Au creux de la vague

Un vent iodé souffle sur la plage

Et  passe comme une image

Empreint  de grains de sable

et de  pluie  fouettant les imperméables.

En ciré jaune marchant sur le rivage

à la recherche de l’unique coquillage

où ils entendront les vagues en furie de leur Bretagne 

qui, pour eux restent malgré tout leur pays de cocagne.

 

Désertant les plages ou l’on grille sous le soleil

ils s’abandonnent dans  des criques aux eaux couleur bouteille

et glissent sur les vagues âpres déferlant sur le port

en faisant des voyages sans passeport.

Et lorsque aux soirs venus se creuse la marée

un brouillard de brume hisse une voile égarée

où sous le souffle d’Éole tangue sur la vague démontée

Des marins courageux  qui finissent par l’affronter.

 

 

Lorsque le murmure des vagues embrassent le ciel de traîne

les pêcheurs entendent au loin le chant des sirènes

ils voguent serein sous les flots cinglant

qui les caressent  en battant les rochers tel Satan.

 

C’est une mer sauvage qui monte et descends sous le ciel

en un clapotement le ressac est démentiel

et sous cette houle forte on entrevoit la terre

où  les femmes attendent leur homme dans un froid glaciaire.

 

EvaJoe Janvier 2015 (copyright)

 

(photos pris sur le web pour illustrer mon texte)

 

 

 

 

 

 

 

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

15 réflexions sur « Au creux de la vague »

  1. Voilà un poème très réaliste, on est totalement dans l’ambiance de la Bretagne, pas celle des touristes, celle de la vraie vie qu’ont connue des générations de pêcheurs.
    Il ne manque que le ressenti des embruns et du vent sur le visage et les odeurs iodées.
    Bonne soirée et amitié.

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  2. Ces femmes de marin me ramènent toujours à mes premières lectures…
    Très beau poème, Eva-Joe, et les illustrations que tu as choisies me plaisent infiniment.
    Passe une douce journée. Bisous.

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  3. Ah! voilà un poème où souffle le vent….et qui me fait songer au poète Swinburne qui aimait tant les bourrasques et la houle de l’île de Wight, il disait : »Quant à la mer, il faut que son sel ait été dans mon sang avant ma naissance ! »
    « …Jusqu’à ce que monte la lente mer et croule la falaise vertigineuse,
    Que les gouffres profonds engloutissent terre-plein et prairie,
    Que les vagues puissantes et les hautes marées écrasent
    Les champs qui s’amenuisent, les rochers dévorés. »….
    ….Enfin tout ça pour te dire vers quoi m’emporte ton poème !!!

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  4. et parfois ne reviennent pas 😦 c’est un dur métier que celui de marin, perso moi je ne pourrais pas, j’adore la mer pourtant, mais si elle est en furie je ne l’approche pas, je l’observe de loin 🙂
    Merci pour ce poème qui me touche car il parle de mon pays 🙂
    Bisous

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  5. J’ai une grande admiration pour les gens de mer, les marins pêcheurs surtout qui chaque jour bravent les éléments, cette mer sauvage qui les nourrit mais prend leur vie parfois. On ressent cela dans ton poème, le vent, le bruit des vagues. Tu m’as fait voyager.
    Bisous
    Alain

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  6. J’ai pensé à toi et ton poème durant toute la marée ce matin, en ciré bleu (et non jaune, RIRES !).

    Maintenant d’ailleurs, je pense qu’à chaque marée tu seras un peu plus près de moi depuis ce poème ……!

    Autant hier il faisait un temps glacial comme un couperet, autant aujourd’hui c’était encore pire car, à ce froid cinglant, s’est ajoutée l’humidité (il ne vaut mieux pas connaître le degré qu’il faisait, nous nous prendrions pour des fous, reRIRES !).
    Je ne voyais même plus ce que je pêchais tellement ma tête était emmitouflée ne laissant même pas entrevoir les yeux, mes mains tâtonnaient sur les vases sans trop voir, juste à l’instinct, sans doute………….!

    Mais, à côté de tout cela, il y a ceux que l’on croise chaque jour et qui forment avec nous une « p’tite famille », celle des pêcheurs ……..Il y a celui qu’on surnomme « le p’tit Gaby », lui il chante sur les vases de sa belle voix d’opérette, il y a notre copain Jacques, le bougon au coeur d’or qui en veut à la terre entière, le vieil Henri qui, à 80 ans, est toujours aussi frais qu’un pinson et puis tant d’autres pour lesquels nous nous faisons du souci lorsque nous ne les voyons pas de deux ou trois jours !

    De te faire partager tout cela ici, soeurette, est une façon de rendre hommage à ce texte des plus magnifiquement authentiques….
    Mais, et pardonne-moi, même s’il est authentique, je vais éviter d’imaginer le vent sur mes joues ……………je l’aurai suffisamment demain (sourire !)

    ENORMES bises-houle : sabine.

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    1. Ben non surtout que nous sur la côte il n’y a presque plus rien, même plus besoin d’aller à la palourde, elles sont tellement petites, et puis je voudrais dire, il faut un ciré Jaune Guy Co… c’est de concarneau hihi

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