Resté seul, Gilles est sceptique, Jules sait mais ne veut rien lui dire, il a bien essayé de le confondre mais le gamin est intelligent. Bon il est possible que ce qu’il a vu n’ai aucune conséquence sur ces affaires, mais il aurait bien aimé décidé d’une battue dans la forêt pour essayer de trouver Pierrot, il sait qu’il aura sur son dos, sa fiancée et son beau-frère mais c’est son travail et il veut mener à bien cette enquête. De toutes façons le brigadier mis sur la touche refusera sûrement de les accompagner, et pourtant il doit les connaître les lieux où Pierrot se planque. Gilles fait partie de ceux qui sont d’accord pour réviser le procès de Pierrot, mais il y a eu un mort il y a onze ans, qui était-il ? Qui l’a tué ? Un inconnu ou Pierrot. Il en est là de ses réflexions quand un coup est frappé à la porte de son bureau.
– Entrez !
– Ah Monsieur le Juge.
– Alors Monsieur l’inspecteur avez-vous des éléments nouveaux ? Des suspects, des arrestations ?
– Hélas, non, mais je suis sur plusieurs pistes, je préfère attendre avant de vous dévoiler quoi que ce soit.
– Bon je compte sur votre rapidité, et surtout par pitié évitez que demain nous nous levions avec un autre meurtre.
– Alors là, Monsieur le Juge cela ne dépend pas de moi, mais du ou des assassins, et surtout tant que nous ne connaîtrons pas la raison de cette épidémie de crimes et délits en tout genre, nous ne serons pas protégé.
Le juge est repartis déconfit, mais Gilles ne peut enfermer qui que ce soit il n’a pas la moindre piste qui pourrait le conduire à un présumé assassin. Cette affaire est verrouillée, qui tire les ficelles il ne sait pas. Marie Caroline ce matin a émis une idée, elle pense que tant que l’on n’aura pas élucidé le premier meurtre on ne saura pas ce qui se passe en ce moment. Le pire c’est qu’il va falloir qu’il lui annonce la mort de sa propre mère. Mais compte tenu qu’elle a quitté le village depuis fort longtemps il ne pense pas qu’elle sera énormément affectée. Sa mère savait et elle n’a jamais rien fait pour la sauver des pattes de son amant.. Son beau-père qui a abusé de sa femme, enfin celle qui sera bientôt sa bienaimée. Du reste ou il est celui-là pense Gilles ?
Loin de tout ce tumulte marche sur la route qui mène au village du haut un homme, il regarde à droite et à gauche, il ne faut pas qu’il soit pris, il doit accomplir une dernière tâche, après il lui restera plus qu’à disparaître à tout jamais, sa vengeance sera accomplie. Mais auparavant il lui faut tuer un gamin, qui actuellement est insaisissable, mais il le faut, car Pierrot doit payer ce que sa famille lui a fait subir et pour son mépris.. Il va souffrir, de plus il sera accusé de la mort de sa femme, tout va s’enclencher et se retourner contre lui. Ce qu’ignore, cet individu c’est que Pierrot l’a vu et pas plus tard que la nuit passée. Pour l’instant il marche et va à la rencontre du brigadier, qui ne mène plus l’enquête.
Ce dernier ignore qui il est, il ne le connait que sous le nom d’un maquisard, il s’est introduit dans les locaux de la gendarmerie et a déposé un papier pour le brigadier où il était noté cela :
« Rendez-vous à la ferme de Maurice et il était signé le Frangin »
Bien entendu que le brigadier avait mordu à l’hameçon, le « Frangin c’était le surnom de Pierrot dans le Maquis de la Croix du Détour, il le sait car naguère il était ici, il a assisté au démantèlement du maquis après que les Allemands soient venu les déloger. Mais personne ne sait qui il est.et il va essayer jusqu’au bout de se protéger, car, si on venait à découvrir qu’il joue double jeu il ne donnerait pas cher de sa peau. Dans son intérêt il ne le verra pas au grand jour car il risque de le reconnaître, ils se verront dans la grange des Viricel, chez le Maurice qui, lui aussi a disparu et en cela il glousse, cela ressemble à une mauvaise farce, mais c’est lui qui tire les ficelles, tout va se jouer dans les jours qui viennent et quand ils sauront qui il est, il sera déjà loin.
