Le plan de bataille

 

 

 

Pierre n’en croit pas ses yeux, ce Chinois, rien que d’en entendre parler ce matin il en avait froid dans le dos, et, le voici dans la cabine de son frère, et ce dernier où est-il ? Mais Pierre ne cherche pas à savoir la réponse, il lui faut mettre de la distance entre ce dingue et lui, Pour son frère il avisera plus tard. Pierre court le long de la coursive suivis par le Chinois, lui, Pierre est plus agile, l’autre se prend les pieds dans un filet de pêche et s’affale de tout son long parterre. Le temps qu’il essaye de se relever, Pierre a disparu. Le bateau de son frangin il le connait encore plus que sa propre maison, pour le débusquer il va falloir y mettre le feu. Il lui faut concentrer ses idées, et essayer de voir où son frère se trouve. Il va lui envoyer un texto, sans dire où il se trouve et il verra si il lui répond, ils ont un code entre eux cela date de leur enfance et seuls les initiés peuvent le comprendre. S’il est en danger il le saura rapidement. « Toto c’est loufoque, tout baigne ? »  Après avoir envoyé le message, il attend et la réponse ne se fait pas attendre, « Oui et toi ? »  De suite, Pierre comprend que son frère n’est pas libre de ses mouvements, il va devoir envoyer un autre texto. « L’eau monte, il va y avoir un cours jus », de cette manière son frère va savoir qu’il est à bord. Et, la réponse arrive, « Souque loufoque et évite de rappeler » Comme Pierre le pressentait son frère n’est pas sur le bateau, alors qui emmène l’équipage à la pêche et surtout, il espère ne pas s’être jeté dans la gueule du loup. Il va passer aux cuisines pour voir si son pote le cuistot est bien là, il n’a jamais manqué une seule sortie de pêche. Mais lorsqu’il se trouve à quelques encablures de la cambuse, le bateau s’arrête, au loin il voit les feux de la ville, mais tout près il y a coque contre coque un autre bateau, celui-là n’est pas de pêche. Rapidement, Pierre se cache derrière un tas de cordage et se fait tout petit. Il va falloir éviter de se montrer sinon il sera jeté en pâture aux poissons. A la faible lueur de la lune il voit transférer du rafiot au bateau de son frère des cagettes d’oranges, voilà d’où viennent les oranges retrouvés dans la voiture de Paulo, il ne les avait sans doute pas  réellement volés, mais pris à ce gang et espérait pouvoir s’expliquer, et les autres l’avaient balancés au boss. Il en est là de ses réflexions lorsqu’un deuxième bateau arrive et se range à son tour contre le flanc du bateau. Là, il n’y’ a plus d’oranges mais de la contrebande de cigarettes, pour savoir le fin mot il va lui falloir être plus que prudent, car là c’est du lourd.

C’est à ce moment –là que le Chinois fait son apparition et explique avec des cris gutturaux qu’il a vu leur prisonnier. Branlebas le combat à bord, pire que des corsaires. Une chape de plomb tombe sur les épaules de Pierre, s’en est finis de sa tranquillité, vite, ils vont le rechercher, aussi il enjambe rapidement le bastingage et se laisse glisser le long de la coque. Est-il capable de tenir longtemps, faut-il rentrer au port à la nage, il ne sait que faire. Soudain il voit par un des hublots du bas, une tête, pas vraiment patibulaire, c’est Tom le mousse que son frère forme au métier de marin, ce gamin adore la mer depuis sa plus tendre enfance et  comme c’est les vacances, Marco lui apprend les rudiments du métier, en attendant que le gamin rejoigne une école militaire. Dès que le môme voit Pierre, il met son doigt sur sa bouche et lui tend la main, Pierre l’agrippe et monte, le voici dans une cabine exigüe mais au moins il est en sécurité, car il connaît ce réduit, inconnu de tous. Son frère n’a dû en parler à quiconque, seul, Tom était au courant et lorsque les pirates comme ils les nomment se sont emparés du bateau il dormait et c’est lorsqu’ il a entendu une conversation qu’il a compris que Marco et le second avaient été kidnappés. Les marins n’étaient pas à bord, car c’était leur jour de repos, quant aux autres ils les avaient fait avertir que le capitaine ne prenait pas la mer. C’était du manque à gagner, mais le capitaine est seul maître à bord et personne n’était venu voir la raison. Ce qui arrangeait les contrebandiers, car Pierre avait vu juste, c’était un trafic de contrebande de cigarettes de grande ampleur.

