L’inconnu du 7 h12/10

Dormir, je n’ai qu’une envie c’est dormir, mais celui qui me secoue ne le voit pas comme moi. Quoique voir n’est pas le mot, l’ambulance est arrêtée. Où ? Je n’en sais rien et on essaye de me faire revenir à la réalité, je suis si bien que j’hésite à montrer que je suis réveillée.

Enfin il ne me secoue plus, me releve la tête, surtout je ne dois rien laisser paraître, il glisse autour de mon cou une chaînette et me sussure à l’oreille  » en souvenir de nos bons moments passés ensemble ». Puis il me dépose un baiser sur les lèvres et dit :

Stop arrête toi !

La portière s’ouvre je sens une odeur de cigarette, c’est celle de Dimitri, et la voix de Gwen qui parle haut et c’est curieux il engueule son ami Dimitri. Tiens, tiens chacun son tour. Je vais me taire encore un peu pour savoir ce que ces deux-là ont à se reprocher. Pourtant la phrase de Gwen me trotte dans le cerveau. Je suppose que là s’arrête notre idylle.

J’entends leur conversation, elle n’est pas vraiment amicale.

A ton avis qui était le plus à même de lui filer un médicament toi son ex ou moi le médecin, qu’as tu à me dire ?

Que je connais très bien Edith, et que tu n’avais pas besoin de m’empêcher de lui donner ce produit à base de plantes.

Parlons-en de ta merde, passe moi le mot. De la valériane, tu l’as cultive dans ton studio parisien sur ta terrasse où les voitures polluent tout ce qui est à proximité.

Ce n’étais pas que de la valériane, il y avait du millepertuis, bien meilleur que cette drogue que tu lui as fait ingurgiter, regarde cela fait des heures qu’elle dort. Tu lui donnes un comprimé pour le mal de tête et tu m’avoue que c’est pour qu’elle dorme. Parfois je me demande si tu es l’homme intègre qui était sous les ordres d’Éric.

Même si Dimitri doute, là ça me réveille. Et je vais leur jouer la comédie de la belle endormie.

Ahhhhh je baille, je m’étire, je vois Dimitri et Gwen qui se précipitent vers moi.

Enfin ! Disent-ils en même temps

Et bien qu’y a-t-il ? J’ai bien dormi. Où sommes -nous ?

A Vincennes

Ah ! Ne devait-on pas aller à la gare du Nord ?

En fait nous n’avons pas besoin d’aller à la gare, c’est moi qui remplace celui que Marie vient d’emmener chez Clément. Je sais dans quel hôtel on descend, on va y aller de suite.

Et pourquoi sommes- nous à deux pas de mon appartement ?

Tu n’y es pas retourné ?

Tu veux dire depuis les évènements

Evidemment !

Explique-moi où j’étais ? Avec toi Gwen.

Depuis que je suis ton garde du corps, mais avant.

C’est du grand n’importe quoi les mecs, je fuyais Paris et vous imaginez que je serais revenu. Et comment ? Surtout pourquoi ?

Récupérez ce que ceux qui ont tués Madame Martin cherchaient.

Si seulement tu étais venu chez moi tu te serais aperçu que je n’avais strictement rien. Ni bibelots, ni livres. Rien.

Et ton fils n’avait pas de jouets ?

Ah les jouets sont des pièces à conviction, tu m’en diras tant. Remarque il avait des playmobil je pense que c’était un secret d’Etat.

L’éclat de rire de Dimitri met fin à l’interrogatoire de Gwen. Il a du le faire exprès pour me mettre la pression. Il en a pour son argent. Maintenant j’ai aussi deux mots à lui dire.

A mon tour, peux-tu me dire ce que c’est que ce médicament que tu m’as filé hier soir juste avant que nous partions. Et sous ses yeux ébahis je sors ce médicament rose qu’il m’avait donné.

Tu ne l’as pas pris ?

Non

Pourquoi tu te plaignais d’avoir mal à la tête.

Mal à la tête, j’en conviens, mais je n’avais nullement besoin de dormir. Qu’avais-tu à me cacher ?

Mais rien Edith

J’en doute et, justement je n’ai nullement envie d’aller me jeter dans la gueule du loup. Et sur ce… Salut Messieurs.

Je file à perdre haleine, il n’est pas question que j’aille voir ce type qui espère que son clone ( enfin pour moi Gwen) me saute. Je connais le quartier et je sais où je vais aller me réfugier.

Voilà j’ai semé deux as de la course, il y en a marre de ces mecs qui se prennent pour je ne sais qui. Je suis dans la cour du château de Vincennes. Ils peuvent arpenter les allées, cela fera bien longtemps que je serais loin.

D’abord je dois aller à l’hôpital des armées, mais je dois repasser par chez moi, récupérer mes papiers. Mon ex et mon nouveau mec , gloussement de ma part, ignorent que je suis toujours en service pour l’armée. Et qu’ils me doivent le respect ayant un grade plus haut qu’eux. Pour eux je suis caporal et cela me va très bien. Mais pour me rendre au chevet de mon Boss je dois m’habiller comme je le suis dans l’armée.

S’ils lisaient un peu plus le journal ils se seraient aperçu qu’il y avait non seulement l’annonce de cet Inconnu, mais aussi un entrefilet sur une banale affaire que nous avions mon Boss et moi définis ensemble au cas où le projet 50 tournait au fiasco.

