Une légère brume s’égare sur la vigne.
Ici et là flotte quelques panaches blanc, la terre fume, elle nous offre les derniers rayons de soleil embrassant la pluie. Mais là-haut il y a un conciliabule entre les vendangeurs ils ont pris une décision, est-elle sage, ils l’ignorent encore. Le vieux pressoir tout vermoulu, qui, hier faisait encore la fierté de la commune va être ôté de son lieu symbolique à l’entrée du village et remisé dans l’arrière cour de la mairie. A la place il y aura un carrefour sur lequel sera planté une vigne, enfin ils vont s’inspirer de ci de là.
Enfin! nous voilà débarrassé de cette antiquité. Ouf! Pense le maire, j’ai joué fin, ils ne m’embêteront plus avec ce vieux pressoir. Il se frotte les mains de la belle idée qu’il a eu. Il est bien resté trois mois sans que rien ne se passe jusqu’à ce matin de vent d’ange vers la mi septembre, un adjoint s’est aperçu de la disparition de l’objet antique comme le village se plaisait à le dire. Cela ne fit pas grand bruit au village car cela en arrangeait plus d’un qui le convoitait car personne en final l’aurait.
Dans une vieille ferme désaffectée trois jeunes garçons du village s’activaient autour du vieux pressoir. Amoureux du bois ou de la vigne ils avaient été déçu que l’on abandonne ce qui faisait jadis la renommée de leur village. En ce moment les idées fusaient, quand tout-à-coup une voix claire se fit entendre.
Stupeur le pressoir avait son mot à dire…..
Un ange passe dans la grange et religieusement les trois chenapans s’assoient et écoutent les doléances du pressoir. Que leur-a-t-il dit? Nul le saura mais un matin le pressoir a pris une place au village, dans la cour du restaurant à la renommée nationale voir au delà, il a retrouvé une autre jeunesse. Le voici fleuris et vernis, il offre au regard des passants un minois des plus agréables, et bien vous me croirez si vous le voulez mais le Conseil Municipal en fait des cauchemars depuis que le restaurant ne désemplit pas et que le pressoir se dandine sur des cartes postales qui partent dans le monde entier.
A chaque vent d’ange un article sur le journal raconte l’histoire de ce pressoir rejeté par les uns aimé par les autres. C’est bien pour cela que j’ai imaginé cette histoire rocambolesque pour vous en dire deux mots pour le défi du mois de septembre des Passeurs de mots: Autour de la vigne.
Un vieux pressoir se languissait sur la route
perdu dans ses pensées il songeait au passé
où sous les pas foulés les ceps s’alignaient.
A chaque parcelle, son cépage
Rouges, noires ou blanches
Coupé sur ses branches.
Et j’aimais voir passer les belles
chantant leurs ritournelles
qui donnaient aux vendangeurs beaucoup de courage.
Alors que l’on cueillait le raisin des grands crûs
malgré le dos cassé et les mains abîmés
l’on songeait aux millésimes .
Il imagine les bouteilles couvertes de poussière
lui rappelant la vigne irisée de grenat tel un joyau
qui dort à l’ombre d’un caveau
Désormais je peux rêver se dit le vieux pressoir
Je suis salué par les Maîtres de chais
et le commun des mortels du monde entier.
Le 30 septembre 2014 écrit par EvaJoe (copyright)
Bonjour EvaJoe, vent d’ange temps des vendanges, joli thème qui rappelle la rentrée des classes…Où es-tu envolée que voilà bien longtemps que tu n’es venue par chez moi ??? Pas fâchée ,j’espère :))))
Bises
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c’est un très bel hommage aux vendanges !!
ha si le vieux pressoir pouvait parler !!
une jolie plume pour ces vents d’anges !! j’aime beaucoup !
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Jolie histoire Joëlle… Et bien tournée en vers… et contre tous !
J’adore ces objets du passé qui peuvent revivre, si l’on se donne un peu la peine… D’objet détourné ou en écomusée, ils ont leur place !
Bises,
Joëlle
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Belle résurrection pour ce pressoir EvaJoe !
Bravo pour ton si joli texte !
Bonne poursuite de ce jour à toi,
Gros bisous.
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On dit que les objets ont une âme, c’est le cas pour ce pressoir.
Il en a vu passer des années et des vendanges, il ne fallait pas l’oublier.
Tes vers sont plein de nostalgie pour ce temps-là mais il est quand même bien content de rêver et de se reposer, à présent.
Bisous, chère Evajoé.
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Le vent d’ange à essaimé quelques gouttes de la « part des anges » jusqu’à toi pour nous offrir ce texte.
Bise.
Philippe.
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Oh que c’est joli !!! Vent d’anges a su laisser quelques grappes de mots pour ravir notre imagination…Bises Evajoe et belle soirée
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c’est une bonne idée pour ce pressoir au moins il est encore admiré
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Mmmmmm, c’est bien ce que je te disais à l’instant ……….Il fleure déjà bien bon ton restaurant !
« ça va, arrête de ricaner le pressoir, tu es au moins aussi gourmand de bonnes choses que moi, pffffff ! »
Elle est complètement délicieuse ton histoire, à savourer comme un millésime, et j’aime cette idée d’anges veillant sur les beaux objets d’antan………..
Tu as su faire renaître ce pressoir, tant par les mots que par l’image qui est « magnifique » !!!
