Face au vent (10) Un vol mouvementé

Plus j’y réfléchis, plus je me dis que la suite doit se passer en Nouvelle Calédonie, mais qui a pris en charge le demi-frère de l’arrière-grand-père de Sophie ? Une fois que j’aurai fait toutes mes démarches pour l’an prochain il faut que je passe le reste de mes vacances à trouver la trace de cet arrière oncle que nous avons de commun Sophie et moi. Je m’imagine partir en avion et rejoindre cette terre, mon père ne me laissera jamais partir en avion aussi loin, surtout que le ravitaillement va devenir un gouffre pour s’y rendre. Il doit falloir en faire des haltes, ce n’est qu’un rêve…Plus tard, mais j’aimerais bien me rendre sur place pour découvrir qui était ce Sacha ? Mais lorsque je consulte le carnet de voyage de maman je m’aperçois qu’elle est là où j’aimerais bien me rendre.

Lorsque je descends pour prendre mon petit déjeuner la maison est déserte, deux mots se trouvent sur la table, le premier de mon père : «  Fanny ma chérie rejoint-moi à l’atelier ».

Le second de ma cousine, «  Fanne j’ai tout raconté à ton père il est devenu blanc, j’ai même eu peur qu’il ne fasse un malaise, j’ai attendu son départ pour te mettre ce petit mot ; fais attention à tes propos et tiens moi au courant, je pars d’ici deux heures à Clermont-Ferrand. »

Je déjeune rapidement, auparavant je téléphone à ma maman, elle est justement en Nouvelle Calédonie, c’est une hôtesse de l’air, je lui explique brièvement ce que j’attends d’elle, pour une coïncidence j’espère qu’elle va me servir. Elle, a une escale de trois jours cela va lui donner du temps. J’espère qu’elle apportera des pierres à notre édifice.

  • Lorsque je rejoins mon père, je vois de suite qu’il a une tête à faire peur, mais est-ce que c’est cette vieille histoire familiale qui lui donne cet air méchant, je n’ai jamais vu mon père ainsi, quand je m’approche de lui, il me dit que jamais il n’aurait dû essayer de remuer le passé. Il a même envie de tout plaquer et de s’en aller.
  • Mais Papa pour aller où ?
  • Loin d’ici, là où personne ne me connait,
  • Mais je ne comprends pas ce qui te met dans cet état et pourquoi tu veux quitter ce qui fait ta joie. Viens nous allons voler, je t’emmène.
  • Je n’en n’ai n nullement envie ma fille, je te laisse y aller seule.
  • A mon retour j’espère que tu pourras m’expliquer ?
  • Je ne sais pas, tu sais Stéphanie ma famille qui est la tienne ne m’a pas tout dit, il faut que j’aille à Rouaix pour voir dans les papiers de mon père si je ne peux pas retrouver des traces de cet arrière grand-oncle. Car si cet homme est un descendant de notre famille il serait bon que nous le sachions. Ce qui me gêne c’est que je ne peux pas t’accompagner à Toulouse ; tu penses y aller de quelles manières ?
  • En avion !
  • Quoi ?
  • Oui, j’ai pris ma décision, je suis fin prête je me rendrais à Toulouse par le seul moyen de communication que j’aime.
  • Je ne sais pas si c’est bien le moment ;
  • A quoi penses-tu ?
  • A rien !
  • Si Papa je vois que tu es encore plus contrarié, mais pourquoi ?
  • Rien, je me fais des idées, va donc ma fille chérie, pars, fais toi plaisir tu ne veux pas te faire accompagner par un de tes amis ; je serais plus tranquille.
  • Puisque tu me le proposes si gentiment je vais demander à Rubens, il rêve depuis fort longtemps de monter dans un avion, et si cela se trouve il aura envie d’apprendre à piloter.
  • Quand pars-tu ?
  • Le temps de le prévenir, nous serons prêts demain en début d’après-midi.
  • Moi je pars de suite, on se retrouve samedi, et tu me raconteras tes premières impressions. Bon vent ma fille.

J’embrasse mon père et me précipite à la maison et de suite je téléphone à mon meilleur ami qui m’aime, de cela j’en suis certaine, mais je me trouve trop jeune pour oser franchir le pas, mais les évènements vont me donner tort. Ou il est libre et super heureux de m’accompagner, je le mets au courant de ce qui s’est passé chez moi, il me conseille de téléphoner à ma mère de façon que je sache si elle a mis à profit son temps de repos pour se renseigner. Hélas je n’arrive pas à la joindre, tant pis je rentre avec Rubens chez nous, je ne l’invite pas dans ma chambre mais je lui propose le canapé du salon il ne dit rien et accepte. Nous passons une super soirée et j’essaye d’oublier tous les problèmes qui sont venu catapulter ma vie ces derniers temps. Avant d’aller se coucher assez tôt puisque demain nous partons aux aurores j’ai ma cousine Sophie qui est enchanté de sa fac et qui m’annonce avoir trouvé en ville un petit F2 elle va en profiter pour visiter un peu car elle ne connait pas, et elle pense rentrer d’ici deux jours, je lui annonce que je pars demain matin mais je me garde bien de lui dire que Rubens m’accompagne. C’est mon jardin secret et je ne veux pas l’étaler au grand jour. Du reste Rubens fait exactement pareille de son côté.