Je me remémore l’unique message lu avant notre départ hier au soir :

« Tantine a pris son envol, son chat ne ronronne plus de plaisir. Viens me retrouver là où les soldats du roi croisaient le fer autrefois. »

Bien sûr que pour les non initiés cela ne veut rien dire. Tantine c’est moi, mon Boss c’est le chat. Son nom de famille c’est Chadau. Là où les soldats c’est l’hôpital où il se trouve en ce moment. C’est à l’Hôtel des Invalides. Devant l’esplanade autrefois on y croisait le fer. Munie de tous ses renseignements je dois attendre la nuit pour me glisser sans bruit dans mon appartement. L’incendie ayant été rapidement maitrisé. Les dégâts selon Dimitri sont peu important. La chambre quant à elle est intacte. C’est tout ce qui m’intéresse.

Je n’ai pas l’habitude de rien faire, je me serai bien rendue sur le lieu de mon travail, mais je dois attendre les ordres de mon Boss. J’en saurais plus dès demain matin. J’ai une pensée pour Gwen qui va être obligé d’aller à la rencontre des dingues, j’espère toutefois qu’ils ne lui feront pas de mal. J’ai passé d’excellents moments avec lui mais je ne l’aime pas. Mon cœur bat pour un autre. Mais pour l’instant seul le travail compte.

Les ordres sont clairs, rien ne doit filtrer, personne ne doit savoir que j’ai quitté le groupe. Et je ne dois pas me laisser surprendre ni par Gwen ni par qui que ce soit.

Je flâne dans les jardins, j’ai hyper chaud avec les vêtements que m’a fait enfiler Gwen. Pour passer inaperçue il m’a vêtu d’un jogging noir. Lorsque je me suis sauvée il y a maintenant plus de trois heures j’ai tout abandonné téléphone, argent, pièce d’identité. Tout. J’ai rien. J’ôte le haut du jogging et me retrouve en tee-shirt blanc. Ouf le soleil me brûlera moins. Je vais éviter de me mettre en short, je serais vite remarqué, le bas de jogging a au niveau des genoux une fermeture éclaire. Je pourrais l’ôter, mais je n’ai pas vraiment envie d’exposer aux rayons du soleil mes jambes blanches.

Il est midi trente je me décide à quitter les allees du parc du château, je me suis souvenue que Gwen a un moment donné m’a mis une chaîne autour du cou. On fait des joujoux très sophistiqués, je me demande si je n’ai pas une balise accrochée à mon cou. Il faut que j’en ai le cœur net. Je m’approche doucement de l’entrée principale et bingo il y a une escouade de gendarmes. C’est pour moi j’en suis certaine. Ce petit bijou que j’ai à mon cou marche que si je bouge. Le jeter dans une poubelle ne servirait à rien, par contre si j’arrive à l’accrocher ou a le déposer sur un passant, je pourrais observer ce qu’il se passerait.

Voilà que la chance me sourit, une fillette vient de tomber à vélo à mes pieds, je dégrafe ma chaîne et me penche vers la fillette. Son papa me remercie et j’en profite pour lui glisser dans la sacoche de son vélo ma chaîne. Après qu’il m’ait remercier je les laisse continuer leur promenade. Ils allaient rester au château jusqu’au retour de la maman qui visitait l’intérieur. J’avais devant moi environ trente minutes pour apprécier le spectacle. Une famille avec deux enfants cela n’irait pas loin. Puis le père se rappelera de moi. J’ai tout fait pour qu’il me remarque et ma description convaincra Gwen.

Après je devrais faire vite pour disparaître, mais je ne veux pas que cette famille soit embarqué, je me dois d’attendre. Sinon je me rendrais mais j’espère ne pas en arriver là. Je veux autant que Dimitri connaître celui qui trahis.

A suivre…

L’inconnu du 7 h 12/9

Mais pourquoi suis-je obligée de partir avec toi Gwen ? Je suis épuisée par les évènements, je ne travaille plus, mon projet n’avance pas. Je n’ai aucune nouvelle de mon Boss. Et là je dois me jeter dans la gueule du loup.

Nous sommes encore à table, j’ai la tête dans les mains, j’ai mal , une migraine carabinée et il faut que je me lève et que je m’habille et qu’en pleine nuit je rejoigne la gare du Nord. J’ai autant envie de partir que d’aller danser. Gwen se lève, s’approche de moi, se penche au-dessus de moi et me murmure à l’oreille :

Viens mon cœur nous avons encore un instant je connais un bon remède pour te remettre sur pieds, allez laisse toi faire.

Gwen rêve, comme si j’allais partir sans avoir eu des nouvelles de mon fils, s’il croit que me faire l’amour me rendra mon humeur docile. Puis après tout est-il vraiment celui qu’il dit. Et si lui était aussi un clone. J’aurais dû demander à mon frère de me donner une photo de son ami celui qui était dans son commando au Mali. Mais verrais-je une différence entre ceux que j’ai croisé chez mon ex et lui qui a réussi à prendre mon cœur.

Pourtant celui de la gare avait une différence, mais est-ce une coïncidence que celui que j’aime soit justement cloné. J’en suis là de mes réflexions lorsque Marie m’apostrophe :

Edith tu es train de t’endormir sur ta chaise, dépêche-toi nous partons dans deux heures.

Où est passé Gwen ?

Monte, il t’attends

Ce verbe monte m’hérisse les poils, je lui réponds

Monte ! N’importe quoi je ne suis pas une prostituée .

Excuse-moi je ne voulais pas t’offenser.

C’est bon t’inquiète je suis à fleur de peau.

Edith, je comprend ton angoisse pour ton fils. Je suis une maman aussi, ma fille a six ans.

Ce qu’elle me dit me fait chaud au cœur, c’est une maman tout comme moi. Au lieu que je me la mette à dos, j’ai intérêt à la mettre dans ma poche. Demain elle sera la belle-mère de mon fils quand il ira chez son père. Aussi je la prends dans mes bras et lui dit avec un clin d’œil.

Je monte, protège ma retraite, et je crie à la cantonade, attention restez en bas ça va swinguer.

