Lumières dans la nuit /14

J’ai eu une nuit agitée entre ma belle-sœur qui se faisait du souci pour mon frère. Mon fils pour son petit frère. J’ai d’abord dû calmer tout ce petit monde. Puis Damien est arrivé.

Il tenait le père des deux gamins d’assez près. Le pauvre type s’est effondré sur une chaise. Il sanglotait, se faisant un sang d’encre pour son gamin. Je lui ai donné un remontant, je n’ai trouvé que du génépi façon pépé. Le gars s’est enfilé le verre et s’est affalé sur la table, groggy. A moins qu’il n’en était pas à son premier verre.

Damien et moi nous l’avons allongé sur un lit de camp et il ronfle. A notre tour de rejoindre nos lits, il est quatre heures du matin . Dans quatre heures il nous faudra être sur le pont.

Mais hélas rien n’allait se passer comme prévu. Moins d’une heure plus tard on balançait des cailloux dans la chambre. Ne voulant pas réveiller Julien, je prend ma lampe torche et j’aperçois Claude en contrebas. Je descends par la fenêtre car mon cousin m’avait montré les aspérités permettant à mon père de s’évader lorsqu’il passait ses vacances ici.

Que se passe-t-il ?

Toto a vidé son sac…

Je suppose qu’il t’as dit que le gars qui portait la civière était le directeur du camps.

Comment le sais-tu ?

C’est mon copain de Lyon celui qui me remplace qui m’a envoyé une photo.

D’accord, mais tu ne sais pas tout.

Le pire est à venir ?

Oui, il y en a deux qui se sont égaré dans les souterrains. Une fille et un gars. Il y a eu un éboulement.

Fichtre , c’est sans doute la raison qui les ont poussés à nous fausser compagnie. Mais à mains nues ils ne vont pas y arriver.

Ils auront besoin d’une aide extérieure.

Et que faisait ces deux gosses sur cette bécane ?

C’était un bizutage

A vive allure sans casque en pleine nuit, sans lumières sur un chemin qui descend truffé de rochers et autres pierres qui menacent de tomber à tout instant. Ils sont malades ces adultes. Mais où ont-ils eu leur BAFD ?

Leur BAFD je ne sais pas ce que c’est ?

C’est le diplôme qui leur permet d’être directeur d’un camp ou d’une colo, encore faut-il qu’ils aient une excellente formation faites par des professionnels. Le fils d’un copain l’a faite via l’Education populaire. Ils ont plusieurs organismes adhérents.

Tiens je pense que mon gamin serait intéressé. Il y a un âge

Oui 17 ans, il faut d’abord être animateurs. Il passera un BAFA ( brevet d’aptitude à la formation d’animateur) c’est en deux parties. Par contre pour en revenir à Antonio et Pedro ils auraient pu refuser de descendre en pleine nuit.

C’est la peur au ventre que Toto est descendu, il a supplié le type à qui appartenait la moto de lui prêter un casque, il a rigolé et ajouté  » je pensais que tu voulais entre chef de gang, ce n’est pas en faisant ton bébé que tu vas y arriver ».

Donc pour ne pas être une poule mouillée, il a exécuté les ordres de ce type. Je pense que Toto le connaît. Mais ils auraient pu faire mine de descendre et planquer la moto. Ils ont bien dû traverser le village en montant.

Son frère avait peur car le directeur lui avait montré un cachot et l’avait menacé de le laisser enfermer.

Des fous, des êtres immoraux, ils sont bons pour croupir en prison.

Je suis bien d’accord avec toi

Mais ça change tout, il ne faut pas attendre, les gendarmes pensaient entrer dans une heure au camping. Il faut qu’ils interviennent immédiatement. En même temps nous devons rappeler les pompiers afin qu’ils prennent en charge et qu’ils recherchent ceux enfermés dans le souterrain.

