Le souterrain de la désespérance ( suite 10)

Déjà trois semaines que la petite Marine a été enlevée, rien n’est venue étayer sa mort, aucun suspect n’a été arrêté, la famille de Claudie et le père de Marine ont unis leurs efforts. Les policiers étaient arrivés à la maison du lac le lundi matin à 6 h. Il n’y avait personne dans la maison, seule la camionnette blanche était devant le portail. Les deux frères avaient dû repartir avec l’autre voiture, la camionnette rouge, Ils avaient questionnés les deux pères pour savoir ce qu’ils avaient fait le samedi. Ni l’un ni l’autre ne les avait renseignés concernant leur entrée dans la maison, mais ils avaient dû alerter les deux frères, car la clef était restée dans la serrure. C’était certainement la raison pour laquelle ils avaient abandonnés la voiture. A cause de ce concours de circonstance, l’enquête piétinait, car personne n’avait pu suivre la voiture, et la plaque d’immatriculation ne correspondait pas à cette voiture et son propriétaire avait un tracteur qui portait la même plaque. Décidément tout se liguait contre eux.

Aussi sans rien dire aux policiers ils avaient repris leur recherche après avoir appris de Madeleine que Bernard avait une coquette maison sur la départementale du côté de l’usine désaffectée.

Quatre jours avant la fuite de Marine, une conversation téléphonique avait alerté les policiers. En effet tous les jeunes avaient été mis sur écoute, au cas où un élément en la faveur de leur enquête puisse être apporté par les gamins. Le fils du commissaire avait vers 8 h appelé la jeune Marion et lui avait dit ceci :

  • «  Est-ce que le fait que je n’ai pas dit que c’était moi qui avait ôté la roue du scooter puisse avoir une incidence sur le cours de l’enquête ? » Marion avait eu une hésitation, puis ne sachant quoi lui dire avait raccroché. Mais Jules avait rappelé :
  • Ton silence en dit long, j’aurais dû parler dès le départ, j’ai entendu une conversation de mon père j’ai peur qu’il pense que la roue a de l’importance sur la disparition de Marine. De plus il n’est plus en charge de l’enquête, je n’en connais pas la raison.
  • Ecoute-moi Jules si tu aimes Marine autant que tu le prétends, tu dois parler à ton père. Si tu ne le fais pas je le ferais moi-même et  je me rendrais au poste de police et je demanderais à parler à l’inspecteur.

Mais rien ne s’était passé comme Marion l’espérait, car à 8 h 15 une voiture de police toute sirène hurlante et avec le gyrophare s’était arrêtée à la fois devant le domicile de Jules et aussi devant celui de Marion. Ils avaient été emmenés au poste et depuis une heure, séparément ils étaient interrogés. Mais rapidement il avait fallu se rendre à l’évidence, malgré cette roue démontée, ils n’étaient coupable de rien. La jeune Marion avait été rapidement relâchée, quant au fils du commissaire il avait été placé en garde à vue plus pour que cela lui serve de leçons, mais l’inspecteur voulait le présenter à un juge pour entrave à l’enquête. Il leur avait fait perdre un précieux temps.

Même si l’enquête piétinait ils avaient épluchés des listes de délinquants sexuels, car c’était l’évidence même ce devait être un prédateur. Ils en avaient montrés des photos à leurs témoins, dessinés des portraits robots. Aucune ressemblance n’avait été trouvée avec aucun des délinquants de la région. Ils avaient visité des hôpitaux psychiatriques pour savoir si tel ou tel malades étaient sortis récemment, rien cela n’avait rien donné. Ils étaient dans une impasse. Mais maintenant ils avaient la description assez fidèle par les deux pères, des trois frères. L’aîné avait travaillé à la mine, le second là il y avait une énigme, personne ne trouvait de traces le concernant, quant au plus jeune il avait fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique mais depuis 6 mois personne n’avait eu de ses nouvelles, il ne rendait plus aucune visite à l’infirmière qui le suivait. Son appartement en ville était vide et aucun de ses voisins ne l’avaient vu.

