouvés et c’est grâce à ce qu’il vient de leur dire qu’ils vont s’orienter vers cette piste, que va en penser Olga? Il est assis à son  bureau lorsqu’il voit débouler un des fins limiers qui lui réclame ses notes, la boîte de lentilles et tout ce qui de près ou de loin les aidera. Mais l’autre s’en retourne vexé car Franck n’a rien en sa possession, tout est chez la fille du Colonel. Ce qui du reste est à moitié vrai. Il lui faut l’appeler pour la mettre au courant sinon toutes leurs investigations seront perdues.

A suivre …

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

8 réflexions sur « 11/ L’inconnue de la berge ! »

  1. Bonsoir Evajoe,

    je continue à me régaler. Quel suspense!Des flics aux gros bras qui captent les infos d’apprentis détectives,des filles aux yeux violets,une mère complètement perdue ,des actes de chirurgie mystérieux…bravo!Je suis accrochée
    Bisous
    🙂

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