Je suis à nouveau devant ma glace, je me vois enfant et de l’autre côté je vois maman assise sur son lit, elle me sourit, nous sommes deux, une autre petite fille me regarde, c’est moi et pas moi, c’est mon image, mais au moment où je regarde je vois que l’enfant est plus grande, elle me ressemble, elle ressemble à celle que je suis aujourd’hui : Marion 25 ans. Et, pourtant c’est bien moi le reflet. Mais s’il y a maman c’est que désormais je suis morte, car ma mère est morte depuis…Je ne sais plus quel jour nous sommes ? C’est la date qui me fait défaut, personne ne me demande si nous sommes un jeudi ou un dimanche car c’est le trou noir.
- Non ! J’ai beau crier, aucun son ne sort de ma gorge et pourtant je sens la piqûre que ce José me fait, je n’arrive plus à faire mes prises de judo. Je n’ai plus de muscles j’ai fondu, je suis une larve, elle va continuer à vivre chez moi Rebecca, et ça je ne le veux pas. J’ai une vie qui me plait, des copains plus que des amis, un chéri. Du reste il est passé où mon chéri ? Romain, depuis que Rebecca est dans ma vie il ne vient plu me voir, l’autre a dû lui faire les yeux doux. Moi on m’habille, on me peigne, je ne suis pas reluisante, quoique je ne me vois pas. Mais je les entends, soit il parle à mots couverts pour que je n’entende pas, soit ils s’en fichent complètement et disent de moi des horreurs. Je les ai entendu pas plus tard qu’hier au soir, une fois que celui qu’elle nomme Mario soit venu me lire le journal, me parler du monde qui ne tourne pas rond, en fait tout est différent mais pourtant tout est semblable. Oui je vous entends, arrêtez de dire que je ne remarcherais plus jamais, je fais bouger mes jambes dès que je n’entends plus rien dans la chambre, je vis au rythme du bruit dans le couloir, je ne sais pas si c’est la nuit ou si c’est le jour. J’ai toujours ce voile opaque devant les yeux. Je suis dans un monde, le monde du silence ou plutôt le monde des ténèbres.
- « Tiens aujourd’hui il s’est passé quelques choses, on m’a déplacé, changé de lieux, je vais dans une clinique adaptée aux gens comme moi, je ne sais pas ce qu’elle a de différent, mais ce que je sais c’est que c’est la décision de mon père et de ce Mario, il me veut quoi ce type, je ne le connais pas, il est là pour me lire le journal, pourtant il a donné son avis, il me suivra sur ordre de son patron. J’espère que Rebecca ne va pas me suivre, il va falloir que je le dise à Mario qu’il doit la laisser ici. Mais je n’ai ni mes jambes, ni ma voix et ils ont dit quand j’ai passé l’IRM qu’il voyait des signes d’activités dans mon cerveau mais cela n’allait pas plus loin. Ce que j’ai entendu m’a fait très peur, le grand « Ponte « m’avait débranché et, depuis il était étonné de ma résistance, il pensait que c’était finis que j’allais m’éteindre doucement. Tu vas voir si je vais m’éteindre comme une bougie, je faisais beaucoup de sport avant, j’ai un cœur qui tient, et oui ! Cela vous gêne Monsieur le Mandarin que je sois dans ce lit à vous narguer, je comprends mieux la raison pour laquelle ils m’emmènent ailleurs, l’autre ne doit plus avoir envie de me voir, à moins que ce soit Rebecca qui ait intrigué contre moi. Enfin je quitte la Suisse, je rentre en France, ouf, je retourne dans des lieux que j’aime. Mais ai-je encore besoin de soins ? Ici, c’est différent de là-bas, il y a de la musique, du va et viens, on m’a installée dans un fauteuil car j’ai enfin ouvert les yeux. Mais je n’arrive toujours pas à communiquer avec eux, ce n’est pas que je n’en n’ai pas envie mais c’est parce que je ne les vois pas, je les entends, je peux bouger ma main, cela s’arrête là, c’est énorme selon mon père et Julien, pour moi c’est petit tout petit.
Ce matin chez les Laurent il y a conciliabule, Julien le frère de Marion, Mario le jeune médecin, le chef de la clinique « Les Pervenches » Monsieur Laurent le père se demandent si Marion ne serait pas mieux dans leur villa plutôt que dans une clinique ou tous ont l’impression qu’elle n’avance plus, au contraire elle stagne voire même elle rétrograde selon le grand professeur venu des USA, mais si Rebecca le sait car elle a dû se cacher là-bas, moi Marion je ne l’apprendrais que plus tard, quand tout sera fait, quand à nouveau l’ambulance viendra. A chaque fois que je change d’endroits j’ai peur de retourner dans ce château où José me tourmentait. Mais là je comprends que tout est différent, je sens l’odeur de ma vie d’avant. Quand Mario me descend de la voiture je vois mon frère qui se penche sur moi, oui j’en suis heureuse je le vois, lui je ne sais pas s’il comprend qu’enfin je vois. Mais au moment où il m’embrasse il dit à Mario :
- Regarde son œil pétille ! Marion si tu me vois serre moi la main.
De suite il me prend la main et je sens sa main dans la mienne, je lui la serre. Je vois à son regard qu’il est fou de joie, mais hélas il s’aperçoit rapidement que je retombe dans ma léthargie et c’est ainsi que je vais vivre chez mon père sous la surveillance d’une infirmière, Mario viendra me voir mais ce ne sera pas en tant que médecin, mais en tant que l’amour de Rebecca je l’ai enfin compris et cela m’a détruit, aussi je me suis laissée aller, je n’ai plus fait d’efforts, à quoi bon si cette Rebecca me prends tout. Je sais qu’elle m’a volé Romain, je sais bien qu’il a fait l’amour avec Rebecca. Je ne sais pas s’il ne m’a jamais aimé, mais c’est moi qui en aie tiré cette conclusion. Je n’entendais plus sa voix, il n’a jamais pris de mes nouvelles, ça je l’ai entendu de la bouche de mon père. Et maintenant Mario qui dit, je l’aime. Si c’était à moi il aurait dit je t’aime, donc c’est forcément à Rebecca. Je ne suis pas convaincue mais je me sens tellement fatiguée qu’imperceptiblement je perds à nouveau la notion du temps et je m’endors.
Je vois que Rebecca est là, elle est assise à mon chevet, elle me sourit et me dit : « voilà j’étais venue te chercher car tu m’appelais à l’aide, au revoir Marion je continuerais à te protéger mais je dois partir. » J’essaye de la retenir mais je la vois disparaître comme dans de la fumée, cela me semble si irréel que je fais un effort énorme pour ouvrir les yeux. A mon chevet il y a mon père et de suite je vois comme il est heureux.
- Ah enfin tu te réveilles sais-tu que tu es dans le coma depuis deux mois?
A suivre
Quelle intrique.
Bises et bon dimanche Evajoe
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Oh ! J’ai bien hâte de lire cette suite, EvaJoe ! Bonne toute fin de ce dimanche ! Bisous♥
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Coucou Evajoe,
Il me semble avoir dit qu’elle était comateuse dans mon précédent message.
Donc, c’est bien ça. Et cette Rebecca, c’est une autre personnalité?
C’est un thème psychologique. Tu empruntes un chemin inédit. Très intéressant
Gros bisous!!!
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Rhoooo 🙂 oui c’est plus clair 🙂 enfin presque lol donc Rebecca n’existe que pour elle ?
Bisous je vais de suite lire la fin 🙂
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