Le grand retour ( épilogue)

Les fêtes de Noël se sont passées à merveille. Papa ne saura peut-être jamais pourquoi son  » bourreau » est revenu pour lui remettre un microfilm de la plus haute importance. Surtout que maintenant il y a des moyens plus performants de rentrer en contact entre les différents pays. Ivan a dit : « C’est un vieux microfilm qui date d’une période que seul Tony-Wlad a connu même s’il ne s’en souvient pas. « 

Les cousines et cousins s’en sont donné à cœur joie. Ils ont même chanté en Russe pour Baboushka et Dadoushka ont pleurés, c’était émouvant. Bon papa comme nous l’appelons entre nous a demandé solennellement à ses quatre enfants de ne jamais le ramener en Russie. Même le jour où il sera mort. Bonne Maman aimerait revoir les enfants de son frère qui est mort très jeune, elle n’a jamais su comment.

Nous voici déjà lundi et ce matin accompagné de Tony-Wlad je me rends chez Paris Match. Il y a aussi ceux de Galia et Marie Claire, et c’est pour ça que j’ai un chaperon car je vais leur raconter les mystères qui entourent ma venue au monde. Si je n’avais jamais lu le journal intime de Maman je me demande si mes parents m’en auraient parlés.

Ils prennent des photos que ce soit Marie Claire ou Pierrot de Match. Tony-Wlad avait le consentement de Papa à condition qu’elle soit sage. Elles l’ont été puisque papa avait interdit la jupe trop courte. Quant au short en pleine hiver je n’en met pas.

Voilà toutes les photos sont dans la boîte. Il va falloir que je raconte l’arrivée de mes frères succintement. Ce qui me fait rire, et ma naissance.

A la naissance d’Ivan, Tony-Wlad allait sur ses cinq ans, c’était un petit garçon timide, mais très espiègle, il allait à l’école à Helsinki là où papa était en poste à l’ambassade de France. Quant il regardait le ventre de sa maman il posait sa tête et avec son petit doigt il tapotait dessus en lui disant :

Quand viendras-tu mon petit bébé ? Puis il ajoutait tu seras mon frère je veux jouer, je te prêterais mon ours blanc.

Ivan est né le 21 juin 2003 à minuit 01. C’était le jour du solstice d’été. Il est gendarme.

Puis Maman a accouché avec trois mois d’avance le 1/02/2004, elle a noté dans son carnet intime :  » tu étais si petite mais déjà si belle, je ne saurais jamais qui tu aurais pu devenir, en te voyant j’ai changé ton prénom avec l’accord de ton papa. Nous t’avons appelé Anastasia et tu pesais 900 grammes. Je t’ai tenu dans les bras juste après ta naissance, tu as vécu trois heures. Plus tard Sergueï est arrivé au « Global Clinic »c’était terminé. Il a fallu que Sergueï insiste pour la voir, c’était au-dessus de mes forces de retourner auprès d’elle maintenant qu’elle s’était envolée à tout jamais. Je l’ai laissé seul car j’ai voulu garder au creux de mes bras son léger poids. En sortant votre papa pleurait à chaude larme.

C’est en mars de cette année-là que nous sommes tous partis en Allemagne à Berlin, moi qui ne voulait plus d’enfants et alors que j’avais un stérilet je me suis retrouvée enceinte et m’en suis aperçue seulement au bout de cinq mois. Le premier médecin m’a traumatisé en disant que je faisais un déni de grossesse. J’avais honte, aussi grâce à la femme du Consul qui venait d’accoucher d’un petit garçon. Elle m’a indiqué un obstétricien extraordinaire et surtout très à l’écoute et Michka est arrivé le jour du solstice d’hiver avec un mois d’avance. Les deux autres étaient brun, avec beaucoup de cheveux sur la tête, mon bébé n’avait pas un cheveu et aujourd’hui ses frères ont les cheveux noirs corbeaux et raides, Michka lui a les cheveux blonds bouclés, il ressemble à Sergueï c’est à s’y méprendre.