Dans la chambre Gwen est au téléphone, il met un doigt sur les lèvres, je ne dois faire aucun bruit il est censé être seul. Puis il met son téléphone sur haut parleur. Et j’entends les ordres qu’il reçoit de son mystérieux correspondant.

« Donc tu m’as compris, quand la femme Mahusier se pointe tu l’emmènes au BandB, puisqu’elle croit que tu es amoureux d’elle tu la sautes ça nous est bien égal. Le principal c’est qu’elle soit docile. Tu dois te débrouiller pour que l’on sache qui est son fiancé du moment pour que nous puissions la menacer en lui laissant croire que nous l’avons kidnappé. En plus nous avons son môme, elle devrait rapidement se mettre à table. Nous viendrons te chercher vers midi, tu auras bien le temps de te la payer. Attention tu ne dois lui faire aucun mal. Et si tout se passe bien tu auras ton fric. Après c’est comme tu veux où tu restes ou tu quittes la scène. Compris

Oui chef

Parfait bonne baise

Et Gwen éclate de rire et raccroche.

Je ne sais quoi dire, pourquoi Gwen a eu ce drôle d’appel. Je ne comprends pas tout, et lorsque je vois Gwen s’avancer vers moi, je recule, je pense que je suis déjà à la merci de cette bande de fous. Et dire que j’aime cet homme. Le désespoir m’envahit et je deviens hystérique. Je me jette sur Gwen et lui balance deux gifles.

Il me saisit les poignets et à son tour me file une claque, cela me fait retomber ma crise de nerf. A la porte il y a Clément qui se met à crier après Gwen en lui disant :

Bon sang mon vieux maitrise-toi, qu’est-ce que c’est que cette folie, pourquoi as-tu giflé la soeur de notre ami ?

Gwen ne s’en laisse pas conter et lui dit, ça y est j’ai eu le contact du mec du train. Son Boss vient de m’appeler et Edith m’a pris pour le traite.

Explique lui et ne trainez pas, tu dois encore rencontrer ton informateur et Marie doit nous le ramener ici. Après je ne sais trop ce que nous en ferons.

Cuisinez-le davantage c’est le mot d’ordre de Dimitri.

Il t’a appelé

Oui juste avant le Boss des clones, en plus personne n’a encore vu sa tête, j’espère qu’une chose que ce n’est pas mon frère Yves qui est à la tête de ses malades.

Tu penses qu’il va te confondre

Dix-sept ans que nous nous sommes pas vu. On a changé. Nous verrons bien. Dimitri tu peux descendre je m’occupe d’Édith.

Je suis assise contre le montant du lit ou la claque de Gwen m’a envoyé valser. Il n’y est pas allé de main morte. En plus je vois trouble je me suis tapée au montant du lit en fer.

Gwen ne m’a pas adressé un mot, il semble réellement fâché, il est vrai que j’ai encore douté de lui. Mais c’était incompréhensible, jamais je n’aurais pensé que l’inconnu du train se serait mis à table aussi facilement. J’entends la douche coulée, d’habitude nous la prenons ensemble. Je me suis mise dans un sale pétrin. Comment vais-je faire pour qu’il me pardonne ?

La douche ne coule plus, je suis seule dans la chambre, où est passé l’homme que j’ai dans la peau, j’ai les oreilles qui bourdonnent, j’ai mal à l’arrière du crâne, tout devient noir. J’entends comme dans un brouillard un cri, puis plus rien.

Lorsque j’ouvre les yeux il fait noir, il n’y a pas un bruit. Je ne sais pas où je suis. Dès pas s’approchent, je sens le parfum de Dimitri comme c’est bizarre pourquoi mon ex est là.

Edith, Edith,

Pourquoi leur répondre, je vais les laisser mijoter, je suis une proie, donc si je ne sers que d’appât, autant leur laisser croire que l’opération est annulée. Et là j’entends mon ex passer un savon magistral à Gwen. Bien que j’ai mal à la tête cela me réjouit.

Et maintenant tu te débrouilles pour que vous puissiez partir d’ici une heure au plus tôt, si cela te demande plus je dirais qu’il est 22 h, passé minuit ce sera trop tard.

Bien chef

« Ta gueule » fais-en pas trop.

Dimitri pose ses lèvres sur ma joue et dit tout bas pour éviter que Gwen l’entende :

Sacré comédienne ! Je ne me fais aucun souci pour toi, tu vas t’en sortir comme une chef.

Gwen s’assoit au bord du lit, il ignore que j’ai suivi l ‘ engueulade et entendu sa réponse. Et là colère dissimulée de Dimitri dans sa réplique. Je n’ouvre pas encore mes paupières mais je l’observe, il a allumé une lampe et il est bien ennuyé, il ne sait pas comment me réveiller. Allez c’est à moi de lui montrer que je vais mieux.

A peine je bouge la tête que je vois une multitude d’étoiles, et bien il ne m’a pas raté, ça commence mal notre idylle.

Gwen

Pardonne moi Edith je me suis comporter comme une brute, jamais jusqu’à aujourd’hui je n’avais frappe qui que ce soit, mais toi tu as la main leste. C’est tout de même la deuxième fois que tu me frappes car tu n’as pas assez confiance en moi. Crois-tu que mes camarades de commandos me prendraient pour mon frère ou penseraient que je suis clonée.

J’ai mal à la tête

Pardonne-moi je vais te donner un médicament, n’oublie pas que je suis médecin.

Il se penche sur moi et ses lèvres prennent ma bouche, hélas j’ai tellement mal que je gémis mais de douleur. Attentif à m’avoir aimé il ne confond pas mon gémissement de douleur à celui du plaisir. Il se relève et m’apporte un médicament que j’avale. Il m’aide à m’habiller car j’ai des gestes plus que lent. Puis en me regardant dans la glace je me trouve un sale air. Tant pis nous y allons. Il est à peine 23 h.