La nuit se passe bien et dès 5 h du matin nous sommes tous les deux sur le pont. Rubens est encore plus excité que moi car je vais le piloter, pour lui avoir son brevet de pilote est un rêve mais il ne pense pas que ses parents pourraient accepter.

Il est 7h 30 lorsque j’amorce le premier virage et que je monte dans le ciel bleu malgré une légère brume, j’ai plus de 300 km à faire je pense arriver vers midi, nous papotons pendant la première heure, Rubens est franchement complètement déjanté, il bouge tellement dès qu’il voit le ciel, les montagnes, que je dois le calmer afin de ne pas me déstabiliser. Après une 1 h trente de vol, j’entends un drôle de bruit et je ne dis rien à mon ami, mais ce bruit m’est totalement inconnu. Le prochain aérodrome où je vais pouvoir me poser est à deux heures de route. Si je suis obligée de me rapprocher du sol mon père m’a indiqué deux ou trois endroits ou se serait aisé de le faire, mais pour repartir il était moins confiant, le mieux serait une route bien droite mais il faut faire attention aux lignes à haute tension, aux automobilistes et à un tas d’autres choses auxquelles j’évite de penser. Bien entendu je ne fais pas part de mes inquiétudes à mon ami, ce bruit est certes imperceptible mais il ne me dit rien qui vaille. Possible que ce soit une chose mal accrochée qui frappe la carlingue, mais plus je vole, plus il me semble que cela vient du moteur. Soudain, Rubens me crie :

  • Steph il y a une flamme à l’avant ;

Je vois en effet ce qui l’effraye, mais je vois aussi au sol que des habitations serrées les unes contre les autres. Je vais passer un appel de détresse, possible que l’on me réponde je suis à une encablure d’un petit aérodrome, celui de Planèze dans la Loire. Mes premiers appels restent infructueux, je ne panique pas, surtout que Rubens est blême, il voit que c’est grave, aussi reste-t-il silencieux et je lui en sais gré. J’ai suffisamment de kérosène, aussi je commence par tourner en rond afin de voir si je ne peux pas me poser en catastrophe, et finalement j’ai la présence d’esprit de demander à mon ami de prendre mon téléphone portable et d’essayer de joindre mon père, afin qu’il puisse m’aider en me pilotant au-dessus de Saint-Chamond pour que je puisse regagner ce petit aérodrome. Hélas c’est peine perdue, il ne lui répond pas, il ne me reste qu’à essayer de lancer des SOS afin que n’importe qui me capte soit sur une radio amateur, soit dans un Commissariat, soit chez les pompiers.  Rien je suis seule dans mon avion même si à mes côtés j’ai Rubens il ne m’est d’aucun secours, j’ai même peur qu’il ne s’affole si je me pose n’importe où au sol. Je prends donc quelques précautions en lui expliquant la manœuvre :

  • Rubens, tu vas scruter le sol et dès que tu verras un pré, ou un terrain peu près plat, tu n’hésites pas à m’avertir, comme je ne sais pas où se situe exactement l’aéro- club de Planèze je vais me poser en catastrophe.
  • Steph ne fait pas ça, tu dois bien avoir des cartes où l’on voit où se situe cet endroit, dis-moi où je peux les trouver et je vais chercher.