Quel bonheur de vivre avec nos trois fils, bien sûr qu’Anastasia nous manquait. Mais c’était déjà une belle famille. J’avais repris des cours de danse et donnait des leçons de piano et j’allais trois après-midi par semaine enseigner le français à des femmes et hommes qui voulaient travailler en France. Un soir en rentrant avec ma voiture j’ai crû voir un homme qui m’observait et surtout qui se dissimulait sous un porche. C’était pour le 21/06/2008, le soir nous devions aller aux feux de la Saint-Jean. En rentrant chez nous je fus pris de nausées, qui se transformèrent rapidement en vomissement, Papa et Maman étaient chez nous en vacances, et en attendant que Sergueï rentre le plus rapidement possible il m’a emmené, en route je le tenais le ventre plié ven deux et j’avais des contractions, oui j’étais sur le point d’accoucher. J’ai réussi à dire à mon père allons au CHU de la Charité le Docteur Hans Meyer me suit. Entre-deux j’avais eu le temps de dire à Sergueï de nous rejoindre à la Charité. Bien entendu qu’il ne comprenait pas.

Je suis rapidement pris en charge, j’ai fait les eaux, je suis donc enceinte, j’ai le temps de penser l’autre pour le coup me prendrait pour une récidiviste du déni de grossesse. Sergueï m’a raconté que ne pouvant courir, mon père avait récupéré un fauteuil roulant et courait dans les couloirs. Mon père a juste entendu elle est née, nous l’emmenons en néo. Sergueï ne revenait pas, mon père faisait les cent pas inquiets. Une heure puis deux autres longues heures, trois heures comme pour Anastasia, pourquoi Sergueï ne revient pas me voir ?

Enfin le battant de la salle d’accouchement laisse passer une couveuse avec un minuscule bébé, de toutes parts elle a des tuyaux, on l’entend respirer. Sergueï regarde son beau-père et lui dit :

Vous êtes grand-papy pour la quatrième fois, c’est une fille nous ne lui avons pas encore donné de prénom, nous voulons en discuter avec nos garçons. Mais…

Mais quoi Sergueï, c’est ma fille, elle est morte, ah on lui a fait une césarienne, emais vous ne le saviez pas. Puis papa s’est effondré quand il a appris que j’étais dans le coma.

Trois semaines plus tard à 3 heures du matin Maman et moi nous avons ouvert les yeux.

Maman sortait le jour de mes deux mois, j’étais toujours à l’hôpital je commençais enfin à ne plus faire le yoyo côté poids. Mes frères avec Papa Maman m’avais donné un prénom et même que j’en ai trois je m’appelle Clara Anastasia, Tatiana.

Clara c’est le choix de mes frères, Anastasia est non seulement celui de ma grande soeur morte de la même maladie que j’ai contracté in vitro mais celui de ma Bonne Maman et Tatiana celui de ma Marraine.

Je ne sais pas pourquoi il y a tant de choses d’écrit sur moi. Tout y passe, mes bêtises et je suis la reine, mes premiers mots, mes premières dents. Mais je ne vais pas vous saouler, je vais zapper. La pigiste de Marie Claire veut tout savoir. Je suis la plus jolie merveille du monde pour mon papa. Mon premier jour à l’école a été marqué d’une pierre. C’est mon frère Wlad et Papa qui m’ont emmenés. J’hurlais dans la rue car je ne voulais pas y aller. Tout le monde disait pauvre petite, oui petite car à trois ans j’étais très très petite et toute maigre. Mais j’avais selon ma cousine Catherine les cheveux de la grande duchesse de Russie, enfin c’est ce qu’elle dit maintenant, avant c’était Wladimir qui le disait. Les cheveux d’un bleu corbeau qui bouclaient comme ceux de mon frère Michka, mais lui couleur paille.

Je ne dis rien aux journalistes mais je saute des anecdotes me concernant, je dis juste ce que je veux. Lorsque j’ai 5 ans nous quittons l’Allemagne pour la France, nous habitons d’abord à Martigues car papa doit se reposer car il a attrapé un staphylocoque doré et cette saleté c’est logé sous sa prothèse. Mais grâce à cette chose immonde , un grand professeur venu en colloque en France lui a mis une prothèse pour sportif.

Mais je dois terminer le feuilleton , je leur dit en quatre lignes que j’ai commencé le piano à l’âge de trois ans, puis à cinq ans mes parents m’ont acheté un poney, ensuite … Ah je vous ennuie et bien tant pis je ne vous dirai plus rien. Plus rien sur moi.

Michka demain va recevoir un diplôme de pâtissier et il va partir en septembre aux USA.

Et Constantin ? Et bien il est mort mais papa sait ce qu’il y a sur le microfilm mais comme j’étais occupée à vous raconter notre vie, et surtout la mienne je n’ai rien su. Mais les vacances vont me permettre de jouer à la détective.

A Bientôt

FIN

Le grand retour 22/3

Maman calme toi, papa n’est pas dehors, 21 ans s’est écoulé, Constantin a dû venir car il a dû entendre parler de la soirée anniversaire.

Ah et c’est toi qui l’a averti ? Tu rêves mon pauvre Wlad.

Bon restez-là, je vais voir ce que fais papa et pourquoi Clara ne revient pas.

Non pars pas.

Wlad reste avec Mam j’y vais moi. Après tout c’est moi le policier.

D’accord Ivan mais fais vite

Lorsque Clara est sorti, sa grand-mère lui a appris que son père était parti très vite à cause d’un appel téléphonique.

Il répondait en Russe au téléphone ?

Ah maintenant que tu me le dis, oui en Russe. Est-ce que tu sais qui lui a téléphoné ?

Attends je vais aller voir

Clara

Mais Clara se précipite par le grand vestibule mais au moment où elle atteint la porte d’entrée elle se heurte à son frère.

Où vas-tu sœurette ?

Dans la cour, papa vient de répondre à un appel téléphonique sûrement d’un Russe car Bonne Maman l’a entendu parler en Russe.

Où sont passé Papy et Mamie ?

Je ne sais pas, ils m’ont amené tout-à-l’heure. Ils devaient aider Greta pour le réveillon.

Greta ! Mais c’est ça la raison de la venue de Constantin.

Greta ! Je ne comprend pas Capitaine Ivan.

Greta c’est la fille de Constantin tu as dû mal lire le journal de Maman

Je l’ai lu et même relu, je le sais, mais elle a coupé les ponts. Puis au lieu de parler pour ne rien dire on ferait bien d’aller voir où sont passé le reste de notre famille.

Ivan et Clara se précipitent dans la cour pour accéder à la rue. Et là il y a un attroupement ainsi qu’une ambulance. Papy et Mamie, Papa entourent d’un bras protecteur Greta qui est attachée au service des Ivanovitch.

Papa que se passe-t-il ?

Clara rentre immédiatement , ah mais tu es là Ivan, j’ai appelé la police de quartier.

Pourquoi Papa qui est parti dans l’ambulance ?

Le père de Greta

Constantin ?

Oui

C’est lui qui t’a telephoné !

Oui comment le sais-tu ?

Clara l’a su par Bonne Maman

Clara !

Mais pourquoi as-tu si peur ? Elle a dû rentrer.

Cela se voit Ivan que tu es sur Marseille et nous sur Paris, ta sœur est comme toi au même âge, toujours à enquêter.

Il faudra qu’elle choisisse entre être danseuse étoile, ou funambule voir même Gendarme. Tiens la voilà.

Clara où étais-tu, d’où reviens -tu ?

A la recherche d’indices

Et en as-tu trouvé ?

Tiens Capitaine Ivan voila la balle qui a été tiré sur Constantin. Il restera toujours un bandit, puisqu’on est venu le tuer devant les descendants des Tsars.

Comment peux-tu affirmer qu’il est mort

C’est le policier là-bas qui le disait. Son pronostic vital est engagé Mr le Substitut.

C’est bon j’en ai assez entendu, viens papa tu nous diras ce qu’il s’est passé et ce que t’as dit Constantin au téléphone pour que tu sortes sans précaution.

Pendant vingt-et-un an il ne s’est rien passé. Or avant-hier, Wladimir a reçu un appel téléphonique de son fils Anton qui lui a dit que Constantin avait été sorti de sa résidence surveillée. Et lâché dans la nature, il a pris le métro et est allé à l’ancienne résidence de mes parents. A tiré une clef de sa poche, y est entré et une heure plus tard il en ressortait avec une petite malette.

Comment ça ? Elle est où maintenant cette malette ?

Anton a fait le voyage en sens inverse sans quitter une seule seconde l’individu.

Constantin ?

