Quelques heures plus tard, Cathy inquiète de ne pas voir revenir Guillaume monte les marches qui mènent à son ancienne chambre, elle le trouve allongé sur le lit en train de dormir, sur le sol git le fameux cahier à molesquine rouge acheté juste avant la mort de son époux. Elle se souvient du jour où ce dernier était venu dans la chambre de Guillaume et avait noirci des pages et des pages de sa fine et belle écriture. Il ne l’avait pas invité à lire et elle s’était bien gardée de le lui demander. Cathy ramasse le cahier et s’est à ce moment-là que son fils se réveille et l’accueille avec ses mots qui lui réchauffent le cœur :
- Maman ! Papa était trop fier pour reconnaître ses fautes, il m’aimait, maintenant je vais pouvoir être heureux et recommencer à vivre dans mon village, je pourrais sortir la tête haute.
- Alors il a pu te le dire, j’en suis heureuse.
- Ce cahier est un chant d’amour, il a mis dedans tous les instants merveilleux que nous avons partagé, il m’a demandé pardon et m’a pardonné les bêtises que j’ai faîtes étant adolescent. Je ne retiens que l’amour qui transparaît au fil des pages. Il est juste dommage qu’il n’ait pas eu le courage de me faire signe avant de partir à tout jamais. Dans ce cahier il connait tout de moi, je pense qu’il ne t’a rien dit, il savait que j’avais une femme et un fils. Il veut que toi aussi tu lises son cahier ainsi que Clémentine, il ne veut pas que l’un de ses enfants fassent les mêmes erreurs que lui.
- Ton père était un homme aimant, bon mais intransigeant avec lui-même et avec ses propres enfants, souvent je lui disais ne sois pas si sévère, nos enfants sont aimables, serviables, adorables mais Guillaume est ton portrait, il est bien normal qu’il se heurte à toi. Il l’admettait mais dès le lendemain il recommençait. Le jour où il est mort il me parlait de toi et me disait il aura le temps d’arriver. Alors je t’avoue lui avoir dit que tu arrivais et ainsi ton père est mort en paix avec lui-même.
- Merci maman, si je l’avais su j’aurais sauté dans le premier avion, combien j’aimerais un retour en arrière, souvent j’ai eu envie moi aussi de vous appeler, mais je suis fier comme lui et lorsque je prends une décision je ne reviens jamais en arrière. Il a fallu ses événements dramatiques vis-à-vis de ma femme et sa famille pour que je vienne me réfugier dans le seul havre de paix que je connaissais.
Pendant que mère et fils parlaient, deux enfants les écoutaient, Rosine et Mathéo inquiet de ne pas voir leur grand-mère était monté au grenier, puis entendant des voix et ne trouvant personne, ils étaient redescendu et écoutaient médusés ce que Guillaume disait. Et c’est Rosine qui les interpelle :
-Mamie, Oncle Guillaume, vous parlez de papy, moi je te connaissais Guillaume et je savais que j’avais un cousin café au lait comme disait papy. Mais c’était un secret entre papy et moi. Il avait même une photo de vous trois.
– En effet Rosine, je l’ai trouvé dans le cahier que votre grand-père m’a laissé, une photo de Mathéo a l’âge de deux ans prises par Pierre, je suppose que c’est lui qui l’avait offert à papa. Je lui en suis reconnaissant, mais toi maman tu ignorais tout ?
– Pierre m’avait dit t’avoir croisé et il m’avait donné une photo mais j’ignorais que ton père en avait une, comme quoi bien que ton père et moi partagions nos joies nos peines on avait un jardin secret.
– Maman, ce n’est pas grave, l’essentiel c’est que je sois là, et si papa s’en est allé en imaginant que j’allais arriver alors je pense que tout est bien qui finis bien. Maintenant il va falloir que nous retrouvions les pierres précieuses que papa avait trouvé dans les poches de l’anorak de Maxime de la Roche. Il ne les a ni volé ni acheté, elle lui appartenait, c’était un jeune diamantaire qui cherchait à s’établir dans la région, passionné de montagne il profitait de ses jours de repos pour gravir un nombre important de sommets. Papa l’a su par l’intermédiaire du Colonel quand ce dernier est venu et je viens de le lire dans son cahier.
A nouveau Rosine intervient auprès de son oncle, décidément se dit Guillaume cette fillette n’a pas sa langue dans sa poche, et elle était vraiment la confidente de son père.
- Papy m’en a parlé des pierres précieuses, il a dit je les ai caché, tu diras à Guillaume qu’il suive les cailloux du petit poucet, mais je lui ai demandé ils sont où ces cailloux ?
- Il te l’a dit ?