J’ai participé hier au thème, y ai pris un plaisir fou …les jours passent trop vite !
T’embrasse TENDRE-AIMANT : ta pèlerine.
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Bonjour EvaJoe,
Les objets sont comme la nature, ils ont souvent le dernier mot ! Belle « revanche » pour ce vieux pressoir que le maire n’appréciait guère, mais qui a su conquérir les cœurs en un autre endroit et se voir figurer sur les cartes postales de la commune !!
J’aime beaucoup ton texte et ton poème.
Gros bisous,
Cathy.
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Les murs, les pierres, les objets ont-ils une âme? Pour ma part, j’aurais bien envie de le croire.
Très jolie ton histoire de pressoir.
Beau sujet que la vigne. C’est le thème de mon expo de novembre. j’y travaille depuis début juillet. Après quelques semaines de vacances au bord de l’océan, me voilà de nouveau à l’atelier pour continuer mes oeuvres. Je ne sais pas si j’aurais la tête à écrire.
Merci Evajoe. J’ai bien aimé
Gros bisous HS ( il ne faudra pas me bercer ce soir)
😉
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Tu vois en vous lisant aujourd’hui je me suis dit que j’aurais pu participer avec ce texte que je trouve dix-vins 🙂
Je trouve ce texte dix-vins!
Il m’est arrivé une histoire dont il faut que je vous donne
Si je puis dire « la Primeur ».
C’était il y a quelques temps au bal de la Nuits Saint Gorges
Que j’ai rencontré la petite Juliénas,
Une fille drôlement Gigondas,
Un sacré beau Meursault bien charpentée.
Et sous sa robe vermillon , un grand cru classé
Avec des arômes de cassis et de fraise des bois.
On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode
Et plus tard lorsque je lui ai proposé de l’ammener dans mon Château-Neuf du Pape
Elle est devenue toute Crozes Hermitage!!!
Le temps d’aller chercher un Châblis au vestiaire
De mettre un petit Corton dans ses cheveux
On est monté dans ma Banyuls et on a roulé jusqu’au matin.
Ah…Quelle journée ! On s’est baladé Entre-Deux-Mers
Il faisait beau , on a Vacgueras sur la plage
Les pieds dans l’eau Clairette.
On s’est Pouilly -Fuissey dans les dunes
Et come le Mercury montait sérieusement
Et qu’on commençait à avoir Les Côtes- Rôties
On a décidé de rentrer.
Mais voilà, en partant nous nous sommes retrouvés coincésdans les embouteillages
Dans les bouchons quoi!
Je commençais à Minervois sérieusement, et là
Juliénas et moi , nous avons commencé à nous crêper le Chinon.
D’un seul coup elle a claqué la Corbière de le Banyuls et elle est partie!
Je me suis retrouvé comme Macon
Quoi…me suis dis-je , elle s’est déjà Sauvigon
Avant même que j’ai le temps de la Sauternes!
Mais je vous Jurançon , je l’avais dans la Pauillac
En effet j’étais tellement Tokay que j’ai couru aprés elle
Dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper
Quand on s’est retrouvés et que je l’ai vue devant moi en Grosplan
Je lui ai dit « ne fais pas ta Pomerol et ne t’en vas plus Gamay »
En pleurant elle est tombée dans mes bras en Madiran:
« Ne m’en veux pas , je voulais être sûre que ton Saint -Amour
Etait vraiment Sancerre »
Auteur inconnu
Comme je n’ai pas participé voici ma participation, on dira que c’est une vendange tardive lol!!!
Bisous Evajoe.
Domi.
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Superbe! Merci!
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Et en voici une autre pour le prix d’une 😉
Sous les étoiles de septembre
Notre cour a l’air d’une chambre
Et le pressoir d’un lit ancien ;
Grisé par l’odeur des vendanges
Je suis pris d’un désir
Né du souvenir des païens.pressoir vendanges
Couchons ce soir
Tous les deux, sur le pressoir !
Dis, faisons cette folie ?…
Couchons ce soir
Tous les deux sur le pressoir,
Margot, Margot, ma jolie !
Parmi les grappes qui s’étalent
Comme une jonchée de pétales,
Ô ma bacchante ! roulons-nous.
J’aurai l’étreinte rude et franche
Et les tressauts de ta chair blanche
Écraseront les raisins doux.
Sous les baisers et les morsures,
Nos bouches et les grappes mûres
Mêleront leur sang généreux ;
Et le vin nouveau de l’Automne
Ruissellera jusqu’en la tonne,
D’autant plus qu’on s’aimera mieux !
Au petit jour, dans la cour close,
Nous boirons la part de vin rose
Oeuvrée de nuit par notre amour ;
Et, dans ce cas, tu peux m’en croire,
Nous aurons pleine tonne à boire
Lorsque viendra le petit jour.
Gaston Couté (1880-1911)
Né dans l’orléanais, et mort à 30 ans Gaston Couté est considéré comme l’un des derniers poètes maudits. Fils de meunier, libertaire, il monte à Paris à 18 ans où il est repéré par les chansonniers et quelques poètes plus connus. Son répertoire a été chanté par Pierre Brasseur, Piaf et plus récemment Bernard Lavilliers ou encore, des groupes de rap et hip-hop ont revisité ses textes…
Bisous Evajoe
Domi.
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