Vengeance ( chapitre 7)

Pendant les quinze jours qui les séparaient de ce mercredi ou Laure partait, les filles des deux chambres de l’aile gauche avaient mis en place leur vengeance, elles avaient repéré depuis qu’elles étaient à l’internat une petite pièce elle n’avait  pas de fenêtres, elle servait de buanderie et était éclairée par une lumière blafarde et si on s’amusait à faire bouger la lampe qui était fort basse on pouvait voir se dessiner sur le mur des ombres. Personne n’y allait la nuit car toutes connaissaient des histoires à faire peur et à cet âge on aime bien se faire peur. Mais pour peaufiner leur vengeance, elles avaient demandé, le weekend précédent où toutes étaient restés pour dire  au revoir à Laure que le soir elles puissent se raconter l’histoire de la dame ou de la fille du Seigneur, selon celui qui la racontait qui hantait parfois la nuit le bâtiment. Autrefois c’était un château qui avait appartenu à un Ecossais, et qui dit Ecossais dit monstre du Loch Ness ou d’ailleurs. Les fillettes avaient  suggéré que ce soit l’économe qui déjà âgée connaissait plusieurs légendes et elle avait une manière de les raconter à faire peur à plus d’une fillette. Elles avaient bien observés Victoire, elle était comme beaucoup d’entre elles vite effrayée, elle le faisait moins voir que Laure, mais elle aussi lors de la veillée, elle avait paniqué, et Léa qui était chargé de la surveiller s’en était rapidement rendu compte. Pour parfaire leur vengeance elles s’étaient toutes rendues dans la buanderie et ici sans fenêtres, personne ne pouvait se sauver et l’illusion serait parfaite lorsque la dame apparaîtrait. Ce qui du reste c’était passé comme France et Léa l’avait imaginé, elles avaient mis l’économe dans la confidence, tout au moins pour la première partie, car la seconde se jouerait mercredi à la tombée de la nuit, le moment le meilleur pour faire peur. L’économe avait accepté qu’Erika joue le rôle de la femme qui hantait le château, avec un drap sur le corps et au moment fatidique, elle devait se lever, elle était caché dans le placard où se trouvait les draps bien empilés, dessous il y avait une grande place que les fillettes avaient vidés dans l’après-midi. Si Erika avait su ce qui se tramait il est certain qu’elle ne se serait pas prêté à ce jeu, mais pour cet épisode il y en avait peu qui était au courant. Le cri qu’a poussé Victoire a dû s’entendre à des milliers de kilomètres tant elle a eu peur, et dans la semaine qui a précédé leur vengeance, elle circulait dans les couloirs qu’‘accompagnés de Laure qui se prêtait bien au jeu. Bien entendu que le jour ou l’économe avait raconté l’histoire, d’autres aussi avaient eu peur mais Victoire les avait battus par son cri guttural et horrible, et que si il n’y avait pas cette vengeance de prête aurait pu servir à Léa et France pour se moquer d’elle. Mais elles avaient toutes les deux préférées la manière forte tant cette fille avait été désobligeante envers France mais aussi envers une partie de l’internat.

Quand la porte avait été refermée à clefs, Laure s’était affolée, jamais elle ne pourrait faire ce qu’elles avaient décidés, mais Léa en bonne détective avait réussis à subtiliser le double de la clef, elle avait déjà essayé et elle ouvrait bien la porte.