Oui

Arrivé sur Saint-Petersbourg, il s’est rendu à la banque centrale de Saint-Petersbourg, il en est ressorti avec une malette attachée à son poignet. Il a pris un hôtel à proximité de la gare. Anton est resté planqué jusqu’à ce que le Service du Renseignement Extérieur ( KGB) frappe à la vitre de la voiture et lui demande de s’en aller.

On ne lui a pas demandé de les suivre

Tu me laisses terminer Clara

Oui Papa , de toutes façons il était à ton anniversaire donc personne ne l’a retenu.

Voila, bien vu

Et comment a-t-il appris qu’il venait en France.

Il l’ignorait car une fois qu’il leur a dit qui il était, ils l’ont relâché mais accompagné jusqu’à la frontière avec intérêt de ne plus remettre les pieds chez eux.

Mon cousin a le même faux nom que nous où il s’appelle Ivanovitch ?

Comme nous, mais il n’a même pas eu besoin de décliner son nom. Il savait qui il était.

Cette fois-ci il est grillé

Oui

Et toi Papa ? Qu’est-ce que Constantin te voulais ?

Me remettre cette mallette et cette valise pour Greta. Hélas lorsque je suis sorti rien ne s’est passé comme je l’espérais. Constantin m’a demandé où étais Greta, elle était derrière moi, ils se sont serré dans les bras l’un de l’autre, il lui a demandé pardon.

A ce moment j’ai vu arriver un gros 4×4 deux mains sont passé par la fenêtre l’une avec un pistolet qui me visait, j’ai voulu entraîner Greta et son père toujours enlace de façons qu’ils se couchent sur le sol Greta a trébuché, elle est tombée et son père s’est ramassé une rafale de mitraillette à bout portant et dans le dos.

Quand il est tombé il était persuadé que c’était moi qui lui avait tendu ce guetapant.

Mais non Papa il n’a pas crû ça. Tu ignorais jusqu’à sa présence dix minutes avant que tu ne sois dehors. Et pourquoi ne serait-ce pas lui qui tenait sa revanche?

Tout en parlant nous étions de retour dans la maison où Maman se remettait de sa frayeur tout en buvant un bon café comme savait le faire Baboushka.

Pierrot et Hugo nous souhaitent un joyeux Noël, je les retrouverais lundi prochain pour la suite du feuilleton de notre famille. Comme cette semaine jeudi c’est le 25 décembre il n’y aura pas de feuilleton. Je rejoins les grands parents maternels et je les entends dire, Sergueï était visé, ils vont les poursuivre encore longtemps. Je crains pour la vie de nos petits enfants. Clara n’ose pas se montrer, c’est très mal polie ce qu’elle fait mais elle aimerait savoir quelle est cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête ?

Et si en atteignant leur père ils mettaient la vie de tous les autres en danger. Mais il y avait une raison, ce n’était pas parce que mon père avait eu le premier fils dans la lignée qu’ils étaient obligés de l’assassiner. Et Clara est même persuadée que c’est un prétexte et qu’il faut en chercher l’origine dans le travail que faisait son père lorsqu’il etait danseur étoile au Bolchoï.

Dans le journal de sa mère elle n’en a jamais fait allusion, c’est étrange. Il devait travailler avant, surtout en Russie, on ne le laissait pas pousser sans rien faire.

Depuis peu Clara a appris que son père était au Service secret français. Elle ne leur a pas dit qu’elle était cachée dans le placard du couloir chez son oncle Wladimir avec sa cousine Catherine. Elles ont le même âge et des tours pendables elles en ont toujours fait. Il y a quinze jours, elle avait accompagné ses parents et leur avait demandé de rester. Elle s’était rendu compte qu’ils avaient accepté trop rapidement, puis l’avait expédié. Avec sa cousine elle s’était dissimulée dans le grand placard et avait entendu. Et maintenant elle pensait que c’était le seul métier qu’il connaissait. Elle allait en avoir le cœur net.

Papa si tu étais visé c’est que tu détiens quelques choses que ces gens veulent récupérer et comme tu es un agent secret retourné ils te préfèrent plus mort que vivant.

Clap clap clap

Quoi j’ai dit une énorme bêtise tu fais bien parti des Services Généraux de la Sécurité Extérieure de la France.

Papa n’a pas l’air très content, il me prend par le coude et m’emmène hors de la cuisine de mes grands-parents.