En chuchotant ce que Pierre sait recoupe ce que Tom a appris et voici ce qu’ils se dirent pendant cette longue nuit.

Les oranges du Maroc sont placés en hauteur pour que certains grossistes les récupèrent avant que le gros de la troupe arrive. Seule la première rangée a les fruits, en-dessous ce sont des cigarettes, et Paulo ce futé a découvert le pot au rose et a du se confier à un des gars qui l’a fait arrêter pour se débarrasser de ce petit gêneur. Pierre se demande pourquoi il n’a pas tout balancé aux flics, il doit encore y avoir une chose louche la dessous. Les pas se rapprochent, mais, normalement ils ne devraient pas être découvert, Tom est là depuis deux jours, il est sortis l’autre matin pendant que la troupe devait être aux entrepôts, il a récupéré des vivres et de l’eau et attends qu’ils s’en aillent définitivement. Par contre il pense que sa mère va s’inquiéter car il était censé rentrer demain matin.

Mais, Pierre veut savoir depuis combien de temps dure ce petit manège et pourquoi s’en prendre à son frère, là aussi Tom lui ai d’un grand secours, car c’est pour faire pression sur lui qu’ils ont pris le bateau de Marco. Ils pensaient qu’il resterait prisonnier et possible qu’ils l’auraient fait soit chanter, soit menacer de tuer son frérot. La nuit est longue, ils les ont entendu jurer et penser qu’il avait réussis à se sauver, il leur fallait rentrer rapidement au port et laisser en rase campagne ou dans les entrepôts son frère et son second et finir le travail commencé et se terrer quelques semaines en attendant que les affaires se calment. Il pensait que Pierre allait parler. Et comment que j’allais le faire, ils n’allaient pas s’en tirer à aussi bon compte. J’avais vu deux des grossistes qui avaient pignon sur rue et qui jouissaient d’une notoriété sur la ville, ils allaient payer, mais il me fallait la bande au complet et le meilleur moyen c’était d’avertir la police et de les prendre la main dans le sac, dès lundi dans les entrepôts, là où la marchandise était écoulée. En attendant il fallait faire le mort ?

–          Lundi, mais c’est tout à l’heure Monsieur Pierre !

–          Quoi j’ai donc dormis une journée entière !

–          Sûrement !

Je n’en revenais pas, je pensais que nous étions seulement dimanche, et bien Tom tu dois me donner un coup de main, t’inquiètes tu ne seras pas pris, il faut juste que tu ailles voir le frère de Paulo et que tu lui donnes rendez-vous à notre cabane, il sait où elle se trouve, nous avons tous joué autrefois., si toi tu ne comprends pas, lui il saura.

Deux heures plus tard, nous réussissons à quitter le bateau de pêche et nous nous fondons dans la nuit, chacun de notre côté. Le bateau était vide de ses occupants, ainsi que de la marchandise. Personne à proximité pour le garder, il me faut rejoindre la cabane de notre enfance et attendre l’éducateur et sa bande pour rapidement leur exposer les faits et se rendre ensuite aux entrepôts, mais là ce sera facile car ils sont peu éloigné de notre lieu de planque. Il faut que dès 3 h du matin nous soyons à l’intérieur, nous avons aménagé Jeff et  moi une deuxième planque au cas où nous soyons obligés de nous replier au cours de notre première nuit. Avertir les gendarmes ne serait pas aisés, mais le téléphone allait nous servir. Nous, nous serions dedans, et eux à l’extérieur. Et, au moment fatidique nous ferions la jonction en les prenant en tenaille, après advienne ce qu’il pourra !

