Et si j’avais dit ….

Je dédie mon histoire à  mes amies  Marie Noëlle et Françoise qui nous ont déjà quitté.

 

L’ensemble de mon texte est ma participation au thème de Passeurs de mots

Un souvenir

Je me remettais de mes émotions, pendant que mon amie Françoise avait les nerfs qui lâchaient et sanglotait tant qu’elle en pouvait. Anton me jette un coup d’œil et donne à boire à chacune de mes amies pour calmer la frayeur, et il est préférable de boire après une peur. Car en me relisant je vois bien que je n’en n’ai pas donné le ressentis de la frayeur que mon amie en a eu en se trouvant seule au milieu du pont, mais elle a vraiment assurée. 

Depuis quelques instants je sentais quelques choses qui se passaient en moi, j’étais de plus en plus oppressée, j’avais une douleur violente à la poitrine et de plus en plus je perdais mon souffle, mais ne voulant inquiéter personne je m’étais isolée, mais c’était sans compter sur la vigilance d’Anton, tout en offrant un en-cas à mes amies il me surveillait du coin de l’oeil, et bien lui en a pris car petit à petit je me tiens les côtes et mon souffle se fait court et à nouveau je sens les jambes se dérober sous moi. Mais avant que je ne heurte le sol je suis dans ses bras, je le sens , mais j’ai tellement eu la poitrine de comprimer que je suis dans l’incapacité de dire un seul mot. Bien sûr en vous le racontant vous pouvez penser qu’il s’est écoulé pas mal de temps mais tout se joue en a peine 10 minutes. Anton est penché sur moi, je ne vois que ces deux yeux bleus qui sont inquiets, il veut m’emmener chez un médecin, il me donne sa pommade et me laisse me la passer, ce que je trouve fort correct, je tremble et il est  proche de moi mais regarde ailleurs, ce qui peut amuser vu avec du recul, mais à cette époque et vu notre différence d’âge pouvait se comprendre.

Je le rassure, c’est moins bleu que sur le ventre, et je vais mieux, je n’ai pas besoin d’un médecin, je ne suis pas blessée, j’ai juste été trop pressée contre les cordes du pont. Et puis chez un médecin j’aurais fait quoi, je ne parle pas sa langue, il me dit si tu y vas je t’accompagne ce qui est normal, mais nous allons descendre à Banja et nous aviserons. Il y a encore  une vingtaine de kilomètres. Et il me soulève du sol et m’installe  dans sa voiture. A ce moment là je ressens qu’entre nous deux il se passe quelques choses de fort, de bien plus fort que lors de la première partie de notre aventure. Dès que mes amies sont dans le minibus, nous démarrons, il me dit repose toi, ferme les yeux, il s’inquiète si je suis bien, il a mis sa main sur ma main et je passe les vitesses avec lui. Je sens une tension qui monte, mais une tension agréable, c’est vrai que je me sens à la fois faible mais à la fois je suis bien, même si c’est paradoxal c’est normal. On ne ressort pas de la même manière après avoir frôlé la mort, pas seulement lorsque le minibus m’a à moitié écrasé, mais en traversant ce pont. Car là il me l’avoue il n’en menait pas large, il n’avait jamais traversé ce  pont de sa vie. Si il était là et bien c’était dû à un éboulement sur la route principale, sûrement la même raison que pour nous, même si personne ne nous l’avait dit.Quoique en ce qui nous concerne nous aurions pu changer de routes, même si les routes dans l’ex Yougoslavie n’étaient pas aussi nombreuses que chez nous, notre carte détaillée nous aurait permis de prendre un autre chemin pour gagner la frontière qui nous avait été désigné. Oui, vous avez bien lu, il nous fallait passer, le jour prévu et dans une fourchette qui se situait entre 14 h et 15 h, mais nous n’en sommes pas là. Pour l’instant nous roulons vers la ville et nous avons encore de l’avance sur le minibus ou les langues doivent aller bon train. Anton s’arrête devant un bel hôtel, il a l’air de connaître, mais avant d’entrer il me prend à nouveau dans ses bras en me disant, tu vas réfléchir je voudrais t’emmener avec moi au Montenegro, tes amies iront en Bulgarie et à leur retour tu les récupéreras, si par un hasard énorme elles ne se trouvaient pas au lieu que nous allons discuter ensemble et bien je te ramènerais chez toi. Je ne sais que lui répondre, dans ma tête cela va à une vitesse énorme, y aller et après je ferais quoi avec lui, la journée je le sais on se baladerait, et le reste du temps. Je ne le connais qu’un peu, il a 42 ans, moi j’en ai à peine 27, j’avais tout de même envie d’aller en Bulgarie, mais d’un autre côté cet homme m’attire, mais mes amies qui arrivent m’empêchent de lui donner ma réponse.

Nous sommes à l’intérieur d’un bel hôtel; c’est la classe, enfin si je puis dire, nous allons dans un petit salon et nous propose un café turc, nous connaissons pour la plupart puisque l’an passé nous étions en vacance en Turquie. Nous nous installons sur des coussins en cuir devant une table basse, Anton est en face de moi et non à côté, je sens son regard sur moi à chaque fois que je lève la tête, il ne va pas me quitter des yeux pendant les vingt minutes (environ) où nous discutons de tout et de rien, Anton parle en français pour que les amies suivent la conversation, sauf par moment, quelques mots lui échappent en anglais, ce qui donne à notre conversation des moments assez amusant. Nous rions de tout, ce qui permet de détendre l’atmosphère qui était encore assez tendu, mais par la suite j’en connaîtrais la raison. A un moment donné je me retrouve seule avec lui, il vient vers moi et me glisse au creux de ma main un papier, je le regarde, il me dit tu le regarderas plus tard quand tu auras pris ta décision. Je le glisse dans mon sac à dos, un peu interloquée mais je lui obéis, si je puis dire!

Puis le moment du départ est enfin arrivé, mais Anton ne l’entend pas de cette oreille, il me dit je vous accompagne jusqu’à l’embranchement pour Nils, et c’est tout à fait normalement que je monte à nouveau avec lui. Ce que nous nous sommes dit je ne vais pas vous le raconter.  A un moment donné il s’engage sur un chemin de terre et s’arrête, de là me dit-il nous verrons arriver tes amies.

Il connait ma réponse, et il me prend à nouveau dans ses bras et c’est très naturellement que nous nous embrassons, c’est ainsi que mes amies vont nous retrouver quelques temps plus tard.

 

A suivre

 

 

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

10 réflexions sur « Et si j’avais dit …. »

  1. La suite s’il y en a une entre vous, n’a pas dû être facile entre la barrière culturelle, politique (surtout politique) !
    Je ne pense pas que ce monsieur ait pu te rejoindre en France, à cette époque-là.
    Et puis c’était risqué de ne pas te faire examiner…

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  2. over bookée sur j’étais hier je n’ai pu passer lire la suite de tes aventures..
    hé bé ….. un amoureux en Yougoslavie et un coup de foudre qui l’eût cru ??? mais c’est bien tu fonctionnes au coup de coeur … jolie histoire j’ai déjà lu la suite évidemment le bélier est pressé……
    j’arrive sur la fin je t’embrasse EvaJoe
    joelle (ozy

    J’aime

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