Ils allaient passer à la vitesse supérieure, visiter chaque maison qui se trouvait proche du lieu de l’enlèvement et petit à petit s’en éloigner. Fouiller des carrières, la mine tous les endroits susceptibles de cacher ces deux gamines, mais surtout il leur fallait les retrouver vivantes.

Mais à 10 h un appel téléphonique allait bouleverser le petit commissariat, un homme de passage dans la région avec femme et enfants avaient découvert, gisant dans un fossé le long de la départementale, une fillette voire une jeune fille. Une patrouille s’était rendue immédiatement sur les lieux, en effet il s’agissait de la petite Marine, elle était habillée d’une longue robe noire, pieds nus et semblait dans le coma. Les pompiers diligentés sur les lieux avaient découvert l’indescriptible, l’horreur, cette jeune fille avait subis des sévices sexuelles innommables. Son cœur battait faiblement, elle avait les pieds en sang. Point n’est besoin de dire qu’elle avait été rapidement transporté à l’hôpital le plus proche où ils avaient mis un policier devant sa porte En haut lieu il avait été décidé de ne pas informer la presse pour laisser le temps à la jeune fille de sortir de son coma et pour éviter d’alerter le ou les kidnappeurs, qu’elle avait été découverte. Bien entendu Monsieur Duchamps avait été prévenu, et depuis il n’avait pas quitté le chevet de sa fille. Pour ses voisins il était allé dans sa famille, ne pouvant plus supporter l’attente.

Les investigations avaient repris sur la départementale, car d’un côté il y avait une usine désaffectée avec des abris plus ou moins écroulés et de l’autre côté il y avait l’ancienne mine que l’on murait petit à petit, mais aussi le musée ou ils passaient chaque jour un grand nombre de visiteurs, les recherches se dirigeaient donc plus vers l’usine que la mine. Chaque jour qui allait passer était un jour en moins pour sauver l’autre gamine, car les policiers avaient peur des représailles sur la première. Mais tout allait virer au cauchemar quand l’après-midi du quatrième jour depuis que Marine avait été découverte, au lac sur le même lieu de sa disparition, une fillette de 12 ans avait à son tour disparue. Le capitaine s’était rendu à l’hôpital car Marine donnait des signes d’un réveil imminent, sans la brusquer ils espéraient qu’elle pourrait leur dire si elle connaissait son lieu de détention car tout portait à croire qu’elle s’était échappée seule, et non déposée là par ses violeurs. En effet il n’avait pas été relevé de pas aux alentours, seuls les pieds nus de Marine s’étaient imprimés dans la terre humide. Ce n’est que le soir que Marine avait ouvert les yeux, d’abord éblouie elle les avait refermé assez rapidement puis peu à peu elle avait commencé à s’habituer à la lumière de la chambre. Son père était là, il l’avait prise dans ses bras, embrassé sur le front, puis, ils s’étaient mis à pleurer. Marine ne comprenait pas ce qu’elle faisait là, qui l’avait amené ? Elle se souvenait juste du balai incessant des voitures, du froid qui l’avait envahi et elle avait sombré dans le sommeil. Mais son père et le policier lui apprennent qu’elle était dans le coma lorsque le couple l’avait trouvé sur la départementale couchée dans un fossé au trois quart remplis d’eau.

  • Est-ce que vous pouvez nous dire comment vous avez pu échapper aux personnes qui vous retenaient prisonnière.

Marine se souvient, toute l’horreur de ces trois semaines revient à la surface, elle se met à pleurer, son père à qui on a demandé de sortir s’inquiète pour son bébé, mais le policier qui est avec lui, le rassure, c’est normal votre fille est obligé de se souvenir de ce qu’elle a vécu, mais mes collègues connaissent leur métier, ne vous inquiétez pas ils vont veiller sur elle. Ils sont venus de Paris, ce sont de grosses pointures en matière de criminologie et d’enlèvements.