En bas il y a Dimitri, Marie, Clément et Tim. C’est avec Dimitri et Marie que nous partons pour Paris. Elle reviendra avec le clone Numéro 3. C’est ainsi que nous les avons surnommé, dans l’ordre de leur apparition.

C’est une ambulance qui nous emmène, c’est plus facile pour moi d’être allongée. Dimitri conduit avec Marie comme passagère, quant à Gwen il est assis à côté de moi comme bon professionnel. Je leur demande où ils ont trouvé ce véhicule ?

En fait nous avions pensé te donner une drogue pour que tu puisses dormir allongée, mais ton amour a préféré une manière plus rapide et plus brutal. Le véhicule appartient à Clément qui veut le retaper pour en faire un van.

Je suis vexée, mais je n’en laisse rien paraître car je sens mes paupières s’alourdir et je sombre dans un sommeil peuplé de cauchemar.

A suivre…

L’inconnu du 7 h 12/9

Eric nous a rappelé vers 23 h, ma mère a été relâché sur le Continent vers un hôtel de Quimper. Ils détiennent toujours mon fils.

Depuis des heures je ne comprenais pas la raison pour laquelle ils avaient été retrouvés au fin fond d’un îlot qui avait une dizaine d’habitants. C’est Éric qui m’en a donné l’explication.

Depuis trois jours Hugo se plaignait des oreilles et le médecin le plus proche était celui d’Éric, aussi accompagné de notre mère ils s’étaient rendus tous les trois à une consultation. C’est en rentrant à pieds vers le port après avoir pris des gouttes pour Hugo à la pharmacie qu’un type barraqué avait par surprise déstabilisé mon frère qui avait lourdement chuté sur la chaussée.

La scène s’était déroulée fort rapidement Trois autres hommes avaient surgis d’un camping car et un avait ceinturé ma mère alors qu’Eric avait reçu un coup sur la tête, en revenant à lui, il était ligoté en hauteur sur un lit. Pour Hugo, une jeune femme s’était approché de lui, viens on va voir maman lui avait-elle dit et c’est très docilement qu’il était monté.

Un des hommes avait demandé à Eric de m’appeler puis la suite nous la connaissons puisque j’avais pu parler à mon petit garçon. Ce que j’ignorais c’est que pendant que mon enfant me parlait il faisait descendre mon frère et ma mère en plein Quimper. Le camping car était parti en direction de Brest, ma mère avait eu le temps de communiquer la plaque d’immatriculation.

Eric me laissant le soin d’appeler le père de mon fils. Quant à lui il est reparti récupérer mon père et va prendre un hôtel sur le Continent. Des barrages ont été mis en place sur les routes du Finistère afin d’intercepter le camping car.

Dimitri après mon appel est resté silencieux puis il a demandé à Momo et Tom de le rejoindre en urgence afin de mettre tout en oeuvre pour rattraper rapidement ces fous. La description faites par ma mère étant assez précise ils ont rapidement pris en chasse le camping car. Aidés en cela par toutes les gendarmeries et polices positionnés à plusieurs endroits différents.

Aucun tir ne devait se faire, la vie d’un enfant était en jeu. Soudain à un village le camping-car s’arrête, la porte de la cellule s’ouvre, personne ne bouge, l’ordre est donné d’attendre. Un enfant hurle :

J’ai bobo Maman je veux Maman j’ai bobo aux oreilles.

Eric et Dimitri se retiennent de se jeter sur la jeune femme. Elle emmene Hugo à l’intérieur d’une pharmacie. C’est à ce moment-là que le camping-car est encerclé par le GIGN.

Dimitri et Éric rentrent dans la pharmacie, dès qu’Hugo les voit, il se précipite vers son père en lui criant :

Papa j’ai mal aux oreilles.

La femme fait mine de s’en aller. Mais à la porte elle est arrêtée par les gendarmes de Camaret. Dans le camping-car deux hommes avec la tête de Gwen, cette histoire est nauséabonde et vire au cauchemar pense Dimitri. Il emmène les deux hommes et la femme, espérant qu’elle sera plus loquace. Eric, Hugo et mes parents retourneront dans l’île. En espérant que notre fils n’ait pas d’autres problème médicaux.

Une cellule de crise a eu lieu à la suite du kidnapping raté et l’opération « Projet 50 « est mis en place.

Un des hommes qui a subi différentes opérations s’est mis à table. Il a décliné sa véritable identité. Nous n’en savons pas plus. C’est la dernière nuit que je dors avec Gwen, il doit partir au petit matin se jeter dans la gueule du loup pour découvrir qui veut m’enlever, en espérant qu’ils ne seront pas les premiers à me découvrir.

Il doit prendre la place du faux Gwen, je trouve que tout cela est fort compliqué. J’aurais dû rentrer chez moi et me laisser emmener par l’inconnu du 7 h 12. La soirée se passe calmement jusqu’à un appel téléphonique de Dimitri qui nous annonce que l’opération est déclenchée.

Mais j’ai l’immense surprise d’apprendre que je pars avec Gwen, Marie me file le journal du soir et ce que je découvre me donne des ailes.

Bonjour ma belle endormie, après notre rendez-vous raté nous nous retrouverons demain au même endroit. Soyez discrète et passez inaperçue.