Le mercredi jour du départ de Laure, la matinée c’était passé à regarder des photos avec l’accord de leurs prof d’Histoire, puis l’après-midi chacune avait vaqué à ses occupations habituelles sauf Victoire qui comme à son habitude avait une colle, Laure lui avait promis qu’elle viendrait l’attendre vers les 17 h et qu’elles iraient ensemble prendre leur goûter, les parents de Laure ne devaient venir qu’après le repas du soir, elles avaient largement le temps de rejoindre les autres à la patinoire et après le repas du soir au moment où tout le monde irait vers sa chambre, il faudrait passer  à l’acte,  et Laure pourrait savourer comme elles la vengeance, de plus comme cette dernière partait, ses parents devaient s’entretenir avec l’économe et la directrice pour récupérer son argent, ses bijoux et son carnet scolaire. Erika quant à elle devait assister à une soirée cinéma en ville avec les élèves de terminale, elle ne regagnerait la chambre qu’assez tard, c’était vraiment le seul jour où elles pouvaient exécuter leur plan. Toutes les filles étaient déjà arrivés, Léa avait ouvert la porte et attendait cachée dans le placard à balai l’arrivée de Victoire et Laure, elle tenait dans sa main un foulard, tout comme France qui avait mis le sien autour de son cou pour éviter que si Victoire sentait  que quelques choses se passaient qu’elle soit sur ses gardes. Laure devait simuler une douleur au moment où elle passait devant le placard à balai et elle devait se pencher pour laisser croire à sa compagne qu’elle souffrait horriblement. Comme Victoire était heureuse que Laure la fille d’un richissime patron du Cac 40 s’intéresse à sa petite personne, fit exactement ce que ses compagnes de chambre attendaient d’elle, elle se pencha sur Laure en lui demandant ce qu’elle pouvait faire pour elle. A ce moment précis elle a sentis une vive poussée et elle serait tombée si Laure ne l’avait pas retenue, puis deux mains la saisissaient, deux autres lui mettaient un bâillon sur la bouche et Léa lui bandait les yeux. Elle fut tellement surprise qu’elle ne s’était point débattue, aussi une dizaine de mains l’ont poussé vers la buanderie et elle a eu le temps d’entendre tourner la clef dans la serrure, elle avait atterris sur le plancher, et puis,  une cavalcade de pas des rires étouffés et plus rien.

Elle ignorait ou elle se trouvait et qui lui avait fait ça, elle pensait un peu à France, voir à Léa mais elle ne les avait pas vu ; tout c’était passé dans son dos. Dans un premier temps elle réussissait à ôter le bandeau, mais cela ne l’avançait à rien, c’était noir, ôter aussi le bâillon sur sa bouche, mais avant d’appeler au secours, il fallait qu’elle sache où elle était, quand soudain, une peur irraisonnée l’a prise à la gorge, elle savait, son cri est resté dans le fond de sa gorge, elle avait beau appelé à l’aide rien ne sortait. Elle pleurait, et criait mais personne ne semblait l’entendre, par contre, elle entendait des chants, des rires, c’était Laure qui partait, mais elle, qui pensait qu’elle s’en était fait son amie l’avait trahis…

Il a bien dû s’écouler au moins dix bonne minutes avant que Victoire  réussis tant bien que mal à appeler, mais qui pouvait l’entendre, à part celles qui savaient, mais vu le silence soit elles avaient accompagnés Laura, soit elles s’étaient enfin coucher. La montre de Victoria s’allumait, elle vérifia l’heure qu’il était et reprenant son souffle elle se mit hurler : « Au secours », une fois puis deux, puis plusieurs, mais personne ne venait. Ces garces, se dit-elle avaient bien réussis leurs coups mais elle verrait, mais tout en se disant cela, Victoire compris qu’elle ne pourrait plus se venger car les fillettes s’étaient toutes unies contre elle, le mieux se serait que l’on vienne la chercher et elle les oublierait toutes, mais elle savait aussi qu’elle n’était pas maître de son destin.

Pendant ce temps les fillettes bavardaient et s’étonnaient que Victoire n’essaye pas de crier davantage, était-elle tétanisée et elle pleurait peut-être couchée à même le sol, ou alors comme France le pensait elle préparait déjà son retour pour la faire souffrir davantage, mais rien n’était moins sur car au départ toutes l’avaient entendu sangloter. Laure en partant sans rien dire à ses camarades avait glissé la clef dans la serrure et pendant que Victoire hurlait l’avait tourné et elle était partie en emmenant la clef. Comme les fillettes ont envie de savoir comment tout cela va se terminer elles essayaient de lutter contre le sommeil. Mais certaines dormiront lors du dénouement final qu’à cela ne tienne le lendemain la cloche de l’internat allait fonctionner à merveille et des élèves aux professeurs tous le sauraient.

