L’inconnu du 7 h 12 /2

Ni une ni deux, je ne réfléchis pas et je réponds à sa petite annonce, je ne vais pas lui donner des illusions, il faut que je sois directe :

Partie sans laisser d’adresse, oubliez-moi !

Signée la vierge effarouchée du 7 h 12

Avec cette annonce il verra que je ne cherche pas à le rencontrer et surtout si c’est lui qui sait où je loge il sera en planque devant mon appartement et abandonnera bien vite.

Je passe le reste de la journée en oubliant cette annonce, Clément ne rentre pas ce soir, donc je serais seule et libre de mes mouvements, mais ni je retournerais sur Paris, ni je vais me rendre à l’adresse que je ne connais pas, puisque je n’ai pas ouvert l’enveloppe.

je dois téléphoner à mon patron pour lui dire ce que je compte faire. Je vais m’accorder quelques vacances. Cela fait un an que je bosse sur ce projet  » Top 50″, il est temps que je fasse une pause. Je lui signalerais mes coordonées géographiques. Juste GPS. Ni adresse ni téléphone, aucun nom. J’utiliserais le téléphone du service, qui n’est connu que par deux personnes, mon Boss et notre Ministre de tutelle.

Certes je peux envoyer l’annonce via ma messagerie électronique, mais je préfère la bonne vieille méthode. Quoique cela me contraint à prendre ma voiture et donc à m’exposer. Tout compte fait je vais me créer une boîte Gmail et l’expédier de cette manière.

Il faut que je sois honnête avec ma hiérarchie, on m’a fait confiance, je leur dois bien ça. Il découvrira l’existence de mon fils, et alors il ne me renverra pas pour ça. Combien de fois lui et le Ministre m’ont dit que j’étais leur meilleur élément. Une des seules conditions étaient être célibataire. C’était le cas, puis mon ex ne m’aurait pas introduit auprès de mon Boss si je n’étais pas apte pour ce travail.

Je récupère mon téléphone « Mission Spéciale ». L’allume, attends cinq minutes. Envoie un point de ponctuation. Un seul point dans un SMS à un numéro crypté. Et j’attend.

Le téléphone sonne, je dois parler la première. Et je dois lui dire Monsieur et non son prénom comme au bureau.

« J’ai récupéré dans ma boîte à lettres de mon appartement un courrier. C’est une lettre anonyme.

« Lisez-là « 

Un grand silence, je m’attend au pire, puis un petit rire, et il ajoute :

Edith, ne vous en faites pas, lorsque Dimitri nous a fait part de votre candidature il a ajouté c’est la mère de notre fils, il a deux ans, il vit depuis sa naissance avec ses grands-parents maternels, c’est la seule case que mon ex ne coche pas. Mais comme elle ne le mentionnera pas, je pense que ce ne sera pas un obstacle.

Je comprends mieux lorsque je lui l’ai dit.

Dimitri etant le bras droit du Ministre des armés, nous n’avons pas tenu compte de votre enfant. Toutefois nous nous sommes assuré que personne serait au courant et que Dimitri vous ferait part des directives spéciales le concernant.

Oui, il.me l’a dit et depuis un an je m’y suis conformé.

Je peux vous dire sans trahir aucun secret d’État que votre fils ainsi que vos parents ne sont plus dans leur villa. Ils sont dans un lieu sûr. Lorsque nous aurons joint son père, parti à l’étranger quelques jours, nous organiserons une visite afin que votre fils puisse vous voir.

Monsieur vous aviez intercepté des éléments qui montraient un danger immédiat pour avoir demandé à mes parents de quitter leur résidence. Je me demande ce que peut bien faire ma mère.

Mon Boss ri, il se paye soit la tête de ma mère soit la mienne ce qui ne m’enchante guère. Puis il se ressaisi et ajoute :

Elle ne s’ennuie pas, ne vous inquiétez pas pour elle. Puis avec votre Père et les fonctions qu’il a occupé au sein de l’armée elle sait ce qu’est le devoir.

C’est à mon tour de rire, ma mère n’a jamais accepté de bon coeur les missions que mon père avait. Je l’ ai souvent entendu lui dire ses quatre vérités. Mais mon père a toujours su la laisser mener sa barque comme elle l’entendait tout en restant ferme sur ce qui se passait à l’extérieur de son foyer. Il avait le sens du devoir qu’il a inculqué à ses enfants.

Mon Boss me dit que je peux me déplacer pour me rendre au village voisin que vu les coordonnées GPS du lieu où je me trouve, la moindre voiture suspecte sera rapidement interceptée. Il y aura deux équipes qui vont se relayer jour et nuit pour assurer la sécurité.