- Oui, mais je n’ai rien compris, ils sont dans le pays féerique qu’aimait ta maman et ton oncle, dis-le à Guillaume il comprendra.
- Merci ma Rosine, je sais où sont les cailloux mais il va falloir que ce soit l’un de vous ou tous les deux qui alliez les récupérer car je suis bien trop grand et ainsi se fera le passage entre les générations comme dit papa dans son cahier. A la dernière page il fait à nouveau une allusion au monde féerique qu’il a construit dans le grenier, nom que Clémentine donnait au train et à tout ce qui l’entourait, les vraies choses comme le Mont Pourri, les glaciers, les refuges ou la micheline qui comme vous pouvez le voir n’existe pas à Peisey et n’a jamais existé, avec sa gare. Il a aussi représenté les cairns ces monticules de pierres qui sont dans les alpages des Lanchettes.
- Papa je veux les trouver les cailloux du petit poucet, emmène-moi.
Pour la deuxième fois de la journée, Guillaume et les enfants retournent dans la pièce aménagée en salle de jeux féerique, Cathy cette fois-ci veut assister à la découverte des pierres précieuses. Sous la soupente où ne peuvent tenir debout que les deux enfants et sous la houlette de Guillaume qui a bien observé le plan de son père pour que le jour venu le train puisse être déplacé dans son propre chalet, il guide les deux enfants en jouant à nouveau à chaud froid. Puis il se tait car Mathéo vient de voir un cailloux puis deux jusqu’à arriver au cairn. Le cairn ressemble plus à une maison en pierre levée avec une petite ouverture comme la décrit Rosine. Guillaume demande à Mathéo de glisser sa main à l’intérieur et voici ce qu’il dit en le faisant.
- Il y a quelques choses de doux comme un nid rempli de duvet, je le prends, c’est un sac noir en velours avec une petite chaîne jaune.
- En or lui dit Rosine.
- En or si tu veux, je l’ouvre ?
- Non, apporte le nous, venez les enfants vous reviendrez jouer mercredi prochain, pour l’instant nous allons rejoindre vos mamans et ouvrir le sac tous ensemble.
Tous se précipitent au ré-de chaussée où ils s’habillent aussi vite qu’ils ont descendu les marches, ils ont hâte de les découvrir les pierres précieuses si bien cachées aux yeux des voleurs. Car il fallait connaître l’histoire du petit poucet version papy pour les découvrir.
A la maison des Lanches il y a du nouveau aussi l’ouverture du petit sac est remise à plus tard, Assia a des contractions, et l’arrivée du bébé est imminente ce qui fait dire à Guillaume que sa femme s’est bien gardée d’affoler sa belle-sœur et que le travail a dû commencer depuis plus longtemps. Pierre qui est aussi médecin dans son peloton de gendarmerie est déjà sur place et le travail a commencé ; Clémentine gronde son frère en lui disant « mais où étais tu ? Je t’ai envoyé au moins dix texto et appelé je ne sais combien de fois le chalet. Guillaume lui avoue être au grenier depuis plusieurs heures en ayant laissé son téléphone dans la poche de sa veste. Et il ajoute je t’expliquerais, pour l’instant je vais auprès de ma femme. Il s’écoule très peu de temps et soudain les trois enfants entendent pleurer le bébé. Guillaume sort de la chambre et présente à la famille réunie mais surtout à Mathéo une jolie petite fille qui pèse 3 kg 100 et mesure 49 cm et s’appelle Lulit ce qui veut dire Perle en français. Mathéo est ébloui par sa petite sœur mais ajoute, « pourquoi elle a la couleur de la neige ? Ce qui a fait rire petits et grands, et son papa lui explique que tous les enfants naissent blanc qu’il soit Africain ou non. ».
Quelques heures plus tard, il fait nuit et petits et grands sont réunis chez Clémentine, Guillaume a déposé sur la table les 7 pierres précieuses. L’une d’entre elles attire le regard de tous, c’est une tourmaline bleu-vert, chacune des pierres a une couleur différente une noire une rouge, une belle émeraude, une jaune appelée pierre du soleil, une belle cornaline et une opale. Les grands comme les petits sont émerveillés de découvrir que Guillaume les connait toutes, mais il avoue que c’est le joaillier à qui elles appartenaient qui avait noté leurs noms sur chacune afin qu’elle soit authentifiée comme étant des pierres précieuses. Tout ce petit monde va dormir, demain il y a l’école et dans deux jours aura lieu le mariage de Pierre et Xavier.Guillaume attend Bastien qui doit arriver vers minuit, il veut lire le courrier du Colonel et savoir s’il va apprendre de nouvelles choses le concernant.