 Mais voilà Erika qui rentre de sa séance cinéma, elle vérifie si les demoiselles dorment ce qui semble être le cas, quand soudain elle s’aperçoit que Victoire n’a pas défait son lit et que sa chemise de nuit est encore étalée sur son lit. Déjà que la directrice n’aime pas qu’elles se rendent au cinéma la nuit, si la gamine a fugué s’en sera terminé de leurs joyeuses escapades. Il faut réveiller les autres, et leur demander ce qu’elles savent, Erika sait bien qu’entre elles il y a une guerre sourde. Mais elles sauront se conduire en jeune filles responsables, c’est un cas de force majeur, à moins pense-t-elle  qu’en son absence il se soit passé quelques choses. Elle allume le plafonnier et chose curieuse à ce moment-là elle entend Victoire appelée au secours, mais dans la chambre il y a des cris de colère car Erika les a réveillés. Cette dernière se retrouve dans le couloir ou elle croise l’économe et la directrice. Elles trois ouvrent la porte de la chambre d’à coté, mais ici c’est le calme le plus complet sauf les respirations des 5 fillettes se font entendre. La directrice referme la porte, et continue son inspection, elle ouvre le placard à balai, mais elle n’y est pas, puis ouvre la porte de la buanderie, allume et trouve Victoire assise à même le sol barbouillé de larmes.

Elle invective en lui disant :

–       Que faîtes-vous là dans le noir, vous jouez à quoi ?

–       On m’a enfermé et j’avais beau appeler au secours personne ne venait !

–       Non, mais vous vous moquez de moi, vous n’étiez pas enfermé, allez dépêchez-vous d’aller vous couchez, demain je vous attends dans mon bureau dès le petit déjeuner avalé.

Victoire se relève rapidement suis Erika et rentre dans la chambre ou 3 fillettes sont assises sur le lit et la regardent passé en se payant ouvertement sa tête. Elle se garde bien de dire quelques choses car la directrice est encore dans le couloir et la moindre phrase après 22 h est passible de punition. Lorsqu’Erika éteint elle n’est pas encore déshabillé mais elle ne profère aucune parole, elle fait comme tout le monde elle se couche et essaye de dormir.

La nuit s’est bien passée sauf pour Victoire qui a vu des ombres et qui dans sa tête a mélangé son aventure avec celle de la dame du château qui s’était jeté du haut de la fenêtre de la tour selon la légende.

 

A SUIVRE

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

13 réflexions sur « Vengeance ( chapitre 7) »

  1. Ce qu’elles ont bien trouvé, c’est de faire croire que la porte était fermée alors qu’elle était ouverte, ainsi Victoire n’est pas crédible !
    Bisous et bonne soirée, du moins espérons-le, car je crains les résultats des élections !

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    1. Oh! Il faudra que j’écrive quelques choses de plus glauque ou un fantôme se baladera sur mon roman de bout en bout..A y songer…Si je l’écris ce sera toi qui m’aura donner le point de départ mais le point de chute m’appartiendra…Rire!
      Merci incorrigible amie virtuelle d’être venue dans mon antre.

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  2. Elles sont diaboliques ces gamines comme on l’étaient toutes à leur âges non? mais malgré tout même si elle l’a mérité, c’est tordus comme vengeance, heureusement qu’elle n’est pas cardiaque, ou du moins rien ne le laisse supposer…..? Bisoussss

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  3. Bon sang, mais je me demande bien ce qui va se passer après car elle ne va pas être à prendre avec des pincettes. Ca va être chaud j’en suis certaine !
    Bisous

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  4. Bonjour Evajoe,

    La suite est à la hauteur de ce qui précède. Intrigant et palpitant à souhait. Vite, je vais lire la suite.
    A tout de suite
    😉

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