Nous sommes dans la bibliothèque il me fait asseoir et me dit à compter d’aujourd’hui tu t’occupes de ta vie et tu oublies ce que tu viens de me dire. Juste qu’en effet je détiens un microfilm que je dois donner à mes chefs.

Depuis quand tu as ce microfilm ?

Il y a à peine deux heures

C’est le père de Greta qui te l’a apporté .

Reste l’enfant que tu es, vis ta vie et oublie tout ça. Je suis sous protection.

Elle est belle ta protection on a faillis te tuer.

A suivre…

Le grand retour/22-2

Babushka Dedushka voilà Papy Mamie, je vous laisse, avec Michka nous attendons Pierrot et Hugo.

Oui Dedushka Tony-Wlad apportera les friandises. Je finis de raconter ce qu’il est arrivé à Papa-Maman, et puis la naissance de tes petits enfants.

Babushka je ne vais pas raconter toutes les naissances. Tiens fais un exercice tu as combien de petits enfants en tout. 2 chez ton fils aîné ( Piotr) elle se signe et pleure. Un chez Wladimir, 3 chez Tatiana et 4 chez nous. Dix petits enfants et combien d’ arrières trois

Net 4

4 ah oui chez Andreï il.y en a un qui est né ce matin. Tu l’as vu Babushka ?

Da

C’est à ce moment qu’Hugo est arrivé suivi de Pierre et Clara a continué son récit.

Lorsque mes parents quittent le Consul avec leur camping-car ils se dirigent vers la Laponie mais ses deux frères et sa soeur et bien entendu Babushka et Dedushka vont rester chez leur fille Tatiana à Hambourg en Allemagne jusqu’au retour de mes parents. Boris à cette époque à une salle de boxe et ma tante est interprète, elle l’est toujours.

Et ton oncle ?

On n’a pas besoin de savoir ce qu’il fait, ils vivent en France depuis cinq ans.

Tu as un sale caractère Clara !

Ecoute Pierrot tu lui le demanderas, mon oncle n’aime pas parler de ce qu’il fait.

Vous avez encore des secrets ?

Oui, mon père va mieux maintenant mais souvent je l’ai vu dans la rue regarder derrière lui pour être certain qu’il n’était pas suivi. Par contre Pierrot ça reste entre nous. Surtout qu’hier je t’ai entendu dire à mon oncle Wladimir que lorsque tu avais vu mon père tu avais plus jamais revu ma maman. C’est vrai que tu as aimé notre maman ?

Tu écoutes aux portes Clara ?

Tu n’avais qu’à parler plus bas, même Papa l’a entendu, du reste c’est lui qui en parlait avec maman au petit déjeuner.

Ah tu ne m’as pas entendu ?

En effet

Tony-Wlad intervient pour leur dire de continuer, car prendre des notes avec eux deux c’est infernal. Ce qui fait rire Hugo, car lui aussi à souvent assisté à des joutes verbales entre son mentor et sa petite copine. Enfin c’est lui qui espère vivre le même amour que les parents de son copain Wlad. Clara a plus tendance à le considérer comme un quatrième frère.

Mes parents sont revenu de Laponie beaucoup plus tôt que prévu car maman attendait un bébé et ce grand dadais leur manquait.

Merci répond Tony-Wlad à sa sœur, grand dadais et bien dis donc on n’ enseigne pas que les ronds de jambes à ton école.

Michka ?

Non Ivan le terrible

Le terrible, je trouve plutôt que c’est un ange avec ses cheveux blonds, longs et bouclés.

Mais comme Ivan notre ancêtre il collectionne les nanas, bon il ne l’a pas encore battu, lui a eu neuf femmes. Et il devait les répudier car il a eu que deux fils dont Fédor qui seul a été Tsar.

En plus d’être une excellente danseuse tu t’intéresses à la généalogie.

Non c’est Dedushka qui m’en a montré des passages. C’est là que j’ai appris que j’aurais dû m’appeler si j’avais été un garçon, Pierre, comme toi. Dedush l’a interdit à Papa car il lui a dit : « attire pas le malheur sur ta tête », et il a ajouté, ta matka est d’accord avec moi.