Je m’inquiète de la venue de ces deux équipes. Une personne seule se camoufle davantage.

Qui fera attention à deux couples qui vont élire domicile chez votre voisin. Et qui raconteront partout où ils passeront qu’ils viennent d’Angleterre et qu’ils visitent notre beau pays. Ne vous inquiétez pas Edith nous avons l’habitude.

Ce n’est qu’en début d’après-midi que je pars sur Chantilly distant d’environ soixante kilomètres afin de faire quelques emplettes et surtout d’acheter le journal du jour. Car de l’inconnu je n’en ai pas fait part à mon Boss. Je ne veux pas mêler cette anecdote tout au moins amusante avec une lettre anonyme. Je n’y vois aucun rapport.

Je m’attarde vers le château de Chantilly et m’asseoir sur un banc et là en première page je lis un titre qui me donne des sueurs froides :

Un incendie détruit un appartement à Vincennes !

 » A l’heure où nous imprimons l’article nous ignorons les circonstances de cet incendie. Est-ce accidentel ou criminel ? Le concierge interrogé par notre reporter sur place ignorait si la jeune femme était chez elle. Aux pompiers et policiers il n’a rien pu leur dire de concret. »

La photo est assez floue, mais elle ne laisse subsister aucun doute dans mon esprit. C’est l’appartement que j’occupais qui a été la proie des flammes. Après avoir été fouillé de fond en comble ils ont préféré le détruire pour que personne ne trouve ce qu’ils cherchaient. Étrange !

Je fais en sens inverse les soixante kilomètres et après avoir pris soin de ranger mes victuailles, j’ouvre mon ordinateur en branchant mon téléphone puisque Clément mon ami n’a pas de wifi. Je me connecte sur la télévision BFM Île de France, il est 8 h 30 du matin. L’incendie a été circonscrit à six heures, un appel téléphonique anonyme avait alerté les pompiers vers 4 h du matin.

Enfin voici une page spéciale concernant cet incendie, le commentateur rappelle brièvement les faits, au même moment je vois arriver derrière les badauds, un camion du SMUR, et, une civière apparaît portée par des pompiers. Dans ma tête je pense que c’est l’incendiaire qui n’a pas pu se sauver, hélas je déchante très vite. C’est la voisine du dessus. Son pronostic vital est engagé. Je n’en apprendras pas plus, après c’est du journalisme et des suppositions toutes plus ou moins fallacieuses. Aucun intérêt. Mais ils n’ont pas parlés de sa petite fille Margot. Mon sang ne fait qu’un tour, elle doit être…

Mon téléphone ligne cryptée sonne. Cela interrompt le cours de ma pensée. Je décroche et attends que mon interlocuteur me parle en premier.

Edith avez-vous lu le journal ?

Oui Monsieur, pourquoi ne m’avez-vous rien dit ?

Je préférais que vous en preniez connaissance seule, de cette manière votre cerveau s’est mis en action et vous allez pouvoir me dire tout ce qui vous ai passé par la tête en lisant.

Monsieur, je n’ai pas seulement lu, j’ai pris les informations sur BFM Île de France.

Donc vous en savez plus que ce que les journalistes en ont dit à l’heure du tirage de leur journal.

En effet, mais la seule chose qui m’est venue à l’esprit c’est :

 » Pauvre Madame Martin, elle a dû respirer des fumées toxiques. Et la deuxième et celle-ci est primordiale qu’est-il arrivé à sa petite Margot ?

Qui est Margot ?

Sa petite fille !

Une petite fille ! Quel âge a-t-elle ?

5 ans mais elle en paraît moins.

Vous etes certaine que cet enfant était chez votre voisine.

Oui, hier lorsque j’ai quitté mon domicile, nous étions une semaine paire et elle l’attendait pour 17 h30.

Il n’y avait pas d’enfants dans l’appartement. Et ce ne sont pas les fumées toxiques qui ont mis cette dame en danger de mort.

Ah ! Elle savait pertinemment que j’étais partie, je lui avait laissé un trousseau de clefs.

Ah ! Si vous étiez surveillé, vous l’avez exposé, je comprends mieux, mais ça ne me dit pas ce qu’est devenu cet enfant.

Monsieur ? Pouvez-vous me dire ce qui est arrivé à Madame Martin?

Elle a reçu une balle dans la tête, tirée à bout portant qui lui a arraché la moitié de son visage.

Oh ! Quelle horreur !

A suivre…

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

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