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

22 réflexions sur « Le plan de bataille »

    1. Coucou Alain,

      J’espère que tu as lu le précédent car cette fois-ci je l’ai écrit d’une traite donc l’histoire est cohérente et entre chaque fois je me relis et si je vois que cela ne correspond pas je corrige.

      Mon imaginaire n’est pas à refaire, rire..

      Je cherche une idée pour qu’il soit en numérique et que je puisse l’offrir à mes parents qui ont une liseuse, si tu connais je suis preneuse.

      Bisous et belle journée, la suite ce soir et demain la fin…Normalement….

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      1. Oui, j’ai lu le précédent deux fois, mais ça coinçait sur le début de celui-ci et c’est surtout les prénoms que j’ai du mal, mais maintenant, je m’y suis fait,
        Pour le numérique, ce n’est pas moi qui vais te conseiller, je suis déjà moins bon que toi en technique informatique et tout ce qui est « médias »
        Bisous et belle journée
        Le Noctamplume

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    1. Hi hi il fallait que je vous égare sur une autre piste…Rire!

      Bien sur que c’est qu’une couverture..Mais qui tire les ficelles? Eh eh!

      Bisous et belle journée à demain

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  1. Je suis le fil des évènements, tout devient plus limpide, alors nous voilà sur une grosse affaire de contrebande …
    Pierre semble bien maîtriser le plan d’action, toi aussi d’ailleurs !
    Je croise les doigts pour ton héros, et encourage ta plume pour le prochain épisode!
    Bisous Evajoe
    Plume
    Merci pour le diaporama, j’ai répondu chez Kizoa !

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    1. Coucou Plume,

      L’actualité m’a donné un coup de pouce, car ne parle -ton pas de cigarettes qui coûtent de plus en plus cher, et les gens vont les chercher ailleurs voir les passent en douce. Aussi là il fallait trouver le truc qui serait le déclic, et, comprenne qui pourra c’est partis d’un rêve, d’une espèce de rêve..Et tant que je n’ai pas commencé à écrire ce texte je n’ai pu écrire quoi que soit d’autres….

      Tout est prêt pour la suite…

      Merci pour ma Belle soeur et bisous

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  2. Je reviendrai lire ta nouvelle
    Difficile de me concentrer , je traîne une sorte de grippe qui fait grimper ma température et je n’arrive pas à m’en défaire ..
    Il faut dire que je ne fais rien pour……..
    Douce journée Joelle
    Bisous
    timilo

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    1. Oh mais ce n’est pas bien de ne pas se soigner, tu devrais car il y a une espèce de grippe qui traîne et elle ne passe pas comme ça.

      De toutes façons mon texte est sur mon blog, tu pourras revenir le lire à tête reposée et d’un seul coup, de cette manière cela fera comme un petit roman..

      Bisous et reste au chaud et repose toi bien!

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  3. bonjour EvaJoe
    wahou! quelle belle aventure..bon courage pour la suite
    et bonne chance a ton héros..
    à bientôt pour la suite..
    gros bisous et bonne journée..

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  4. Un trafic qui rapporte dis donc….He elle sont tellement cher que je les roule alors si t’arrive à piquer quelques cartouche à tes *vedettes* je prends (rire). Bisesssss

    j’ai vu le com numérique, tu peux pas mettre ton texte certainement créer sur Words sur la tablette?

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    1. Eh eh, tu en veux combien de cartouches, rire aux éclats, car là j’ai un gros stock…Rire!

      Je pense qu’il faut le mettre en PDF comme je vois parfois sur internet, je vais me pencher sur ce sujet.

      Merci de ton commentaire et bisous

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