Sur ces mots Tony-Wlad et Ivan qui vient de rentrer sont plié en deux tant ils rient aidés en cela par Michka et Clara. Mais Hugo et Pierrot aimeraient bien connaître la raison de cette hilarité. Clara n’arrive plus à parler, elle a le corps secoué . C’est leur père qui entrant chez ses parents leur demande s’il peut participer au fou rire général. Ce qui apparament calme tout ce beau monde.

C’est Pierre en sa qualité de plus âgé qui prend la parole :

Clara vient de nous raconter l’épisode où votre père s’oppose à ce que vous l’appeliez Pierre en ajoutant que votre matka…

Hélas à peine a-t-il prononcé ce mot qu’à nouveau les rires des quatres enfants reprennent. Leur père ri aussi et dit à sa fille :

Debrouille toi pour leur expliquer, moi à ta place je ne m’encombrerais pas de mots russes et dirait tout en français.

Comme d’habitude, Clara a montré son talent.

Oui, tu m’as bien dit Wlad que tu étais fier de ta petite sœur.

En effet, allez accouche raconte ton , arrêtez de rire.

Mais Vlad c’est ta faute, que viens-tu de dire ? Bon maman en russe c’est matka, si on traduit en français ça veut dire mère nourricière, matrice mais ma bonne maman comme nous l’appelons entre nous m’a dit ça veut dire « outerousse »

Quoi?

Utérus

Et à nouveau le rire l’emporte. Soudain notre maman entre, elle est toute pâle.

Michka n’a que le temps de la récupérer et, elle dit :

Clara va chercher ton père dépêche-toi

Mais que ce passe-t-il ?

Dépêche-toi, ne pose pas de questions

Clara s’en va et Wlad demande à sa mère :

Tu as fait exprès d’éloigner Clara ?

Oui !

Pourquoi ?

Constantin est devant la porte

Oh non que vient-il faire celui-là ?

A suivre…

( petite explication oui cela aurait dû se terminer mais ce que j’ai écrit pour terminer était trop lourd à lire en une seule fois)

Le grand retour/22-1

L’opera se remplit peu à peu, la salle bourdonne d’un joyeux brouhaha, Tony-Wlad accompagné d’Hugo attend ses parents. Ils ont tout minuté au millimètre près. Ses grands-parents maternels et paternels sont déjà installé. La salle est pleine, Marine Dubon, la danseuse etoile vient d’apprendre que Clara est sa sœur mais son jeune amant Tony-Wlad lui a interdit d’en parler à qui que ce soit surtout pas à la directrice de chorégraphie qui à l’époque, n’avait pas pu danser avec son père, vu son comportement avec Lulu. Il espère qu’elle se montrera plus conciliante avec Marine en se ramassant le plus beau soufflet de sa vie.

« Lorsque sa soeur avait été admise dans les graines d’élite, elle avait dit à son oncle Boris :

Heureusement que c’est votre fille.

Boris lui avait simplement répondu :

Le jour où vous serez face à mon beau-frère, vous comprendrez que votre mépris ne peut pas l’atteindre

Et il avait ajouté :

Ce n’est pas à cause de Sergueï que votre carrière est tombée dans l’oubli mais pour ce que vous avez fait à ma belle-sœur. Et Clara doit apprendre comme tout le monde elle n’a nul besoin de compassion ni de punition mal donnée. Une seule chose si la prunelle de mes yeux tombait par inadvertance dans les escaliers je vous tiendrai entièrement pour responsable. »

Soudain on entend une musique, Sergueï et Lucile viennent d’entrer dans leur loge. Clara dans les coulisses ne voit pas la robe que sa mère a revêtu, elle est d’un bleu sombre, elle s’est faites un chignon le même que celui de sa fille, elle a un diadème dans les cheveux. Sergueï a une queue de pie noire comme tous les hommes présents. Lorsque le couple apparaît, des applaudissements crépitent. La salle est debout.

Soudain le rideau s’ouvre, tout est sombre et médusé Sergueï entend joué par l’orchestre national de Paris les premières notes de sa musique sur lequel ils auraient dû danser avec Lucile. Sa femme se penche vers lui et dit :

A qui as tu confié tes notes ?

A notre fils aîné, il sourit et attend d’être certain que ce soit la prunelle de ses yeux, sa petite fille chérie qui apparaisse sous le feu des projecteurs.

