Le souterrain de la désespérance (suite 7)

Huit jours auparavant le père de Marine s’était rendu chez les parents de Claudie, il était loin de s’imaginer de ce qu’il allait découvrir lorsqu’il sonne à leur porte. Après les formules de politesse, le père de Claudie apporte la précision à Monsieur Duchamps, que lors de la disparition de leur fille, des témoins ont vu une camionnette blanche. Pour la première enquête la description était trop évasive pour que la police puisse donner une suite. Leur fille courait autour du lac tous les matins et il la récupérait à la sortie du bois pour l’emmener au lycée. Ce jour-là par malchance ils avaient eu leur voisine qui s’était cassé la jambe, et leur fils était venu les avertir, et, lorsqu’ils étaient arrivés au point d’eau face à la seconde maison ils n’avaient vu qu’une camionnette blanche au loin, pensant que leur fille avait du retard, ils avaient attendu quelques minutes. Hélas elle n’était jamais arrivée ! 

Aussi quand Mr Duchamps entend parler de la fameuse camionnette blanche, il fait rapidement le rapprochement, mais hélas, il a beau en avoir fait part au Commandant Bertrand, celui-ci a balayé d’un revers de mains ses hypothèses. C’est pour cela que ce matin avec le père de Claudie, ils se sont donné rendez-vous au lac pour refaire le trajet des deux adolescentes et passer en revue tout ce qui pourrait leur avoir échappé. Rapidement ils en arrivent à la conclusion que la voiture blanche joue un rôle dénominateur dans les deux enlèvements. Puis ils se penchent sur les habitants qui ont témoigné, que ce soient ceux du lac ou ceux en bordure de forêt.

  • Comme Claudie et votre fille ont été enlevées à proximité du lac, regardons d’abord qui a vu à ces deux dates cette camionnette!
  • Pour ma fille, je n’ai pas fait le tour du lac, je m’en suis tenue aux dires de cette dame à la sortie du bois sur le chemin de terre.
  • Vous avez raison, nous aussi nous avons vu cette voiture, mais ce n’est que grâce à ce que vous me dîtes que maintenant je fais le rapprochement, avec nos deux témoignages le Commandant Bertrand est obligé de prendre nos dires en considération.
  • Je pense que nos deux filles ont été suivies dans le bois,, mais à ce compte-là elles ont tout de même été observées du lac. Donc, comme vous avez eu des témoignages des familles qui sont proches du point d’eau, nous allons les inclure dans nos investigations. Connaissez-vous l’ensemble des gens qui habitent dans les maisons qui bordent le lac. 
  • Il n’y a en tout et pour tout que quatre maisons plus la nôtre. La maison la plus proche est celle de l’amie de votre fille. Les parents partent très tôt et ont toujours emmené leurs filles chez les grands-parents c’est de là qu’elles prennent leur bus, l’aîné pour aller au lycée, c’est l’amie de notre fille, la seconde se rend à pied au collège, c’est l’amie de votre fille. A trois cents mètres de notre maison, c’est une maison de villégiature, il n’y avait personne lors de l’enlèvement de notre fille, ni pour celui de la vôtre. Ils viennent seulement d’arriver.
  • La maison qui se trouve proche de la plage, celle-là appartient à qui ?
  • C’est celle de Madame Reyno, celle dont je vous ai parlé la semaine dernière, elle s’est cassé la jambe la veille ou le jour de l’enlèvement de notre fille. Nous avons vu ce jour-là le troisième des enfants, Bernard, il est infirmier en milieu hospitalier, il est venu le soir nous prodiguer du réconfort lorsqu’il a appris l’enlèvement de notre fille à la télévision.

