Figé

 

Sous un ciel d’ azur poudré d’ouate

il se tient debout au bord du promontoir

figé jusqu’à la nuit des temps

battu par les vents d’équinoxe

ou brulé par le soleil féroce

Une brise du large le fait frissonner

il oscille sur son socle comme arraché

par une main furtive essayant de le voler

aux yeux des visiteurs marchant sur ce chemin.

 

Sur sa tête un oiseau se pose et  picore

des graines, abandonné par un soubresaut de brise.

Ses yeux sont fixes et regardent au loin

s’enfuir les couleurs de l’été vers l’horizon

qui se baignent dans un océan de feu.

La lune dévore la mer et s’étale

nous laissant entrevoir sa belle robe laiteuse

telle une mariée s’unissant avec le rocher,

mais un nuage voile l’instant ou ils s’embrassent.

 

Au soleil levant il est toujours là scrutant l’océan

son sommeil de pierre fait le bonheur des touristes

appareil en bandouillère il pose pour l’éternité.

Certains voient un ours dressé mais perdu

en ces lieux ventés d’écume et de brume sauvage.

D »autres, plus nombreux , un homme délaissé

pleurant sa belle , s’est-elle noyée et lui s’est figé

a tout jamais au milieu des rochers de la lande.

Tel un menhir il domine la plage de sable doux.

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

18 réflexions sur « Figé »

  1.                     Une ode merveilleuse chère Eva Joe soutenue par une plume ordonnancée, pouvant nous décrire comme le dit M’mamzelle un imposant monument représentant un personnage illustre et moi, je ne sais
    

    pourquoi, j’ai immédiatement pensé à un phare, comme quoi, tu nous fais partir dans l’imagination Joëlle, mais c’est M’mamzelle qui doit sans doute avoir raison.
    Merci au nom de la communauté
    Je t’embrasse en espérant que vous allez bien tous les deux.
    Bisous et bon après-midi
    Le Noctamplume

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  2.                     Bonjour EvaJoe,
    

    L’imagination vagabonde au fur et à mesure de la lecture de ton poème… C’est ce qui fait tout son charme d’ailleurs…

    Merci pour ces belles lignes.

    Doux après-midi et bisous,
    Cathy.

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  3.                     Bonsoir Evajoé,
    

    Il y a ainsi face à la mer, aux Iles Canaries, plusieurs grandes statues des premiers occupants de ces terres, des indiens dont je ne me souviens pas du nom.
    Et ta poésie m’a tout de suite fait penser à eux.
    Sache que je vais mettre mon blog complètement en pause, car je suis dépassée par les évènements, comme on dit (rires ) ! Mais je ne t’oublie pas et si je le peux, je viendrai te rendre visite. Je
    reprendrai, je pense, l’an prochain.
    En attendant, porte-toi bien et continue à écrire d’aussi belles choses.
    Bises très amicales.

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  4.                     Qui peut-il être ?...Issu de la mémoire des Temps...dans tes mots il intrigue...
    

    ( à propos, la musique de ton blog est majestueuse,elle porte, emporte…J’ai l’impression de la connaître sans y mettre un nom, un titre.

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  5.                     Bonsoir EvaJoe,
    

    J’ai pris un immense plaisir à lire ton poème, à voyager à travers tes mots, guidée par ce mystérieux « personnage » auquel nos sensibilités et nos imaginations donnent corps.
    Statue, phare, très vieux rocher qui chuchote, le bout du nez dans les nuages, vers les secrets nourriciers de l’écume… Légendes d’eau et de pierre au rythme de ta plume…
    Merci beaucoup!
    Belle soirée, gros bisous
    Cendrine

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  6.                     Est-ce un phare ...une statue , un rocher ... embarquement immédiat dans les sensations et les descriptions que peignent tes mots .
    

    C’est un poème Majuscule, bravo Evajoe !
    Bisous, Plume .

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  7.                     Ton magnifique poème me rappelle des moments forts ...
    

    Un matin à Atapuerca …
    Sous l’épaisse brume, la grande croix de Termino de Atapuerca et ces cercles de pierres dessinés sur le sol, avec une précision quasi surnaturelle, comme posées des mains de dieux …
    Un pèlerin se tenait, seul, recueilli au pied de la croix …
    Un peu plus loin, nous avons croisé une pèlerine, seule également et assise en plein milieu de la brume, écrivant sur un carnet ……
    MERCI !
    Je t’embrasse tendrement : ta p’tite soeur de la vie et des mots.

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  8.                     Je te lis et je me revois sur une plage de la côte d'Opale, aux pieds des falaises du Cap Blanc Nez .
    

    Je suis assise sur les galets, la mer revient et le soleil se pose sur l’horizon .
    Une ombre m’enveloppe, une ombre protectrice .Elle se pose sur mes épaules .
    La mer se teinte de rouge , l’ombre la rejoint … le temps d’une nuit .
    Je suis admirative.
    Tes mots me transportent vers ce monde imaginaire où j’aime tant me réfugier .

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