A suivre…

L’inconnu du 7 h 12/7

Une fois écrit, je m’éloigne de tout ce beau monde, d’un air enjôleur, je récupère le journal et sort sur la terrasse où je retrouve Ricky. Il me regarde avec ses lunettes cerclés d’or , son nez aquilin et ses lèvres extrêmement minces ce que je déteste au plus haut point, d’un air précieux. Comment a-t-il pu combattre au Mali en étant un dandy. Il n’y a pas un type de soldats pour aller dans un seul moule. Lui est à l’envers d’un Clément, Gwen et même Éric. En mon for intérieur je le prénomme le précieux ridicule.

Je vois à son haussement de sourcils qu’il s’interroge sur le ricanement qui m’a échappé. Je ne vais pas lui en donner la raison.

J’ai vu un entrefilet dans le journal qui pourrait s’adresser à moi, mais je n’en fait part à aucun d’entre eux. De toutes façons je laisserais trainer le journal je verrais bien si l’un ou l’autre m’interroge à propos de l’article concernant mon immeuble et plus particulièrement ma voisine.

Pourquoi l’article m’a sauté aux yeux ? Déjà le titre est révélateur :

 » L’honorable Madame Martin n’était pas la vieille dame bienveillante « 

Notre confrère qui a enquêté sur l’homicide de la rue de Vincennes nous a fait part de faits troublants concernant cette grand-mère très apprécié par ses voisins. En effet Madame Martin se trouvait au moment de l’incendie dans la chambre de sa voisine qui est la fille de l’ancien Général en Chef des armées. Elle travaille à Paris la Défense dans une Société d’Import Export. Qu’y fait- elle ? Selon nos sources c’est une secrétaire, elle vient de rentrer du Mali, et a quitté l’armée après cinq ans de bons et loyaux services.

Lorsque je lis je n’apprécie pas qu’aux yeux de tous on fasse allusion au grade de mon père. Mais à part ça tout est conforme. Ma couverture est parfaite.

Mais la suite m’interroge, il est noté que Madame Martin était une dame qui avait été mêlé à un drame quelques années auparavant, elle était sous couverture. Sous un faux nom. C’est tellement étrange, que je ne sens pas la présence de Gwen dans mon dos. Il lit par-dessus mon épaule et c’est au moment où il s’écrit :

Et bien en voilà une nouvelle, une bombe à retardement cet article.

J’essaye de jouer la montre mais il n’est pas dupe.

Arrete Edith tu lisais l’article et ton regard était tellement expressif que c’est la raison pour laquelle je me suis penché sur ton épaule pour regarder ce qui t’absorbais tant. Déjà je m’étais étonné que tu quittes en douce la pièce où nous étions tous.

Et bien maintenant tu en sais autant que moi, le pire c’est qu’ici nous ne pouvons rien faire, à moins que mon supérieur hiérarchique le Ministre m’appelle. Mais lorsque nous sommes sur la touche nous subissons un interrogatoire. Or personne ne nous a rejoint, et c’est le grand silence.

Tim.intervuent en disant :

N’oublie pas que ton chef te rejoignais, or ils ont eu un accident.

En effet, ce n’est pas que j’avais oublié mais personne ne nous a dit comment il allait. Cela ne fait pas avancer notre affaire concernant l’honorable Madame Martin.

Regarde qui a signé l’article et essayons d’en savoir davantage.

Oui c’est une idée, demande à Ricky s’il connait ce journaliste .

Pourquoi le précieux ridicule en saurait-il plus que nous ?

Quelle idee ce surnom !

Bah ce n’est pas bien méchant intervient Ricky, je pense qu’Edith adore nous donné des noms, pour votre gouverne « Madame je sais tout », dans le civil je suis journaliste. Et ce MC je pense le connaître. Je vais m’informer sur ce qu’il a découvert. Je vous souhaite une bonne journée.

Il s’en va raide comme un piquet, Gwen se fend la pêche, accompagné par les deux T et Momo qui immerge de sa longue nuit.

Riez tant que vous pouvez mais nous avons du travail. Moi je vais attendre le journal du soir, car nous n’aurons pas beaucoup de temps pour que vous vous débarrassez de moi.

C’est ensemble que nous allons mettre au point notre rencontre me dit Momo. Car nous n’avons nullement envie de vous jeter dans la gueule du loup.

Ah merci, enfin j’ai du soutien.

Gwen en profite pour m’enlacer tout en me disant :

Tu en doutais ma belle

Oui mon beau

Cela a au moins le mérite de détendre l’atmosphère qui était plus que tendu. Je m’éloigne dans le jardin, fatiguée par ces coups du sort qui se greffent les uns sur les autres. Je sais que je suis suivis. Lequel veut me parler en privé. Je m’asseoit sur le banc et j’admire les rosiers que Clément aime entretenir. Soudain une rose rouge me caresse le visage.

C’est Gwen, je m’en doutais un peu. Il est toujours blond , mais je me plais à l’imaginer brun et c’est l’inconnu de mon train que je vois, aussi lorsqu’il m’embrasse je répond à son attente. Je sens son corps se presser contre le mien et je le laisse s’aventurer sur moi. J’accepte toutes ses caresses plus audacieuses les unes que les autres, jusqu’à ce qu’un pas sur l’allée nous fassent reprendre nos esprits.

La récréation est terminée les tourtereaux, avant de me retourner vers Clément je réajuste mon haut qui laisse entrevoir une partie de mon anatomie. Je suis un peu déstabilisée en m’apercevant que je me suis offerte à Gwen et non à Yves. Puis son demi frère est plus une tentation qu’un être qui pourrait m’accompagner sur le chemin de vie que j’espère entrevoir pour mon fils et moi.

Clément oui tu nous as dérangé, rire de Gwen, c’est que tu as du nouveau à nous apprendre.

La première remarque que je dois vous faire, c’est que nous sommes garde du corps et non amoureux de …

Mon corps, nouvel éclat de rire, Clément excédé tourne les talons et nous annonce d’un ton ironique, mes roses m’appartiennent,demandez-moi l’autorisation pour les cueillir. Sinon Ricky sait qui est le pigiste. Nous vous attendons.

