Aubin, son ami de longue date, il crie, Jules hésite, que faire? Entrer et suivre cet inconnu ou courir au travers de la forêt vers son ami. Puis après un court instant, Jules se rue dans la forêt, son ami, son grand ami est en danger, hurler de cette manière ce n’est pas possible, qui lui fait du mal? Qu’est-ce qu’il a pu voir pour avoir crié de cette manière ? Les ronces arrachent à Jules de petits cris de douleur mais il ne s’arrête pas, il court à perdre haleine, il faut savoir ce qui se passe. Brusquement il aperçoit la jolie clairière ou les amoureux vont le dimanche, les cris ne venaient pas de là, il s’est légèrement dévié lors de sa course effrénée. Aussi il rebrousse chemin et part dans la direction opposée, quand soudain il entend pleurer, Aubin ne pleure jamais, cela ne peut -être lui, Alors qui? Quoique? Au vu du hurlement qu’il a poussé, il est peut-être blessé, mais Jules a son sixième sens qui vient de lui dire de freiner, de ne pas se montrer de suite, si il y eu une lutte, l’autre est peut-être encore là? Il avance doucement et aperçoit deux pieds dépassant d’un buisson de mûres. Ce ne sont pas ceux d’Aubin, ceux-là sont plus petits; il s’approche, recroquevillé sur lui-même il voit le petit Jean, le frère d’Aubin, il sanglote, son visage est tuméfié. Jules n’écoutant que son courage se précipite vers l’enfant. Quand ce dernier le voit, au travers de ses larmes il esquisse un piètre sourire.
– Mon petit Jeannot, qu’est-ce qui s’est passé?
C’est Aubin!
Aubin t’as frappé?
Dès que Jules prononce ces mots, il les regrette, ce n’est pas le genre d’Aubin, jamais il ne l’a vu frappé un seul camarade alors encore moins son frère, mais pourquoi le petit est dans cet état. En plus de son visage noir, il a une belle bosse au front et ses deux genoux sont écorchés.
Non ce n’est pas Aubin, c’est le loup garou
En entendant ce nom, Jules se signe et pourtant cela fait belle lurette qu’il n’a pas mis les pieds à l’église du village.
Voyons Jeannot tu sais bien que le loup garou n’existe plus, cela fait longtemps que nos grands-pères l’ont chassé!
Mais le petit pleure de plus belle et s’entête en disant le loup garou il a enlevé Aubin…
Arrête Jean, il est rare que l’on appelle l’enfant ainsi, sauf ceux qui sont en colère contre lui, Jules veut lui démontrer qu’il n’aime pas ce qu’il vient de dire. Mais malgré le courroux de Jules, l’enfant insiste.
Il a frappé Aubin et il a dit, toi le garnement tu payeras pour l’autre.
Jules est perplexe, pour qui devra payer Aubin, et qui l’a emmené, et aussi pourquoi? Trop de questions lui viennent à l’esprit. Mais pour le moment il doit ramener le petit chez ses parents Il faut faire vite car il doit savoir ce qui se passe au château, et surtout chercher Paulo pour que tous les deux commencent les recherches.
– Dis-moi Jeannot il était comment le loup garou?
Il avait un grand chapeau noir, une grande cape noire, son visage était plein de barbe noire, et un grand martinet avec pleins de lanières.
Il vous a frappé tous les deux?
Oui moi sur mes mains pour que je lâche Aubin, et mon frère sur le visage, il lui a ouvert la figure ça coulait du sang de partout.
Aubin a crié?
Oui il a hurlé, c’est pour ça que je pleure, puis le loup garou il m’a poussé contre l’arbre et après je ne sais plus, c’est toi qui m’a réveillé, j’ai dû m’endormir.
Non Jeannot, tu t’es évanoui.
Jules se gratte la tête, il est perplexe, pourquoi cet homme a agis ainsi, car c’est forcément un homme, les loups garous ce sont des histoires à faire peur aux enfants.
Allez, monte sur mon dos petit Jean, nous allons couper au travers de la forêt et nous suivrons la rivière, nous la traverserons vers le lavoir et je te déposerais chez toi. Tu sauras expliquer à ta mère ce qui est arrivé à ton frère?
Non, il faut que tu viennes avec moi!
Jules soupire, décidément cette journée est riche en émotions de toutes sortes. Un meurtre, une disparition, le retour de son père; Il sent que rien ne sera plus comme avant, mais il ne sait pas encore ce qui se trame, si on lui l’avait dit en cette fin d’après-midi, il est possible qu’il serait partis se cacher. Mais là, il continue son chemin et rejoint en aval du pont la petite rivière ou pas plus tard que ce matin s’est joué un drame. Les deux affaires sont-elles mêlées. Jules ne peut pas répondre, mais toutefois il a un sentiment étrange que de près ou de loin, tôt ou tard il y sera mêlé. Lorsqu’il franchit la petite barrière, il voit la maman de ses copains qui berce sa petite dernière, elle se lève en voyant le visage tuméfié de son garçon, et couche la petite dans le grand panier qui sert aussi pour ramener le linge de la rivière.
