Sans voix (La traversée dangereuse )

Une fois que les deux inspecteurs se sont retirés, l’infirmière m’a remis, le goutte à goutte qu’elle avait ôté le temps de l’interrogatoire ; rapidement je me suis senti soulagé, hélas dans la nuit la douleur est revenue au galop. Devant mon rictus  les veilleuses de nuit ont compris que j’étais au plus mal. A nouveau le grand trou noir, ce qui me réveille le lendemain matin c’est l’odeur de café. Hélas je rêvais la Suisse n’offrait pas de croissants pour accompagner ce qui, me semblait plus être du jus de chaussette qu’un café a réveiller les morts. Du pain plus rassis que frais, beurre et confiture ne me donnaient pas la chance d’avoir envie de voir ce qui m’entourait, qui, au demeurant était magnifique. Lorsque les policiers sont arrivés, le chirurgien n’était pas passé, or une des infirmières du matin m’avait annoncé sa venue pour 10 h. A ma montre il est 8 h, ils ont largement le temps de m’écouter sans forcément m’emmener menottes aux poignets. Mais avec eux on ne sait jamais.

A ce moment j’aimerais être sur le GR 5, hélas c’est chose impossible, je suis là, allongé dans un lit d’hôpital face aux sommets Suisses, souffrant le martyr et surtout ce matin j’ai une boule dans la gorge comme une gêne pas une douleur mais une chose étrange se produit, une première fois j’ouvre la bouche et ma voix je ne l’entends pas, les inspecteurs me regardent  et me demandent si je vais bien, j’hoche la tête incapable de leur répondre ;  l’un d’entre eux me demande d’arrêter de me payer leur tête, je dois avoir l’air affolé car ils appellent dans le couloir, une infirmière apparaît puis deux et enfin un interne pointe son nez. Il me pose des questions, puis, pensant que cela a un rapport avec les inspecteurs il leur demande de quitter la chambre, ils s’exécutent sans dire un mot et attendent dans le couloir, je les vois, aussi une infirmière ferme la porte mais auparavant elle a bipé le chirurgien. Celui-ci arrive rapidement, il ne me pose aucune question mais dit à l’interne que c’est passager et que cela est dû au choc que j’ai subis ces heures passées. Qu’il pense que tout rentrera dans l’ordre rapidement, il se tourne vers moi et me dit de ne pas m’inquiéter. Je ne sais pas ce que le toubib  a dit aux inspecteurs mais ils sont aimables avec moi, puis ils repartent sans m’avoir inquiété tout en me disant qu’ils reviendraient dans les jours prochains, que je devais me reposer.

Me reposer ils en ont des bonnes phrases passe-partout, je ne fais que ça, j’ai même eu mon père au téléphone, mais je n’ai rien pu lui dire, j’ai réussis à faire signe à une infirmière du coup elle a pris la communication pour lui expliquer que depuis quelques jours je ne pouvais plus parler, ni écrire car ils avaient essayé pour que je puisse écrire mes réponses à la police, peine perdue mes doigts ne serraient plus rien. J’étais une loque humaine, seule mon cerveau fonctionnait, je comprenais tout mais je ne pouvais rien dire, rien faire. Je regardais la télévision, si personne ne changeait ma chaîne, j’étais condamné à regarder la même chaîne des heures durant, si le matin c’était Lydie une jeune et belle infirmière, elle me mettait la chaîne d’info, mais une fois que vous savez ce qui se passe dans le Monde cela va, après je somnolais. Puis à midi Jeanne, se posait un temps dans ma chambre et regardait sa série préférée. Cela m’endormait, quand je me réveillais la télévision était éteinte, normal je ne la regardais pas, cela ne servait à rien qu’elle tourne pour personne. Et ainsi de suite mon temps était rythmé au gré de ceux qui passaient me voir, me piquer, s’occuper de moi. Cela faisait déjà trois semaines que j’étais au Centre de Traumatologie Suisse que j’ai vu débarquer mes parents, ma sœur et son plus jeune fils et la fameuse Zoé. Cette dernière m’a enlacée, embrassée comme si j’étais son petit ami et jacassée une partie de l’après-midi. Puis, comme elle était venue elle est repartie et je ne la reverrais que fort tard à un moment où elle aurait dû m’aider. Hélas elle allait avoir une attitude à faire hurler et à vous dégoûter à tout jamais d’aimer une femme.

Je vois bien que mes parents sont inquiets pour moi, j’apprends ceci qui me fait froid dans le dos :

  • Mario tu es inculpé pour l’assassinat du professeur, et la tentative d’assassinat sur le douanier et de lourds soupçons posent sur toi concernant Maud.

Hélas que lui dire que je ne suis pas coupable d’assassinat concernant le professeur puisque je l’ai aidé, je suis juste coupable de ne pas avoir donné l’alerte toutefois mon père me dit que l’autopsie a révélé qu’il s’était tué sur le coup. Mon téléphone n’a même pas borné c’est bien la preuve que rien ne passait. C’est juste parce que les gendarmes m’ont trouvé dans la cabane que je suis suspecté d’avoir commis ce meurtre. Un accident en montagne n’est tout de même pas affilié à un meurtre systématiquement, qu’avait fait cet homme pour que je sois le coupable idéal?

Pour le douanier je l’ai juste tapé pour qu’il me fiche la paix je n’ai jamais eu l’intention de le tuer, mais à quoi bon me défendre puisque je ne puis pas communiquer.

Quand à Maud j’essaye de faire comprendre à mon père de m’en dire davantage, j’aimerais savoir à quelle époque cela se situe ? J’arrive à comprendre que c’est le moment où j’étais enfermé dans le fort à la merci de ces dingues qui m’ont piégé avec ce Commandant, je l’ai compris ces jours derniers, je l’ai reconnu mais comment leur dire ? C’est impossible il faut que j’accepte d’aller voir cet orthophoniste qui m’a dit qu’elle pourrait m’aider. Le kiné me fait du bien en ce qui concerne mes mains. Le plus drôle c’est que j’ai remarqué que ma main droite marche bien mais je suis gaucher, aussi le kiné m’a proposé de m’apprendre à écrire avec la droite. Pour l’instant ça m’occupe, mais j’espère bien pouvoir prochainement retrouver l’usage de mes mains et aussi retrouver ma voix.

A suivre

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

6 réflexions sur « Sans voix (La traversée dangereuse ) »

  1. Bonjour Evajoe,

    Ce Mario est poursuivi par le mauvais sort. Ton imagination fertile en lui fait voir de belles! 🙂 Comment va-t-il sortir de cette nasse de problèmes?
    Gros bisous

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :