Un passé bien encombrant.

À peine Bastien m’a dit ces horreurs que je vois Grand-père qui rentre dans la chambre, l’attrape par une oreille et lui dit d’une voix tonitruante :

  •  » File dans ta chambre, et je viendrais te voir, mais réfléchit bien à ce que tu viens de dire à ta sœur car je veux une réponse qui est du sens. Comment veux-tu qu’une petite fille de bientôt onze ans soit capable de diligenter des meurtres. Et surtout en être la cause. Ni toi, ni ta sœurs vous n’êtes en aucun cas responsables de quoi que ce soit. »

Bastien , quand Grand-père lui lâche l’oreille est rouge comme un coquelicot. Il a des larmes la pleine figure, la tête baissée, il ne me regarde pas et s’en va suivi de mon Papy. Je reste seule, cache à nouveau le téléphone rose dans ma pochette et regarde ma grand-mère qui marche dans son jardin. Elle frappe sur toutes ses fleurs. Je vois les pétales des roses qui éclaboussent le sol. Là des jaunes, des saumons, des rouges. Ici des marguerites et des glaïeuls. Pourquoi elle frappe les fleurs? J’en suis là de mes réflexions lorsque mon grand-père revient. Je le vois glisser dans sa poche la clef de Bastien. Il a dû l’enfermer dans sa chambre. Grand-père a sa tête en colère, un pli barre son front et il est triste. Je ne veux pas que Bastien soit puni, il n’a pas dû réaliser ce qu’il me disait. Jamais mon frère a été méchant avec moi. Pourquoi depuis que l’on est dans la maison de nos grands-parents il a une attitude étrange?

  • Charlotte tu vas bien, ton frère te demande pardon, il ne voulait pas te dire ça
  • Alors pourquoi le l’a -t-il dit. Mon frère n’a jamais été méchant, c’est parce qu’il y a le mauvais oeil.
  • Que veux-tu dire Charlotte?
  • En Afrique avoir le mauvais oeil, juste quand on te regarde ça t’apporte du malheur.
  • Voyons tu es assez intelligente pour ne pas croire à pareilles bêtises.
  • Papy en Afrique
  • Ça suffit hurle ma Grand-mère depuis le couloir. Tu as finis de raconter n’importe quoi. Comment votre père vous a-t-il élevé pour que tout soit vrai. Ce sont des croyances d’autrefois. Chez moi l’Afrique je ne veux plus en entendre parler. Je cherche Bastien ou est-il ?
  • Que lui veux-tu ?
  • Il.m’a dit il y a une heure qu’il était prêt à m’aider à ramasser les haricots. S’il est absent, Charlotte n’a qu’à le remplacer.
  • Tu te moques de moi, Charlotte est tombée et Aurélien m’a conseillé d’éviter qu’elle marche. Je viens juste de te le dire. Tiens voici la clef de Bastien, il t’aidera au jardin. J’espère que dorénavant il ne tiendra pas les horreurs qu’il a dit à sa soeur.
  • De quelles horreurs parle-tu?
  • Tu lui le demanderas et par la même occasion tâche de savoir pourquoi il agresse sa soeur de cette manière.

Grand-mère prends la clef et sort la tête haute de ma chambre. J’en profite pour demander à son mari si je peux descendre dans le jardin. Il me regarde d’un air bizarre et me dit qu’il va plutôt m’emmener dans sa cave. Il attend des visiteurs mais comme je suis sage je pourrais rester.

Je n’en n’ai pas envie, je lui dit :

  • Papy je préfère rester dans ma chambre, mais tu dois m’attraper la petite valise marron qui est à côté de la coiffeuse.
  • Elle est à toi?
  • Oui c’est celle que Maman m’a donné
  • Alors si c’est ma fille chérie qui te l’a donné, je vais me faire un plaisir de te l’apporter. Où veux-tu que je te la pose?
  • Sur le lit, je te remercie Papy.
  • Fais bien attention lorsque tu te déplaces, ne va pas tomber une seconde fois.
  • Pas de problèmes.

J’attends que mon grand-père s’éloigne pour attraper mes béquilles posées sur la chaise tout prêt de moi. Et je vais voir ce qu’il y a dans la valise de ma Maman. Heureusement que Papy n’avait jamais vu cette valise car il aurait pu m’empêcher de l’ouvrir. J’entends des voix, mais elles ne sont pas à l’étage. Je m’asseois sur le lit et ouvre la valise. Ô surprise!

A l’intérieur posé sur un coussin blanc il y a une bague magnifique, elle a un rubis énorme et d’un beau rouge. Une chaîne avec un coeur de la même couleur que la bague. Et dessous le petit coussin blanc il y a une lettre. Je me demande si j’ai le droit de lire le mot. Mais si avec Joseph nous enquêtons sur la disparition de Maman , il faut que je sache qui lui a écrit cette missive et si elle est signée.

J’ouvre délicatement l’enveloppe il n’y a que deux mots à l’intérieur et une signature. Je lis et je me mets à trembler, je pleure… Pourquoi?

A suivre…

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

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