Je suis là
Ce matin
Dans la longue file
Qui s’effile
J’attends
Mon tour
Derrière une tour
Une armoire à glace
Qui mange une glace
C’est un gros
de la finance
Il parle économie
Avec son ennemi
Ou son ami
Moi j’attends mon tour
J’ai faim
Je veux du pain
Contre deux écus
Non deux euros
Ma mère a dit
prends la couronne
Celle du roi
Ne prend pas la baguette
Car elle est mince
et on mange rien.
Mais
Il y avait restriction
ce mais m’a inquiété
N’oublie pas
Tu es clandestin
Klan c’est mon prénom
et mon nom
en ce jour
sans faim
j’apprends
que c’est destin
comme Giscard.
Envie de pain
et de le crier
sur les toits
A toi
que je suis enfin moi
le clandestin
Enfin
Le gros est passé
c’est mon tour
Je gère
La boulangère
car pour moi
C’est un ange
Je ne sais pas
que je vogue vers mon destin
Tu veux quoi petit
Une couronne de pain
Pense le roi d’estaing
Soudain
Sa voix change
Aboule ton fric
Deux euro
noirs
comme mes mains
Je n’ai pas ton pain
passe ton chemin
Je lève les yeux
vers ses paniers
tout là haut
brille une couronne
Pour deux euros 20
Je suis Klan de la famille d’Estaing
Coupe moi du pain
Pour deux euros
Un cri
Une bousculade
Un clandestin
Dans mon magasin
Un voleur de grand chemin
Je n’ai pas vu arriver le drame
Aucune alarme
N’ a sonné
Alors j’ai levé mon poing
Pour un morceau de pain
J’ai vu ses larmes
A-t-elle vu les miennes?
J’ai hésité
Mais je l’ai frappé
J’ai juste faim
Me suis enfui
Sans mon pain
Depuis je sais que je suis rien
Car clandestin.
Triste mais d’actualité…
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la misère partout– même chez nous— une blogueuse vient de publier — pas de quoi manger et se chauffer—
bisous- bon dimanche-
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Une boulangère comme il doit y en avoir des milliers quelle tristesse pour un bout de pain………Bisousssssss
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Quelle triste réalité, EvaJoe mais, c’est si bien écrit ! Douce fin de ce jour ! Bisous♥
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Et là le drame empire ! Même si pas clandestin tu connais : racisme.
J’aime « beaucoup » entendre : moi, je suis un(e) pur(e) d’ici. Il faudrait peut-être revoir l’Histoire de France !
Bisous
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…
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Quelle misère ! En plus pour un enfant, ne pas pouvoir manger à sa faim ! Beau texte, j’ai suivi comme si j’y étais !
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Il m’a ému, ton poème, vraiment remué, car tu nous plonges complètement dans la situation. On la vit, on est là, spectateur impuissant. Mais on repart avec un beau message d’humanité.
Bisous et merci pour tes mots
Alain
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Bonsoir Eva, triste réalité que tu as su si bien évoquer… Ce ne sont que des mots, mais des mots émouvants car la situation apparaît en filigrane et elle fait froid dans le dos, Merci à toi Eva, je t’embrasse, Shuki
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La misère grandit et affecte de plus en plus de gens, clandestins ou pas ……………!
Sans parler des dispositifs anti-SDF ………..!!!!!!!
Ouvrons les yeux, cessons nos jugements hâtifs et pensons plutôt à comprendre et à partager, nous pouvons nous aussi nous trouver dans cette situation un jour, la vie est tellement inattendue !
Les rues sont pleines de gens rivés à leur écran de portable, vive la technologie, oubliant de regarder et d’écouter autour ….! Plus qu’un fléau, une véritable drogue ….et l’humain dans tout ça ? Et l’environnement ? Et et …………………!!!!!
Bise-yourte (je l’ouvre aux « sans abri ») : ta pèlerine
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Bonjour Evajoe,
terrible ton poème. Et son rythme rapide fait pressentir la fuite du pauvre petit étranger.
Les siècles passent et rien ne change. 😦
Bises
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