Rapidement je lui indique la sacoche noire et il s’en empare et me guide à travers champs pour finalement me montrer la piste d’atterrissage, je lance un nouvel appel et là on me répond, mais c’est un gargouillis incompréhensible, je n’hésite pas, je coupe le moteur, vu que c’est une avarie, enfin je le pense et je commence à planer, cela affole Rubens car il y a du vent. C’est un exercice périlleux auquel je vais être confronté. Rubens me guide, je vois la piste, mais juste à ce moment j’heurte un oiseau et je sens que la vitesse m’emporte vers le sol, je demande à Rubens de mettre sa tête sur ses jambes et de se maintenir le plus possible, je fais de même, en espérant ne pas mettre le feu aux grandes herbes que je vois apparaître. C’est un peu chaotique, je pense me poser sur mes roues quand un petit Ulm qui ne doit pas comprendre pourquoi je me pose dans ce sens me coupe la route et mon petit aéronef se retourne. Je crie aussi fort que Rubens, puis tout s’immobilise, nous sommes à l’envers, cela sent le brulé, il nous faut sortir de l’appareil. Rapidement j’entends crier autour de nous, la porte s’ouvre, je me dégage de ma ceinture ainsi que mon ami et nos secouristes nous extraient de l’appareil. Nous nous éloignons, le feu s’est arrêté de lui-même mais pour plus de précaution les pompiers viennent l’arroser, l’herbe est sèche et on ne sait pas encore la raison pour laquelle le feu s’est déclaré. Rubens en est quitte pour une belle entaille à l’arcade sourcilière, moi J’ai la même dans le cuir chevelu. Les gendarmes sont rapidement sur les lieux, mais je ne puis rester, il faut que l’on me prête un avion, voire je vais être obligé de verser une caution, mais lorsque je dis qui est mon père, tout s’aplanit devant moi. Le responsable du coin a fait son service militaire avec papa et il me prête un appareil qui est le même que celui qui est immobilisé sur la prairie.

Le reste du voyage se passe sans encombre, mais nous devons nous chercher un petit hôtel, car j’ai perdu du temps à établir un tas de papier au commissariat de Saint-Chamond. Une enquête commence, est-ce lié à ce qu’ils nous aient arrivés sur Marour, à l’heure qu’il est je n’en sais rien. Le petit hôtel nous offre qu’une chambre avec un lit double, je suis tellement fatiguée que je n’hésite pas. Rubens a 20 ans j’en ai à peine 18 ans l’hôtelier ne se passe pas de questions. Munis de nos clefs nous nous jetons sur le lit, les émotions creusent mais nous avons besoin tous les deux de nous rapprocher et ce qui s’ensuit est tout à fait normal. Nos deux corps certes meurtris se rapprochent et la nuit fait de nous deux amoureux. Quelques heures plus tard en regardant Rubens nu dormir à mes côtés je souris en me disant que je ne voulais pas faire l’amour et cet accident m’a poussé dans ses bras, au départ pour me faire dorloter et petit à petit après avoir entendu les paroles de réconfort, il s’est tu et ses mains sont venus à la rescousse de ses mots, ces caresses m’ont dans un premier temps apaisées, puis mon corps a demandé plus et sans se poser de questions nous avons fait l’amour. Rubens a guetté mon consentement, puis en voyant que je ne le repoussais pas il s’est enhardi et maintenant je me sens calme et heureuse. Il serait temps de dormir, demain je me poserais d’autres questions, et Rubens me cherchera un petit appartement pour que je puisse vivre sur Toulouse l’année qui arrive. Quant à moi je me rendrais à l’Ecole préparatoire scientifique pour y prendre mes marques.

Lorsque j’ouvre les yeux, je vois Rubens penché sur moi, il semble inquiet, mais de suite il voit mon sourire illuminé mon visage et je le sens rassuré. Puis je le taquine en lui disant :

  • Heureusement que tu voulais attendre le mariage je crois que c cette nuit tu
  • Steph je suis désolé, tu ne voulais pas ?
  • Ruby je te fais marcher tu m’as comblé ;
  • Ma Steph comme je suis heureux de tes paroles, j’avais tellement peur que je sois allé plus loin que tu ne le voulais.
  • Tu sais Rubens si je n’avais pas voulu je te l’aurais dit.
  • Oui, et je n’aurais pas continué, mais j’ai beaucoup aimé et je sais que c’est réciproque. Pendant que tu dormais je me suis demandé si ton avion n’avait pas été saboté, il me semble qu’il faudrait que tu t’éloignes pendant quelques temps de Marour. Mes parents partent en Grèce, s tu veux on pourrait partir avec eux.
  • Ruby je préfère passer mes vacances avec toi, mais pour l’instant il faut que je me rende à l’Ecole toi tu pourrais repérer les appartements et cet après-midi tu viendras avec moi pour en choisir un si c’est possible, sinon je veux bien rester jusqu’à lundi à condition que tu restes avec moi, je n’ai pas envie de repartir seule en avion.
  • Je vois dans tes yeux que tu veux que je reste avec moi car nous sommes aux balbutiements de l’amour et …
  • Vilain, ne me tente pas sinon…
  • Sinon si je m’approche de toi et que je commence à te caresser tu risques d’oublier d’aller t’inscrire à ton école. Aussi je vais être raisonnable pour deux.