C’est autour d’un excellent repas froid car la chaleur en ce mois de juin est déjà excessive, que nous apprenons que le journaliste qui se cache derrière ces initiales est un petit pigiste qui débute. Ricky se rendra à la Tribune pour rencontrer son chef et en savoir davantage.

L’après-midi s’étire, Gwen et moi nous la passons ensemble. Nos deux corps s’imbriquent l’un dans l’autre. Je suis sur un petit nuage. Gwen est très protecteur et lorsque nous parlons il me dit que si nous allons plus loin tous les deux il s’occupera bien de mon fils sans prendre la place de son père. Nous n’en sommes pas encore là mais toutefois c’est la première fois depuis que Dimitri m’a quitté que je me sens comblée par mon amant.

Gwen et moi nous partons récupérer le journal du soir. Son frère a répondu, il m’attend demain matin sur le quai où l’on s’est télescopé il y a un peu plus de quinze jours. Nous rentrons car je préfère aller dormir à un hôtel non loin de la gare de façon à être au rendez-vous demain matin à 6 h 50, selon la demande de … Et là Gwen est en colère car son frère se fait passer pour lui.

Tout le monde y va de son trait de génie, pour les uns c’est Gwen qui écrit le mot , pour d’autres c’est un canular, d’autres encore disent que ça sent le roussi. A qui se fier ?

Finalement je vais y aller mais je modifie mon apparence. Rousse, des lentilles vertes, cheveux long et une jupe fleurie que me prête Marie et mon chemisier vert qui va très bien avec la jupe. Je ne met pas d’escarpins car si je suis obligée de courir il faudra que je sois à l’aise.Si rien ne se passe sur le quai je serai obligée de me rendre à ma boîte. A part Clément, Momo et la cheffe nous partons tous.

Nous allons dans une planque que Momo connait, il nous a donné les clefs, ce sera à la bonne franquette, car les lits ne sont pas nombreux. Ricky et Marie en partagent un, les deux T un autre et Gwen et moi le troisième. Mais Gwen modifie lui aussi son apparence il n’est pas question que son frère le reconnaisse.

Le lendemain nous sommes à pied d’oeuvre. Les deux T se rendent les premiers dans la gare et aperçoivent notre Inconnu. Ils se planquent et attendent. Gwen arrive et se paye même le luxe de demander à son demi-frère d’où part le train pour la Défense. Il le lui indique puis lui propose de venir avec lui car lui aussi se rend à la Tour de la Défense. Gwen a plus d’un tour dans son sac, il lui répond qu’il est en avance car il attend sa femme et ses gamins car ils vont jouer sur le parvis.

J’arrive flanquée de Marie, on papote comme deux vieilles connaissances, je fais signe à Gwen-Yves, qui me regarde incrédule et s’avance vers moi en me disant :

Qui est cette beauté ?

Je suis sa cousine et on s’est trouvé ce matin et vous, qui êtes vous ?

Un ami ravissante beauté

Tiens il nous joue la comédie, nous fait croire que nous sommes deux belles femmes à draguer et que du coup il peut partir avec l’une ou l’autre. Je me dit que c’est un sacré comédien.

Vous m’aviez reconnu ?

Non mais vous m’avez fait signe, à part vous je ne connais personne.

Vous avez envie de travailler par cette belle journée d’été, moi j’irai bien me balader sur la Seine.

Au moment où je vais pour lui répondre, nous sommes entourés par le GIGN. Et emmené manu militari par ces Messieurs.

A suivre….

L’inconnu du 7 h 12/6

Je n’en crois pas mes oreilles, mon « Inconnu » est inconnu de Gwen, tout au moins c’est ce qu’il raconte à ses collègues. Sauf qu’il sait qui il est mais ignore pour qui il travaille d’où la raison pour laquelle il dit qu’il est un inconnu.

Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple. Je me décide à mettre les pieds dans le plat et après être remonté le plus silencieusement possible je dévale les escaliers. Et j’arrive dans le salon. Ils ont l’air plus embarrassés qu’autres choses. Ils ont la tête de vrais conspirateurs !

Que se sont-ils dit pendant que je remontais ? Quelle idiote j’ai été !

Alors Mr Gwen ?

Édith ne lui donne pas du Monsieur, dis- lui Gwen, tu as bien compris on s’appelle par nos prénoms

Ou surnoms

Oui, qu’importe mais évite le Monsieur.

C’est Clément qui est à la manœuvre, ils ont dû le lui demander, pensant que j’accepterai plus facilement la pilule.

Nous allons t’expliquer ce que nous avons décidé. Il est possible que cela ne te plaise pas, mais nous n’avons pas le choix.

Ah qu’avez-vous concocté ?

Écoute, ne te fâche pas, mais comme nous sommes en autarcie, livrés à nous-mêmes. Nous avons pris l’initiative de te donner un rôle, tu vas continuer ta correspondance par petite annonce interposée. Et dès que tu sentiras que tu as ferré ce gros poisson tu lui donneras rendez-vous.

Quoi ? Mais vous êtes de grands malades. D’abord Gwen qui est ce type ?

C’est le fils de mon père.

Pff pas toi ?

Oui aussi mais nous n’avons pas la même

Mère ! Je m’en doute, il travaille pour qui ?

Je ne l’ai pas revu depuis ses dix sept ans.

Il était dans l’armée ?

Comme toi, où ça ?

Clement est obligé d’intervenir car c’est un véritable brouhaha, chacun y va de son idée. Il laisse le dialogue s’instaurer entre Gwen et moi.