L’Amérique l’attire, il ira là-bas et ils n’entendront plus jamais parler de lui, mais par contre il aura semé le trouble dans le village et fais accuser Pierrot. A cause de lui, sa famille avait souffert et il n’avait jamais revu ses parents, et encore moins sa jeune sœur. il lui en avait fait baver, mais là c’était la dernière ligne droite. Mais auparavant il allait lui raconter ce qu’il s’était réellement passé dans le village après la guerre, au moment du règlement de compte final. D’un côté les résistants, de l’autre les collaborateurs et au milieu le plus grand nombre les indifférents et ceux qui ne voulaient rien savoir. Puis, il y avait eu le retour des prisonniers et des déportés
Dans un village de cette envergure, tout le monde se connaissait et quand il avait débarqué avec ces deux gamins, les Raoult, tout naturellement les villageois avaient pensé qu’ils étaient de la même famille. Lui, n’avait nullement cherché à les détromper, il était l’aîné et le village avait gobé son mensonge, en ces temps on se méfiait de tout le monde mais pas de gamins Les deux autres avaient peur de lui,il s’était moulé dans le moule et fait passer pour le grand-frère du cadet qui ne parlait plus depuis qu’il avait vu son frère aîné emmené avec sa mère Devenir leur grand frère avait été un jeu d’enfants. La petite avait une enveloppe dans sa poche sur lequel il était écrit :
« A mon amie Rose ! » Rose c’était la mère de Pierrot, la mémé Viricel comme on l’appelait dans le village, elle avait lu la lettre, le gamin Raoult ne parlait plus il ne pouvait contredire ce que lui le môme trouvé sur la route affirmait.
Il avait raconté au Viricel ce que la petite Marie-Suzanne lui avait dit, en 1943 elle n’avait que 9 ans, elle avait vécu des choses terribles sur la route, l’arrestation de leur maman qui rejoignait son frère le Comte, ceci était écrit dans une deuxième lettre qu’il avait volé et il avait gardé secret ce détail qui allait lui servir bien plus tard. Quant au Momo s’était lui désormais. Quand il avait croisé les deux gamins ils se terraient dans une cave vers le Puy, il avait de suite saisis l’opportunité de les prendre sous son aile, puis en écoutant la petite racontée ce qu’il s’était passé, et vu son jeune âge, il avait réussis à lui dire qu’il était son Momo tout d’abord, elle le frappait en lui disant, ce n’est pas toi, les méchants l’ont emmenés, mais lui à force d’insister avait réussis à devenir son Momo, il faut dire que la petite était vraiment belle, il lui avait promis de la protéger tout le temps. Il avait 17 ans, mais il était chétif et pouvait passer pour un gamin d’à peine 14 ans. La « Mémé Viricel » comme il l’appelait s’était occupé d’eux, mais lui devait déjà être une graine de vermine, car il n’avait pas eu le même amour, Avec du recul il s’était même demandé si elle ne s’était pas rendu compte qu’il mentait. Mémé Viricel n’était pas une tendre, elle ne faisait pas dans la dentelle.
Lui, couchait sous l’escalier, son petit frère le muet dormait avec Pierrot et la petite dormait dans la chambre avec Marie, la sœur du Pierrot, Marie, il l’aimait bien celle-là, mais elle aussi avait disparu dans la grande tourmente, personne ne l’avait revu au village. Comme il était l’aîné il n’allait pas à l’école, il aidait à la ferme il s’occupait des bêtes. Le « Pépé Viricel s’était vite rendu compte qu’il avait peur des vaches, cela le faisait rire il le poussait vers les vaches, et, un jour il avait reçu un coup de pieds, il avait perdu connaissance et pendant toute la guerre et même plus tard il le surnommait le benêt. Mais il s’était vengé du Père Viricel, lui aussi il n’était pas revenu du camp en Allemagne.
A suivre ( à mon retour la suite)
Que c’est noir tout ça et que de choses se sont passées pendant et après la guerre ! c’est passionnant ! et la vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on !
A demain, bonne soirée.
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Merci pour cette suite EvaJoe … que de choses là-dedans ! À bientôt !
Bisous♥
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C’est intéressant et tellement énigmatique que l’on se demande à chaque fois ce qui va se passer .
Bisous
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je reste perplexe face à ces évènements sombres mais passionnant tout ceci..
vivement le n°14 EvaJoe
gros bisous et belle journée
joelle
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Quand je dis qu’il y a une atmosphère à la Zola dans ton histoire .
C’est très bien Evajoe
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A plus
Gros bisous
😉
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