Quand la musique monte en puissance tous voient apparaître un papillon, elle était comme Sergueï l’avait imaginé au cœur d’un cocon blanc. Elle évolue avec tant de grâce que l’on pourrait entendre voler ce papillon. Subjugués la foule retient son souffle puis c’est un tonnerre d’applaudissement.

Clara et le chœur de ballet se mettent à entonner un joyeux anniversaire pour ses Parents. Chaque fois que les autres vont pour dire leurs prénoms, on entend seulement les enfants, les trois garçons et Clara dirent : Joyeux anniversaire Papa -Maman.

Sergueï se rend vite compte qu’un petit attroupement s’est formé au bas de la scène, une femme semble s’être évanouie. Le bruit court que c’est la directrice de chorégraphie qui est tombee. Et comme d’habitude Wladimir en gentleman médecin s’est précipité pour emmener hors de la vue de la salle, celle qui était prête à faire un scandale. C’est du reste ce que comprend Wladimir quand la directrice revient à elle, le prenant pour le père de Clara , elle lui dit :

Salaud tu m’as trahis deux fois, tu m’as envoyé ton beau-frère en me laissant croire que c’était ta nièce. Et aujourd’hui c’est ton anniversaire de mariage.

Et Wladimir au bord du fou rire lui dit, pour votre gouverne chère Madame, Clara est bien ma nièce, mais par contre je ne suis pas Sergueï. Et il s’en retourne voir ce qu’il se passe sur le devant de la scène.

La salle est toujours debout et réclame un discours à Sergueï. On lui passe un micro et il s’adresse à sa fille.

Clara ce soir aux yeux de tes parents tu as lavé l’affront que ta mère a subi mais aussi tu as dansé avec ton coeur et tu as dû donner envie à toutes les filles et les garçons qui rêvent un jour de fouler avec leurs pointes cette salle mythique de Chaillot. Je n’ai qu’une chose à te demander et si l’orchestre le veut bien danse pour ceux qui sont là ce soir le lac des cygnes de Tchaïkovski.

C’est le seul discours que j’avais envie de faire. Et la danse de ma fille est le seul langage que je vous offre.

Tatiana, une fois la chorégraphie terminée a fait une annonce :

Comme cela se fait en France nous proposons à tous ceux qui aimeraient s’attarder un moment le verre de l’amitié.

Champagne !!

Fin de la première partie…

A suivre…

Le grand retour /21

A peine la frontière passée les trois voitures se sont arrêtées. Ses occupants sont descendu sauf Constantin ne sachant pas ce qu’il allait advenir de lui.

Il ne leur avait servi à rien, il était resté assis dans la voiture de Wladimir, menotté à la portière, avec pour seul gardien le jeune Andreï qui ne s’était pas occupé de lui. Il écoutait de la musique de dégénérée, du rap, une musique sortie des USA. Enfin c’est ce qu’il avait crû comprendre.

Sergueï est fière de sa jeune soeur et de sa femme, surtout de cette dernière qui a réussi à laisser croire à l’autre gradé qu’elle n’était pas sa femme mais la fille de ceux en résidence surveillée.

Leur expédition a duré cinq heures, le Consul a suivi le déroulement de l’opération à la minute même. Il les attend au Consulat. C’est là-bas que le sort de Constantin va se jouer. Ce dernier n’en mène pas large.

Après plus d’une heure de discussion, où chacun a donné son opinion. Le Consul leur a fait part du refus de la France à lui donner l’asile politique. C’est Sergueï qui lui a apporté la réponse :

Vous allez être reconduit à la frontière, l’argent que vous m’avez proposé vous allez la verser à mon frère Wladimir pour sa clinique située à Berlin, cela vous rappelera chaque fois que vous signerez le chèque qu’un jour vous étiez de l’autre côté de la barrière exécutants les ordres de vos maîtres sans vous poser de questions et j’espère que le remord ne vous laissera pas de repos, c’est tout le mal que je vous souhaite. La voiture du Consulat avec le chauffeur, Sergueï et Constantin se sont garé à cent mètres de la douane. Constantin est sorti , Sergueï a ouvert sa fenêtre juste pour être certain qu’il n’allait pas faire demi-tour en courant. Lui était plus voûté qu’autrefois, il s’est retourné à regardé Sergueï, des larmes coulaient sur son visage il a murmuré :

Pardon et Merci.

