Chapitre 17

En effet, absorbé par leur conversation ils n’ont pas fait attention que l’amant de Raymonde écoutait ce chuchotement qui lui parvenait de la pièce d’à côté. Jules et Suzon se font tout petit, ils s’enfoncent dans le mur, mais c’est exactement ce qui se passe, là ou Jules pensait qu’il n’y avait rien et que ce rideau cachait rien, il y a une porte  qui se dérobe et s’entrouvre, une cachette datant de ces journées sombres, tous deux se laissent tomber à même le plancher, la porte se referme sur eux les voici emprisonnés mais ils ont échappé à ce fou furieux. Ils verront plus tard comment sortir de cette pièce sombre et sans fenêtre. Ils attendent que les pas s’éloignent. Un bruit de verrou, les voici seuls, livrés à eux-mêmes mais enfermés.. Jules allume sa lampe électrique qu’il n’oublie jamais et regarde le décor. Il y a une grande pièce avec deux lits, une table ou il gît quelques papiers, Jules distraitement les regarde et stupeur ce sont des cartes d’identités au nom de Maurice et Marius Raoult, les deux fils du Comte. Qu’est-ce qu’elles font ici ? Marie-Suzanne ne dit rien en voyant le visage de ses deux frères, au contraire, elle a l’air heureuse, bizarre pense Jules.. Il y a aussi un gros livre de cuir rouge. C’est le journal du Comte pendant la guerre. Pendant que Suzon l’examine, Jules cherche le moyen de sortir de cette cachette. Si son beau-père en avait eu connaissance il serait venu directement ici au lieu de fouiller la cellule où Aubin a été séquestré, du reste il ne sait par qui ? Qui a déposé tout ceci ici ? Et pour quelles raisons ? Mais Jules voit que Suzon sourie et elle se dirige vers le mur du fond, elle appuie sur un bouton et dit :

–       Je connais une personne qui va pouvoir t’expliquer pleins de choses.,

Elle ajoute :

–       Viens, nous sommes seuls, 

Puis se tournant vers Jules elle lui présente l’homme aux cheveux blancs ;

–       Jules, je te présente mon père !

–       Ton père ?

–       Bonjour, tu ressembles suffisamment à Pierrot pour ne pas être son fils, je suis heureux de te rencontrer, Marie-Suzanne m’a tant parler de toi.

–       Mais on vous croyait mort en déportation

–       Non j’étais bien vivant mais salement amoché et surtout amnésique, je suis revenu que depuis les tristes évènements qui ont mis à mal le village. J’ai rencontré dans les bois celui qui se faisait passer pour mon fils, il m’a reconnu, pourtant j’ai bien changé, mais j’allais voir le subterfuge et comprendre que ce n’était pas mon fils, aussi as-t-il décidé de me tuer. Je m’en suis sorti grâce à ta mère, elle m’a ramené ici à ma demande car je connaissais cette cachette. Nous l’avions utilisé pendant la guerre et jamais personne ne l’avait trouvé, jusqu’à ce jour.

Le père de Maurice Brun a été  dans le même réseau que nous tous ici. Hélas, un jour il s’est fait retourner par l’ennemi après avoir été pris dans une rafle sur Lyon, et aidé du fils Perrot qui était milicien il nous a tous dénoncé. La suite tu l’as connais, ton père te l’a certainement raconté.

–       Je ne sais pas grand-chose, seulement ce que les anciens en disaient, et de toutes façons ce n’était pas cette version. Certains disaient que c’était mon père qui avait trahis les siens.  Puis, mon père a été accusé du mort de la rivière il y a 11 ans, on disait que c’était le petit Marius, votre fils.

–       Le mort de la rivière c’était le père de Maurice Brun, c’est son fils qui l’a tué, et il a fait accuser ton père car cela l’arrangeait bien. Il convoitait ta mère.

–       Mais moi que lui ai-je fait ? Pour que je sois son souffre-douleur !

–       Cela ne date pas d’hier, cela fait des générations que les Viricel et les Bruns ne s’aiment pas. Un jour c’était pour un lopin de terre, le lendemain pour un puits, enfin de compte ils ne s’aimaient pas, puis les évènements de cette guerre certainement fort lointaine à tes yeux n’ont fait qu’envenimer les choses, Maurice Brun et son père étaient dans la milice, ton père, ainsi que ta maman étaient résistants, mes fils aînés aussi. Pendant et à la fin de la guerre il y en a qui ont voulu réglé leurs comptes. Les Bruns en particulier, qui ont voulu profiter de ce moment pour que leurs querelles passent inaperçues. Hélas, mal leur en a pris, car à ce moment-là, notre réseau a dû se scinder en deux, car nous étions trop nombreux et un jeune du nom de….