Ce n’est que le lendemain matin que Guillaume a fait part aux adultes de ce qu’il y avait dans la lettre du Colonel. « Voilà cette nuit j’ai lu le courrier ou plutôt je devrais dire les dernières volonté du Colonel de la Roche. Il me demande de donner à Abebba l’ensemble des pierres précieuses, libre à elle d’en faire ce qu’elle veut, les vendre, les garder ou les offrir. Certes il sait bien que cela n’enlève en rien son geste, mais au moins ce sera la seule chose qu’il peut lui offrir car il ne possède rien, même son nom est usurpé, il n’a jamais eu de particules, son nom de famille est d’origine Serbe tout comme celui qui a tenté de me tuer en montagne, c’est bien son plus jeune frère. S’il était à la Légion Etrangère c’était le seul endroit où personne ne serait venu le rechercher. Je vous passe sous silence tout qu’ils ont fait au cours de leur vie. Mais son passé un jour l’a rattrapé, en arrivant en poste sur Djibouti il s’est retrouvé face au Commandant Ben qui le connaissait très bien et petit à petit ses mauvais penchants sont revenus au galop et il a glissé inexorablement vers cette pente dangereuse de vices et d’horreur. Lorsque je suis arrivé sur Djibouti, mon nom pas très courant l’a interpellé et il a compris en m’écoutant que j’étais cet homme qui selon ce qu’il en savait avait tué son frère et il n’a eu de cesse que de m’éliminer s’accordant les faveurs du Commandant Ben et de ses hommes de main pour me tendre divers pièges jusqu’au kidnapping de ma femme, mais son but était d’assassiner mon fils pour que je souffre tout autant que lui. Il avait mis une équipe de tueurs sur la tête de mon enfant. Il ignorait que j’avais Bastien et Pierre comme amis. Il termine ses aveux en me disant qu’il n’a pas eu le courage de se tuer la première fois, que sa femme qu’il avait appelé l’en a empêché et c’est la raison pour laquelle la balle s’était logée dans sa colonne vertébrale, il aurait préféré mourir comme je lui l’avais conseillé les armes à la main, et comme il n’a pas eu le courage de demander à sa femme de lui apporter une arme aussi lui a –t-il demandé des barbituriques de façon de s’endormir en lâche.
- Mais l’interrompt Bastien, son récit il l’a écrit il y a plus d’une semaine, il a dû l’ajouter après ton départ pour que cela figure sur sa confession.
- Il est noté dans la marge qu’il a décidé une fois que j’étais partis de se donner la mort en ayant vu dans mon regard aucun pardon, au contraire il a senti que je l’emmènerais vers une prison qui n’aurait rien de doré pour lui.
La semaine est passée à une allure folle, Pierre et Déborah ainsi que Xavier et Abebba se sont mariés dans le village de Peisey-Nancroix en présence de leurs famille, tout le village des Lanches étaient présents, Assia et Guillaume se marieront plus tard ce qui a fait dire à Rosine « comme ça on fera la fête deux fois. Youpi ! »
Au cou d’Abebba brillait le plus beau des rubis. Elle en a offert un à la petite perle qui vient de naître, c’est une opale. Les autres seraient vendus et l’argent ainsi récupéré servirait pour construire une maison en vue d’ accueillir les enfants abandonnés nés des viols ainsi que ceux qui avaient eu à subir les prélèvements d’organes de la clique du Colonel. D’ici la semaine prochaine Xavier et sa femme repartaient pour Djibouti, vivre en France c’était impossible pour Abebba et Xavier avait trop de travail sur place pour tout laisser. Quant à Pierre il songe à s’établir comme médecin sur son village, mais il faut que Déborah ait son poste sur Bourg Saint Maurice, il est le commandant, elle devrait avoir sa mutation, en étant marié c’est plus facile, ensuite il fera comme son père, des médecins on en a besoin dans les villages alentours assez reculés. Quant à Guillaume il monte une petite entreprise d’ébénisterie. Assia prendra un poste sur Bourg Saint Maurice de professeur de mathématiques, ce qui a fait dire à Rosine qui dansait avec son cousin :
- Tu sais Mathéo pour les math on a besoin que des chiffres, si tu sais les aligner tu as tout juste. Moi quand je serais grande je serais professeur des policiers et je mènerais des enquêtes.
- C’est le mariage, danse tu feras la policière demain.
FIN
Au moment donné tu écris « le mariage de Pierre et Xavier », j’ai cru qu’il y avait une erreur, (quoique dans l’air du temps) en fait, tu aurais dû écrire « les » mariages, non ?
Enfin, tout est bien qui finit bien et en plus avec des joyaux !
Je pense que la petite ira loin et que tu pourras écrire ses aventures.