  • J’espère qu’avec ces Messieurs il y a une femme, c’est plus facile pour une jeune fille de parler de ce genre de choses avec une femme.
  • Ne vous inquiétez pas, allons venez avec moi, ne restons pas là.

Et, bien malgré lui le père de Marine accepte de s’éloigner, et pendant ce temps Marine explique à ses policiers qui ont déjà entendu des horreurs l’innommable, les atrocités que cet homme barbu et son frère lui ont fait subir. Bien qu’habitué à recueillir ce genre de confessions ils sont fort émus, voire bouleversés, cet homme est le pire des sadiques dont ils ont eu connaissance à ce jour. Puis, Marine en vient à sa fuite, elle explique, elle voit sur leur regard qu’ils sont sceptiques alors elle insiste :

  • Non, j’en suis certaine je n’étais pas à l’usine désaffectée, j’étais dans la mine.
  • Nous vous croyons, mais nous sommes étonnés car elle a été fermée puis la plupart des boyaux ont été condamnés voire murés.
  • J’ai reconnu le grand parking où les visiteurs se garent, j’ai vu que certains puits étaient murés mais celui-là est assez loin et à ciel ouvert, il y a bien un grillage autour mais il a été à moitié arraché.
  • Donc je résume, vous étiez comme dans une cage, fermée par une grille, couchée sur un matelas. Au milieu il y avait un couloir peu éclairé, et au bout une porte en ferraille qui grinçait. Quand vous vous êtes échappé, vous avez toujours été sur la gauche, vous avez compté au moins 5 intersections, ces couloirs étaient éclairés par des petites lampes de chaque côté, le sol était meuble, des murs tombaient par moment de la poussière grise, à un moment donné ce mur vous a fait tomber dans un trou d’eau, puis légèrement plus loin la galerie était fermée par une porte en bois à claire-voie que vous avez réussis à casser. Ensuite à partir d’ici vous savez sentis de l’air frais et entendu crier des enfants. Vous en avez conclus être proche du musée. Puis il y avait un mur devant vous mais en allumant votre lampe vous vous êtes rendu compte que des marches avaient été faîtes et vous avez réussis à vous hissez et à sortir au grand jour. Là, vous avez dû vous évanouir et quand vous êtes revenue à vous c’était la nuit tombante mais vous avez reconnu le parking du musée, par contre vous ne vous souvenez pas combien de mètres vous avez pu faire pour vous retrouver vers le mur d’enceinte, mais nous devrions le retrouver car vous nous dîtes que le grillage avait un trou assez large. Ensuite vous vous êtes dirigé vers la départementale et là vous aviez tellement mal que vous vous êtes allongée dans le fossé où dans un premier temps l’eau fraîche vous a apporté un peu de réconfort, vous vous êtes lavé les jambes, puis vous ne vous souvenez plus de rien. Et vous venez de sortir de votre coma qui a duré plus de quatre jours.

 

  • Que voulez-vous ajouter ?
  • Claudie !

Puis, épuisée Marine a replongé dans le sommeil, le calmant qui lui avait été donné venait de la terrasser mais elle avait eu le temps de leur livrer le seul prénom que tous espéraient entendre.

 

A suivre (‘demain la fin)

 

 

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

6 réflexions sur « Le souterrain de la désespérance ( suite 10) »

  1. Ouf elle est sauvée maintenant, mais il va falloir du temps pour se reconstruire après tout ça 😦
    Et la petite de 12 ans 😦 j’espère que ce n’est pas pareil

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  2. Marine est en sécurité … ouf ! … l’autre petite, hélas ! … et Claudie … arriveront-ils à temps … pour les secourir, le temps passe …
    Merci EvaJoe et à demain !
    Gros bisous♥

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