Je ne sais pas

Il en est parti depuis quand ?

Mais comment veux-tu que je sois au courant. Il a coupé les ponts avec nous.

Ah et bien pourquoi etait-il sur la même ligne de trains que moi ? Que me veut-il ?

C’est bien ce qui m’inquiète, je n’en sais rien. Et…

Oui ? Qu’est-ce que tu n’oses nous dire ?

Je ne sais pas comment formuler ça ?

Un grand silence s’installe, Gwen bafouille, cherche ses mots. Il est d’un blanc cadavérique quand il reprend la parole.

Quand il vivait chez nous, il a fait des tours pendables.

Il vivait chez toi ?

En effet, car sa mère est décédée alors qu’il avait à peine 10 ans.

Ton père l’a imposé à ta mère ?

Non tu n’y es pas, c’est ma propre mère qui a voulu s’en occuper. Nuance, en plus elle nous a élevé ensemble lui était du début de l’année et moi de la fin de la même année.

Mais ses tours pendables consistaient en quoi ? Eric aussi en a fait. Et si cela se trouve vous aussi.

Bêtises ce n’est pas le mot approprié, c’est plutôt des…

Gwen en perd les pédales, il sent la suspicion dans le regard de tous les gros bras, la cheffe s’est éclipsée, nous devions la saouler. Et Miss Pincée ou porte de prison a l’air de s’ennuyer. Elle se fait les ongles.

Au départ se reprend Gwen, il traînait avec les voyous des quartiers Nord de Marseille. Guetteurs, petits larcins. Mon père lui faisait la leçon. Tout allait bien un ou deux jours puis il recommençait. Ensuite bravant l’autorité de mon père il fuguait. Puis…

J’interviens car je sens que la liste doit être interminable. Et je leur dit carrément que toutes ces bêtises auraient dû le conduire à la case prison. Du coup s’il a réussi à échapper à la justice je pense savoir où il s’est engagé.

Je vois bien qu’ils me prennent pour une illuminée. Mais je suis certaine de ce que j’avance. C’est le seul endroit où personne ne pose de questions.

Bon tu accouches

A la Légion Étrangère !

Mon trait de génie les laisse tous pantois, ils sont tellement sous le choc de mon idée qu’ils ne trouvent rien à redire.

Gwen est bien le seul à réagir :

Je pense que tu as trouvé où il se planquait ces dernières années.

Admettons qu’il se soit engagé à la Légion, le seul endroit où son passé ne lui mettrais pas de bâtons dans les roues. Mais tout ce que tu nous dit, intervient Clément ne nous dit pas pourquoi il suivait Edith et pour quelles raisons il lui fait du rentre dedans. Car il veut la kidnapper, sinon pourquoi déployer tout son charme à une femme parmi tant d’autres qui prennent cette ligne tous les matins. Il sait forcément où elle travaille. Et surtout que tu travailles sur un projet dont personne ne veut voir le jour.

Attendez avant de mettre en place une idylle entre Edith et Yves ou un nom d’emprunt, nous devons savoir s’il a quitté la Légion de son plein gré ou s’il a trouvé des commanditaires pour intervenir. Et si par un pur hasard il me trouve à son goût et que je lui plaise. En finissant ma phrase je sais très bien que ce que je dis ne se passe pas comme ça. Tout concorde pour que l’on me fasse disparaître, et que je sois retournée pour leur livrer les secrets d’État que je détiens.

Encore faut-il que ta théorie, Édith s’avère exacte.

Tiens voilà Miss Pincée qui conteste ce que je viens de dire. Elle a dû terminer sa manucure.

Si tu as une meilleure idée, nous sommes toute ouïe.

Je ne dis pas que tu as tort, je pense simplement que nous devons pas rentrer dans le lard de nos interlocuteurs. Il faut marcher sur des oeufs. Seul Gwen peut le faire. C’est ton frère ce sera plus plausible.

Bon je vais téléphoner

Au Ministre, ne passe pas par des subalternes, tape droit au but. Sinon je me demande si ce ne serait pas plus judicieux que ce soit moi.

Et pour quelles raisons ?

Votre ressemblance !

Mesdames, Messieurs calmez-vous. Cela ne sert à rien que chacun exprime son idée. Edith va aller avec Gwen et Tom au Ministère. Nous verrons où tout cela va nous mener. Par contre Edith tu peux nous dire quelques mots du Projet 50.

C’est un projet avant-gardiste, nul n’y a songé avant nous. Alors il doit falloir se pencher vers les Pays qui préfèrent la guerre à la paix.

Nous ne sommes pas sortis de l’auberge. A part l’Europe qui a payé un lourd tribut, je ne vois pas qui préfère la paix…

Trouver d’où vient cet espion est Mission Impossible !

D’où il vient , de France, tu devrais plutôt dire qui l’emploie ?

Russie, Chine, États-Unis, Iran , Syrie et bien d’autres. Me répond une nouvelle fois Clément.

Et bien d’autres…

Il a fait quelles études ?

Scientifique

Bah cela ne nous avance guère. Je vais me coucher. Demain j’irai avec Gwen chercher le journal. Bonne nuit. D’une seule voix j’entends :

Bonne nuit Edith.

Je récupère dans la cuisine une bouteille d’eau, et, au moment où je vais pour faire demi-tour je me trouve nez à nez avec Gwen.

Il a mis son bras en travers de la porte qui va vers l’étage, je suis surprise, il m’attire à lui et me dit :

Je vais te protéger, avec l’accord de mes collègues je vais dormir devant ta porte.

Je suis prise d’un fou rire car je l’imagine assis le dos à la porte, empêchant quiconque d’entrer. Hélas je suis vraiment naïve car ce qu’il me dit me déstabilise un tantinet.