Bravo à toi en tout cas et bisous.
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Ah ah ah ! En effet je vais rectifier, merci de me l’avoir signalé .
Bien entendu que si je termine par les mots des enfants et en particulier de Rosine c’est qu’il y a anguille sous roche…Rire!!
Merci pour ton commentaire et bisous
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On peut dire que tu as aligné les mots !
Il y a du suspens, tu as l’air de bien connaître les lieux d’ici et là-bas, peut-être aussi les hommes, leur caractère et leur mentalité.
Je crois que pour te dire tout, il faudrait que je reprenne chapitre par chapitre.
Tu sais que j’ai bien aimé sinon je n’aurais pas suivi, surtout que mes absences auraient pu être une excuse.
Bonne soirée EvaJoe
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Quand j’ai commencé d’écrire ce suspense j’ai pris des renseignements via internet pour Djibouti que je connaissais un peu car j’ai adopté un enfant qui vient de là-bas. Par contre pour Peisey Nancroix j’y suis allée trois fois et j’aime beaucoup ce village, je connais quelques sommets que j’ai fait quand j’étais jeune, mais jamais le glacier dont je parle, donc j’ai aussi fait des recherches pour que cela colle avec la réalité. Après c’est mon imaginaire qui a fait le reste.
Il y a quelques incohérences que j’ai noté et que j’ai rectifié sur l’original, mais bon je vois que personne n’a sursauté…
Si tu as aimé j’en suis fort aise, rire, non je te remercie d’avoir réussis à suivre malgré tes absences..C’est donc que cela t’as plu…
Bisous Pimprenelle et bonne soirée aussi.
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Et voilà le final! Et des explications très attendues. comme j’en avais l’intuition, le papa rend son honneur à son fils. Et l’amour est roi dans cette famille et dans le cercle d’amis proches. Les méchants sont punis. Tout est bien qui finit bien.
J’aime particulièrement l’idée des scènes dans le grenier. Extra! Encore un décor qui vient contraster les autres.
Suggestion:
Comme il y a beaucoup de personnages, peut-être pourrais-tu, comme je vois dans certains romans, au début, dresser une liste des personnages:
Cathy: mère de Guillaume
etc…
Bravo! Une histoire très intéressante, documentée, riche en suspenses et rebondissements. J’ai aimé te suivre Evajoe
Gros bisous
😉
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Martine,
Je ne pouvais pas laisser penser que le papa et le fils malgré la mort ne s’étaient pas rapproché, il y a eu suffisamment de drames dans ce roman. Heureuse que cela t’ait plu, je me suis documentée pur rendre l’histoire plus vraie à partir du moment où cela se passait dans des lieux existants. Mes personnages vont me manquer mais moi je peux les faire revivre… Quand je ne le sais pas? La scène dans le grenier m’est venu dans la nuit, c’est bizarre parfois comment cela se passe lors de l’écriture..
Encore merci pour tes appréciations ici et en dehors.
Bisous
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Wahou bravo, deux histoires en une, palpitante avec de nombreux rebondissements 🙂
Moi perso je ne pardonne pas au père. ..
Les enfants du colonel n’auront rien alors.
Merci pour cette aventure, même si j’ai eu du mal a être present 🙂
Bisous
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Merci Gibee pour ton appréciation, mais si le fils pardonne aux pères et le contraire aussi cela permet aux descendants s »ils sont confronté à une situation similaire de pardonner à leur tour, sinon on reste sur des non dits et je trouve que c’st fort triste.
La ligne où je parle des enfants du Colonel a été mangé, ce sont eux qui ont l’opale et la fillette a la gourmette en or. Vu que personne n’avait donné d’ordres la concernant, c’est Abebba qui décide.
Je le met en ligne au fur et à mesure des commentaires, mais je sais bien que parfois ce n’est pas facile de venir lire, on peut aussi le lire d’une traite comme un roman que l’on lit. Chacun fait comme il peut.
Bisous et bonne soirée
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Cette fois ce fut un beau et long roman très bien documenter (oui j’ai vu en com sur tes recherche en plus d’y avoir été dans ce village) on ne se rend pas compte tout ce qu’implique l’écriture aussi comme documentations afin que le récit reste crédible tu n’en a que plus de mérite. Grand grand Bravo…..Bisous bisouss
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Merci Renée, il fallait bien que cela colle avec mes écrits du moment que je campais ma scène dans des lieux existants, j’avais fait de la même manière pour l’histoire que j’ai fait se passer en Corse, la seule chose c’est que pour ce texte je ne suis pas arrivée à écrire la fin….
Voilà je vois que tu ne dis rien concernant la fin, je suppose que cela t’as plu.
Belle fin de journée et gros bisous
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