J’éclate de rire en l’entendant me dire ces quelques mots, après une bonne douche mais séparément car je ne suis pas certaine de lui résister, nous prenons un petit déjeuner, le responsable m’a trouvé une voiture et nous nous rendons à l’extérieur de Toulouse pour rejoindre l’Ecole ou je vais me préparer pour rentrer soit dans une école de pilote de ligne, soit dans une école militaire, mais après le bac scientifique je n’ai pas de nombreuses options et cette école préparatoire m’aidera à réfléchir. Moi ce qui m’intéresse c’est piloter un avion, mon père avait quant à lui pris l’option de devenir ingénieur puis c’est seulement après qu’il avait opté pour l’école d’aviateurs civils. C’est seulement à midi que je retrouve m’attendant à l’extérieur mon amour, oui je peux désormais le nommer ainsi, je lui appartiens totalement, je sais je suis folle c’est juste la première fois, mais je suis comme tous les Langlois le premier regard est le bon. Quoique là je doive dire la première étreinte, je suis plongée dans mes pensées lorsque je me heurte de pleins fouets à un jeune homme, je bredouille un vague excusez-moi, et je vais pour repartir lorsqu’il s’accroche à mon bras et me dit :

  • C’est toi Aurore ?
  • Non vous faîtes erreur,
  • Arrête ne me prends pas pour un idiot, tu voulais t’inscrire dans cet école, je te retrouve et tu me rentres dedans et maintenant tu oses me dire que ce n’est pas toi.

Je suis prise au dépourvu et je ne sais quoi lui dire, je vois Rubens qui me fait de grands signes, aussi je n’ai qu’une idée c’est le rejoindre mais je dois prouver à cet étudiant que je ne suis pas la jeune femme qu’il pense que je suis. Je fouille rapidement dans mon sac à mains et je lui tends ma carte d’identité, mais je n’obtiens pas le résultat que j’escomptais.

  • Aurore tu te fiches de moi, pourquoi t’appeler Stéphanie ?

Mais je vous dis que je ne suis pas Aurore, accompagnez-moi et je ne vais rien dire à mon ami vous verrez par vous-mêmes que je ne me nomme pas comme vous le prétendez. Il accepte bon gré mal gré, et il est atterré quand il entend Ruben me dire

  • Enfin Steph, qu’est-ce que tu fais? Je t’attends avec impatience, je pense avoir trouvé un joli petit nid d’amour.

Je ne réponds pas à cette phrase que je juge étrange, car je vois le jeune homme se décomposer devant moi. Rubens va du jeune homme à moi, ne comprenant pas ce qu’il se passe entre nous. Nous attendons qu’il puisse nous expliquer le désarroi dans lequel il se trouve, c’est au bout d’un bon quart d’heure qu’il nous explique que son amie a disparue depuis plus de trois mois, qu’elle devait venir faire son inscription ici, et que je lui ressemble étrangement, mais le pire pour lui c’est que je porte le même nom de famille « Langlois ». Quel est le lien de parenté entre Aurore pilote d’avion et moi Stéphanie ? Nous échangeons nos numéros de téléphone et nous partons manger Rubens et moi. Cet après-midi j’essayerais de joindre ma mère pour savoir ce qu’elle a appris sur Sacha, et ce que je vais apprendre va me conforter qu’il faut que je retrouve rapidement Aurore.

 

A suivre…

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

5 réflexions sur « Face au vent (10) Un vol mouvementé »

  1. Bonjour Evajoe,

    Et bien dis donc! Il s’en passe des choses dans cet extrait!
    1- le papa qui a manifestement un secret de derrière les fagots
    – une chute d’avion ( peut-être due à un sabotage)
    – Une révélation amoureuse
    – un nouveau personnage qui confond Stéphanie avec une prénommée Aurore.
    l’intrigue s’épaissit. Et c’est tant mieux 🙂
    Gros bisous de bon week-end
    😉

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  2. ça devient corsé un amour tout neuf c’est bien mais dans cette débacle aura t-elle le pouvoir de le garder? Mystère en espérant qu’il ne soit pas détourné en plus par cette jumelle supposée si c’est est une ou sosie pour le moins…….Je vais sans doute rater la suite avec mon départ en plus que je vais me désabonner (vers vendredi-samedi 16-17) de toutes les news mais me réabonnerais après mon retour car plus de 60 mails par jours ça me fais trop….alors te dis à bientôt profite des beaux jours. Bisoussssssssssssssssssssss

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  3. Ca, c’est du EvaJoe tout craché !
    Je pense plutôt à une cousine, mais sait-on jamais avec toi. Bien sûr, une jumelle, mais … que se serait-il passé pourque ni la maman ni le papa ,’e, parle. Amoins d’un échange.
    Allons, j’arrête mes suppositions.
    Bisous

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