Tu rêves, je ne vais pas dormir sur le sol, Non je vais dormir dans ta chambre.

Dans mon lit

Oui !

Tu te sens bien, il n’en est pas question.

Tu n’as pas le choix Edith, nous avons à faire à de grosses pointures. Et là c’est du travail comme un autre. Je ne te toucherais pas ce serait trahir tout ce à quoi je crois. Par contre tu ne m’es pas indifférente je l’avoue. C’est bien pour cela que mes compagnons d’armes m’ont demandé d’être la nuit ton garde du corps.

Ah bon et penses-tu que c’est réciproque

Disons que jusqu’à ce soir tu préférais Yves.

Oui tu as raison ce beau brun aux yeux bleus m’attirait. Toi ? Tu es teint ?

Oui

Pour quelles raisons ?

Justement pour éviter de lui ressembler.

Alors ressemble lui.

Nous sommes arrivés sur le palier et devant son air ahuri j’éclate de rire. J’entre la première, il attend mon feu vert pour se glisser à son tour sous les draps. Le problème c’est que je n’ai pas emporté de vêtements qui cachent mon corps. Je n’ai que des nuisettes un peu affriolantes. Et le pire il fait très chaud.

Edith qu’est-ce que tu fais ?

Ecoute, entre et j’aviserais pour la suite des évènements.

Gwen parle avec Clément dans le couloir, j’entends un bruit de ferraille et le rire des deux hommes. Qu’est-ce que ces deux-là manigancent ?

Lorsque Gwen entre il est en bermuda, torse nu, de belles tablettes de chocolat sur le ventre. A la main il tient une paire de menottes.

Qu’est-ce que tu fabriques et pourquoi riais-tu ?

A cause des menottes et de ce que Clément m’a dit.

Les jeux sados ce n’est pas ma tasse de thé

Et j’entends un rire à l’extérieur et Clément qui crie :

J’ai gagné mon pari, tu vois je la connais bien.

Ces deux-là se payent ma tête. Aussi je ne lui demande pas de quels côtés il préfère dormir. Je m’allonge et lui tourne le dos, auparavant j’ai éteins la lumière. C’est à taton qu’il s’approche du lit. Il m’attrape le poignet, je commence à me débattre. Que me veut-il ?

Edith arrête, tu dois m’obéir que ça te plaise ou non. Je te met les menottes à une seule main et je l’attache à mon poignet. Nous sommes l’un à l’autre sans l’être.

Je refuse catégoriquement, tu crois que si des types venaient à entrer tu pourrais me sauver en étant attaché à toi. Puis si la nuit je veux aller ou toi au toilette, on réveille l’autre. Vous êtes complètement dingue.

Il me dévisage et voit que je suis très en colère, aussi ni une ni deux pour me faire taire il plaque sa bouche sur la mienne et m’embrasse.

Je lui file une claque, me lève et l’entraîne au sol car il n’a pas eu le temps de se détacher. Je profite qu’il soit déséquilibré pour mettre mon pieds nu sur sa poitrine et je lui assène tout mon mépris.

Dégage et va dire a Clément qu’il vient de chuter dans mon estime. Quant à toi va te coucher où tu veux .

C’est la tête basse qu’il sort de la chambre.

Je ferme la porte à double tour, laisse la clef dans la serrure, je n’ai nullement envie de le voir débarquer en pleine nuit.

Boum… Boum mais qui tambourine à ma porte ?

J’émerge de ma nuit peuplée de cauchemar, ne réponds rien, file prendre une douche et met un short et un chemisier noué autour de mes seins. J’ai décidé de jouer la vamp pour ses mâles. Ils vont voir de quoi je suis capable.

Lorsque j’ouvre ma porte, je ri intérieurement en voyant les yeux ronds que me font les deux T : Tom et Tim. Je les salue en leur jetant une petite phrase ou est Tam ? Cela n’a pas l’air de leur plaire. Tom le rouquin me tend le journal et me dit :

On vous a répondu

Bien, je verrais ça plus tard je vais prendre mon café

Fort et serré oui il vous attend.

Super les garçons vous avez été bien briefé.

Je m’installe, il n’y a personne sauf les deux T, je tartine deux toast avec du beurre, un de plus que d’habitude, j’ai du temps. Je bois mon café chaud serré et ouvre le journal à la page des annonces.

Revenez mon amie, l’inconnu du 7 h 12 se languit de vous.

Je vous attends demain vendredi, le dernier jour de la semaine sous les panneaux de départ, je vous raconterais une belle histoire.

Décidément entre Gwen et l’autre dingue, son faux jumeau ils sont tous axés en-dessous de la ceinture.

Je vais lui répondre :

Je viens juste de rentrer de voyage je suis libre

Qu’es-tu en train de faire, attends que l’on se mette d’accord me crie Tom.

Et pour aller faire pipi il faut aussi que je vous demande.

Ne fais pas ta mauvaise tête. C’est sûrement très bien ce que tu as répondu mais il faut que nous en discutions tous ensemble.

Gwen, Clément, les nanas et les deux T sont là, l’autre dort encore. Je leur dit ma réponse de l’autre fois, du coup ils comprennent mieux pourquoi il me supplie de revenir.

Maud ou la pincée a une idée qui est approuvé par tous, elle nous en fait part, à moi de la mettre sur le papier. Il ne faut rien changer. Nous aviserons suite à sa réponse qui ne saurait tarder car ce quotidien a un tirage le soir.

A mon Inconnu du 7 h 12, avant de vous rencontrer, j’aimerais connaître votre petit nom. Confiez-le moi et si dans le tirage de ce soir vous me le dites alors je serai demain matin à l’heure qui vous convient sous le panneau de départ.

A suivre….

%d blogueurs aiment cette page :