Constantin quand il avait appris qu’il retournait dans son pays avait supplié Sergueï. Il était resté de marbre.

Ce dernier lui avait juste dit merci pour les gens qui marcheront grâce à vous. C’est tout juste s’il ne pleurait pas en le lui disant.

Depuis personne ne l’a revu, sauf qu’il est vivant car chaque année depuis 21 ans, Wladimir reçoit une coquette somme. Depuis quelques temps il aimerait même que ça s’arrête car il se demande si ce n’est pas de l’argent sale.

Ainsi s’achève la première partie du récit de Clara, ce n’est pas une femme de 50 ans mais une jolie jeune fille de 15 ans. C’est le dernier enfant de Sergueï et Lucile. Elle a raconté cette histoire au magazine Paris-Match car Hugo est pigiste et c’est le meilleur ami de Tony-Wlad. Ils sont à l’école de journalisme.

Quand elle est entrée en sixième, sa maman lui a donné le récit au jour le jour de sa vie un dur journal intime. C’est seulement devant l’enthousiasme de plusieurs maisons d’édition qu’Hugo a proposé à Clara de venir voir son mentor.

Mais avant de continuer son récit, elle doit se rendre à l’opéra de Paris pour un cadeau d’anniversaire exceptionnel qu’elle offre à ses parents pour leur anniversaire de mariage. Ce 23/12 cela fait 20 ans qu’ils se sont marié. Elle va se produire sur la scène Chaillot devant un parterre de célébrités du temps de la gloire de son père. Elle va danser une chorégraphie écrite par le grand Sergueï, personne ne se doute parmi la direction que Clara est sa fille. C’est aussi la première fois qu’elle va être dansé, Tony-Wlad la trouvé dans les papiers qu’à rapporté sa tante Tatiana de chez ses parents lors du fameux jour de délivrance. Il est allé la proposer à la danseuse étoile qu’il a déjà cotoyé par le biais de son école de journalistes. Comment s’est-elle débrouillée pour que sa sœur puisse danser dessus ? Marine lui le dira après la première.

Clara a intégré le corps d’élite des petits rats de l’opéra appelées « Graines d’étoile »à la sortie de la troisième, il fallait nous dit-elle qu’elle réussisse son brevet des collèges. Excellente élève, elle l’a eu. Elle avait 10 ans. Elle a refusé de dire qui était ses parents ne voulant pas être prise pour « la fille de Sergueï et Lucile  » et avoir un statut particulier. Mais comme son père était connu elle a donné le nom de Boris son oncle, avec son accord nous a-t-elle dit. C’est même lui et Tatiana qui l’ont accompagné à sa première audition.

Ce soir, elle va danser pendant dix minutes seule,puis elle sera rejointe par un premier danseur, puis tout le ballet évoluera. La musique a elle aussi été composé par Sergueï. Avant que Clara rentre la scène sera éteinte, puis aux premières mesures un halo éclairera leur fille. Ses parents sont dans l’ignorance totale de ce qu’il va se passer, leur fille Clara ne leur à rien dévoiler. Ils sont déjà fiers qu’elle ait intégré ce corps de ballet prestigieux comme sa mère au même âge.

Mais Clara veut surtout raconter la fin de leur vie d’avant à ses parents et le départ dans leur nouvelle vie. Surtout qu’ils se sont marié en traîneau.

Lorsqu’elle quitte la maison de ses grands-parents, elle a sur l’épaule ses chaussons de danse, elle regarde Pierrot le bourlingueur et son pigiste et leur dit. J’apporte des photos pour toi Pierre mais comme tu es grand tu ne verras pas la magie, c’est plus pour toi Hugo tu verras les cerfs du père Noël. Elle part son rire cristallin rappelle à Pierre celui de sa mère.

Le journaliste de Paris Match comprend l’enjeu pour Clara, il attend le lendemain et lui donne rendez-vous chez sa grand-mère paternelle à 15 h. Elle finira son récit, avant que le livre soit vendu. Les lecteurs de Paris-match sont suspendu chaque jeudi à cette histoire rocambolesque. Mais Pierre qui suivait déjà la carrière de Lucile va se rendre à l’opéra pour l’entrapercevoir.

A suivre …

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