Au moment où le Comte va enfin nous dire ce qu’il s’est passé, on entend comme un raclement de gorge, il y a quelqu’un de l’autre côté du mur qui nous écoute. Le Comte met un doigt sur ses lèvres et nous dit d’approcher doucement de la paroi du mur qui tout à l’heure s’était entrouvert, délicatement il passe sa main sur le mur voisin et nous voyons apparaître une petite fenêtre. La peur se lit sur le visage de Suzon, mais son père nous fait comprendre que l’on peut voir sans être vu. Comme c’est pratique pense en son for intérieur Jules, mais il ne prononce aucune parole car ce qu’il voit l’effraye encore plus. De l’autre côté armé de pioches se trouve son beau-père et le père Perrot, ces deux-là ont l’air de bien s’entendre pense le Comte, ce qui aujourd’hui ne l’étonne plus, heureusement qu’il connait son château comme sa poche, il leur faut s’éloigner sans tarder de cette cachette. Il fait signe à sa fille et à Jules afin que tous les deux lui emboîtent le pas. Il atteint rapidement la chambre ou il s’est terré ces derniers jours, referme le mur, soulève une latte du plancher et les fait se glisser par l’ouverture, il va falloir qu’ils se fassent tous les trois fort petit, la position ne sera pas commode mais c’est la seule issue possible pour fuir les deux fous qu’ils ont entraperçus., il se glisse à son tour à l’intérieur et remet en place les lattes du plancher qui avaient été soudés ensemble, la moquette va se rabattre dessus et ils ne devraient pas les découvrir.

Maintenant il leur faut ramper le plus silencieusement possible afin qu’ils puissent regagner le souterrain et rejoindre le plus rapidement possible le village. Encore quelques mètres difficiles, car le boyau est étroit, mais ils doivent leur chance de salut aux protestants qui avaient fuis les persécutions il y a fort longtemps, le Comte avait révélé cette cachette qu’au père de Pierre, qui était son chef de réseau. Plus tard, la cachette leur avait permis de sauver plusieurs jeunes du village et de cacher Pierre Viricel dont la tête avait été mise à prix par la Gestapo. Le père de Suzon leur explique ceci avant de sortir au grand jour, mais au moment de franchir les frondaisons ils découvrent une véritable souricière mise en place par l’inspecteur, le brigadier. Il y a aussi des renforts venus du Puy en Velay. L’inspecteur est fort étonné de les voir surgir presque à ses pieds, ils sortent carrément de la terre, mais il ne dit mots et les éloigne, ils sont rapidement pris en charge par des gendarmes et interrogés séparément, bien que les jeunes n’aient pas vraiment quelques choses à dire, le Comte quant à lui va les aider à mener leur opération à bien.

Sur le sol il dessine le château, les cachettes diverses, les oubliettes et surtout d’où il vient de sortir. L’inspecteur en avait entendu parler mais il ignorait totalement d’où ce boyau partait et surtout où il sortait.

Un par un les gendarmes se glissent à l’intérieur et font en sens inverse le chemin parcouru par le petit groupe formé du Comte et de sa fille, et du jeune Jules. Avec les gendarmes Jules découvre son père, qui le serre dans ses bras. Tous les deux sont heureux de s’en être sortis, bientôt ils recommenceront une nouvelle vie ensemble, mais auparavant Pierrot va confondre les deux hommes qui sont encore dans le château, il faut qu’il soit laver de tous les meurtres que l’on a cherché à lui faire endosser.

Des coups de feu se font entendre, un tir nourri puis plus rien, pourvu que personne ne soit tué car il faut qu’ils parlent. Tous ont envie de savoir pourquoi Maurice Brun a commis tous ses méfaits, pourquoi il a tué sa femme Des pourquoi qui n’auront jamais de réponses si un des deux sont morts.

Les voici devant la porte du château, le Comte sort le premier, puis Pierrot, l’inspecteur suivit de plusieurs gendarmes dont le brigadier-chef, et ensuite arrivent Maurice Brun. Mais où est passé Jules Perrot, ah le voici il est allongé sur une civière de fortune, il a l’air salement amoché, mais ce n’est pas une arme à feu qui la atteint, il a dans le ventre une pioche. Ceux qui sont à l’extérieur sont abasourdis, Maurice Brun a tenté de tuer « Perrot » ça c’est un comble.

 

Si j’ai le temps avant mon départ demain matin je programmerais l’épilogue, mais il n’est pas totalement écrit. Possible que pendant ma semaine de vacance je pourrais le terminer et à ce moment-là je le mettrais en ligne.

 

Bonne lecture….

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

5 réflexions sur « Chapitre 17 »

  1. Ah oui, j’aimerais bien connaître la fin avant mon départ !
    Je rigole, si tu peux évidemment.
    Dans ces châteaux, il y avait plein de cachettes et de passages secrets, aujourd’hui, on ne pourrait s’échapper ainsi.
    Bises et bonne soirée.

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  2. cool, ton histoire est super, vivement la fin, prends ton temps
    c’est vrai qu’un peu moins échevelé dans certains paragraphe cela sera mieux, il y a un moment où j’avais perdu les pédales…
    je t’embrasse EvaJoe passe un bon WE et bravo
    joelle

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