Bonjour Madame prononce à voix basse Jules
– Tu n’es pas avec Aubin? Pourquoi me ramènes tu son frère, ou est mon aîné?
Jules ne sait pas quoi dire à cette femme qui l’observe avec ses yeux bleus clairs, il bredouille des mots sans suite, mais Madame Gros ne l’entend pas de cette oreille, elle secoue Jules en le sommant de parler
Jeannot m’a dit qu’Aubin s’était fait enlevé
Pour la seconde fois de la journée, Jules entends ce cri qui le glace d’effroi, bien plus que celui d’Aubin, ce tantôt. Quand le père Gros entend hurler sa femme, il sort de son appentis et se précipite vers elle.
Qu’as-tu la mère?
Elle sanglote et ne peut parler, aussi le Père Gros se retourne vers son jeune fils et lui demande ce qui s’est passé, et surtout qu’est devenu Aubin.
C’est le loup, le loup garou qui a emporté dans son grand sac mon frère.
Le père qui n’est pas tendre, tourne une claque au gamin qui s’effondre au sol en pleurant de plus belle, aussi Jules s’armant de courage ose affronter le père de ses amis.
– Monsieur Gros ?
– Que veux-tu Jules ? Si tu sais quelques choses d’intelligent tu me le dis, sinon tu rentres chez toi.
– Je me promenais dans la forêt en attendant mes copains lorsque j’ai entendu Aubin hurlé, aussi je me suis précipité et j’ai trouvé petit Jean évanouis sur le sol, je l’ai secoué et quand il s’est réveillé il m’a dit qu’Aubin avait été emmené par un homme qui avait de la barbe partout sur le visage, un grand chapeau noir et une houppelande de la même couleur. Voilà c’est tout ce que je sais, Monsieur.
– Est-ce que Jean t’as parlé du loup garou, ou bien c’est toi qui lui a mis ses idées dans la tête ?
– Non c’est petit Jean qui m’en a parlé, moi, j’ai préféré vous dire un homme, car je sais qu’ils n’existent plus les loups garous.
– File chez toi, Jules, je m’occupe du reste.
Jules ne se le fait pas dire deux fois, il redescend vers la rivière mais au moment où il va traverser on l’appelle, c’est Paulo qui vient à sa rencontre.
– Je t’ai cherché, cela fait deux heures que je tourne en rond, ou étais-tu passé ?
Rapidement, Jules lui raconte ce qui vient de se passer, il se gratte le menton l’ami Paulo, signe d’une grande perplexité. Mais Jules a gardé pour lui le mort de la rivière, et l’homme de la forêt, il sera toujours temps de lui en parler si le besoin s’en faisait sentir, en attendant, il quitte Paulo, car il sait que la maréchaussée ne va pas tarder, il a vu le Père Gros attelé la mule. Il ne sait pas quelle contenance prendre quand il les voit, et dans ces circonstances il lui semble que tout se lit sur son visage. Aussi Jules file dans la forêt et rejoint le château, espérant découvrir des indices concernant son mystérieux homme. Quand il est à quelques encablures, il entend un son étrange, c’est la cloche du château, cela fait belle lurette qu’elle n’a pas sonné. Les gamins du village la sonnaient parfois, mais depuis que le garde champêtre les surveillait, ils évitaient. La cloche sonnait comme le tocsin, c’était fort lugubre, heureusement que ce n’était pas la nuit, sinon Jules aurait pris ses jambes à son cou. Il avait beau dire et fanfaronner qu’il n’avait pas peur, le son glacial le mettait mal à l’aise. Aussi pour ce jour il n’avait plus du tout envie d’aller là-bas, s’en était trop pour une seule journée. De plus il n’avait pas fait ses devoirs, et il ne voulait pas que le maître le sermonne, ce n’était pas son genre, et il avait toujours rendu ses devoirs en temps et en heures.
A suivre
je crois bien que le chatelain est un vilain Monsieur……………….Bisousssssss
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l’affaire se corse
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Cela me fait penser aux histoires de la bibliothèque verte, je crois que ça s’appelait comme ça, à présent je ne sais si cela existe encore.
On se régalait de ces histoires pour jeunes ados avec toutes leurs aventures.
Là, je me pose aussi des questions, bien sûr.
Bisous et bonne soirée.
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Ah ! Qui sonne la cloche !!! … j’♥ ça EvaJoe ! Bonne soirée de ce 1er mai, et plein de bonheur à toi !
Bisous♥
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Ils sont un peu violant dans ce pays non ?
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Bonjour Evajoe,
j’ai beaucoup de retard dans mes lectures.
Une suite palpitante. Tous les ingrédients d’un bon suspense
Et cette fin de page où l’enfance reprend ses droits: » les devoirs à faire! » 🙂 🙂
Je reviendrai demain matin bonne heure pour découvrir la suite
merci, c’est toujours aussi passionnant de te lire
Gros bisous
😉
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Je te l’ai dit que je viendrais.
Tout se mêle et s’emmelle.
Bious
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