 

  • Vous me semblez bien les connaître !
  • L’aîné Éric travaillait autrefois à la mine, mais depuis sa fermeture, je ne sais pas où il travaille, il a divorcé, je pense qu’il n’est plus sur la région car cela fait quelques semaines que nous ne l’avons pas vu. le second enfant c’est Madeleine, elle a coupé les ponts avec ses frères, elle a même mis en vente la maison qu’elle avait, c’est celle qui est à la pointe extrême. Le troisième c’est Bernard, et le quatrième c’est Pierrot, il ne faisait rien à l’école, son père disait de lui c’est un demeuré, il serait selon les dires de son frère informaticien chez lui. Par contre le jour de la disparition de votre fille nous l’avons vu, et…

    • Et ?
    •  Lui par contre possède une voiture blanche, il me semble que c’est une camionnette, mais je ne puis vous l’assurer.
    • Donc, cette camionnette blanche est bien ce qui relie les deux affaires entre elles, et dire que ce Commandant Bertrand se focalise sur le scooter de ma fille, or il n’y avait que ses empreintes, même la roue qui a été ôtée n’en avait pas.
    • Ah c’est vraiment bizarre!
  • Mais pour en revenir à ces trois hommes ils ne sont pas mariés ? Enfin à part l’aîné qui est divorcé ;
  • en effet les deux derniers ne le sont pas.
  • Ils ont quel âge ?
  • Pourquoi me posez-vous ces questions, vous avez un soupçon ?
  • Ce qui me paraît étrange c’est la présence par deux fois lors des enlèvements de nos filles d’au moins un de ces hommes, et le fait que le plus jeune est une voiture blanche.
  • Ah mais que je suis bête Pierrot y était aussi le jour de la disparition de notre fille, vu que c’est le jour où leur mère a été emmené. Mais seul Bernard est venu nous réconforter, dans la voiture le plus jeune n’y était pas.
  • Bizarre ! La police n’a rien fait, ne les a pas interrogés ?
  • Non, juste posé des questions comme à tous ceux qui sont autour du lac. Eux de plus avaient passé la journée avec leur mère, donc je ne pense pas que pour l’enlèvement de notre fille ils y soient pour quelques choses. De plus Bernard prend toujours de nos nouvelles.
  • Parfois ce sont les gens les plus proches, voire la famille qui commet des actes irréparables.
  • Oh Monsieur Duchamps j’espère que vous vous trompez ils sont si gentils si serviables, vous pensez aller voir l’inspecteur, c’est toujours Mr Bertrand qui mène l’enquête ?
    • Non, depuis ce matin c’est un jeune inspecteur de Paris.
    • Ah et vous en connaissez la raison !
    • Non, personne ne m’a informé, l’enquête suit son cours c’est sur ses mots laconiques que le papa de Marine quitte le père de Claudie.

Quand Marine sort de ce sommeil proche du coma,  elle souffre de partout, c’est ainsi que Claudie a dû être violé au cours de ces longs mois, Marine n’a plus aucun sens de la réalité. Ce matin elle a dû boire de force du whisky avec la drogue du violeur, c’est ce que lui a dit Bernie, après elle ne se souvient pas de ce qu’elle a fait, mais ses bourreaux sont là pour lui le raconter ; et du reste cela les met en joie. Mais ce blond doit s’y connaître car il a dit qu’il ne lui en administrerait plus car c’était  dangereux.

 

A suivre

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

6 réflexions sur « Le souterrain de la désespérance (suite 7) »

  1. Les sales types, gentils en apparence ! ils méritent un jugement sans pitié, quand ils seront pris.
    C’est bien qu’on puisse suivre quasiment au jour le jour, comme ça, on est en plein dedans.
    Bisous

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  2. ben voilà, ce sont eux les méchants,
    J’espère que le jeune enquêteur va se bouger cette fois, bizarre que le Bertrand lui ne faisait rien hummmm
    Bon d’accord, un article par jour 🙂
    Bisous

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  3. Une lueur d’espoir au bout du souterrain de la désespérance. L’échange des informations entre les parents va sans doute faire accélérer et aboutir l’enquête . Quel cauchemar abominable pour ces pauvres victimes!
    Gros bisous

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  4. Si je ne savais pas que tu as déjà écrit le reste et même publié, je te dirais de voir d’un peu plus près ce commissaire si obtus.
    Bon, j’espère que le calvaire de ces pauvres jeunes filles va se terminer assez rapidement.
    Et paf, un infirmier. Normal, il connait les effets des drogues.
    Allez bisous

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