Ces cons vont nous pourrir nos vacances. Et surtout ils ont la responsabilité de gamins de 13 à 17 ans et ils les mettent en danger, ce ne sont pas des jeunes gens formés. Les parents confient leurs enfants, contents qu’ils prennent des vacances et là ils vont se sentir trompés et trahis.

Dès 7 h je vais réveiller le directeur de l’autre camp.

Ils sont plus jeunes les gamins ?

Justement si c’est les mêmes irresponsables ça risque de tourner au vinaigre. Quitte à aller les chercher …

Je te comprends

Mais les gamins eux ne comprendront pas que nous les ramenions dans la cité. Les vacances pour la plupart des jeunes c’est une première fois sans trop de contraintes, ils font la cuisine, ils se débrouillent, puis le sport c’est agreable, ça les changent de la cité avec ses bagarres, là – bas il y a une discipline sportive. De l’entraide aussi et ils doivent être fair-play. Leurs conditions de vie sont dures en famille.

Souvent l’hiver ils partent faire du ski à Chamrousse, Julien y est allé aux vacances de février. Les moniteurs étaient extra, il en a gardé un bon souvenir.

Et cet été c’est le plus jeune qui est parti.

Oui il voulait faire de la voile, je pensais les emmener mais je me sentais pas encore prêt pour partir en vacances sans ma femme…

Mais tu aurais pu trouver un autre camp voile que de le laisser partir avec cette MJC et comme j’en ai l’impression avec des gosses de la cité.

C’est pour lui apprendre que tout le monde n’a pas la même vie. Et il va toucher du doigt que lui a de la chance. Cela va lui permettre de se confronter avec moins nantis que lui. Et ça lui forge son caractère. Puis les enfants de mes beaux-parents enfin la famille d’accueil allaient au camp voile, Nicolas a demandé à sa Mamounette d’intercéder auprès de moi. J’ai donné mon accord. On paye plein tarif, Toto je pense que ses parents ont des chèques vacances données par la CAF.

Remarque si tout se passe bien je trouve que c’est une bonne manière pour le vivre ensemble.

Toutes les années les enfants qui sont chez la famille d’accueil partent en camp ou en colonie. Il n’y a jamais eu de problèmes. Cette année j’ai l’impression que tout est compliquée.

Fais en pas une fixette, ce n’est pas obligatoire que dans le camp de Nicolas il y ait des animateurs véreux. On fait quoi ?

Je vais appeler le capitaine Frémont et lui raconter ce que t’a confié le gamin, s’il a des doutes je lui dirai ce que j’ai appris grâce à mon collègue et ami de Sathonay. De plus nous avons autorité sur les gendarmes d’Auvergne Rhône-Alpes.

Et bien Xavier qu’attendons-nous ? On fonce.

Non, je leur téléphone

Commandant Xavier Denis je voudrais parler au Capitaine Frémont

Je vous le passe mon Commandant

Capitaine Frémont je vous écoute

Nous sommes détenteur d’une double information, la première c’est que le directeur du camp canoë kayak était au château, c’est l’instigateur de ce bizutage fou qui a causé l’accident du dénommé Pedro âgé de 15 ans. D’autres parts il a exposé deux autres ados, un garçon et une fille en les laissant parcourir les souterrains du château. Il y aurait eu un éboulement selon le jeune Antonio dit Toto. Je viens d’appeler les pompiers d’Annonay, ils viennent avec un hélicoptère, ils se poseront dans la cour du château, c’est possible. Par contre ils auront besoin de bras, de maçons pour étayer la partie non éboulée. Ainsi que de terrassiers Ici nous avons des vacanciers, je vais aller frapper aux portes pour nous faire aider.

Mon Commandant, nous sommes au camping, le directeur a disparu à moins qu’il ne soit pas rentré. Nous avons trouvé une directrice adjointe, trois animatrices et deux animateurs, ils semblent dépasser par les évènements. Vous avez vu le deuxième individu j’ai pris en photo les deux jeunes gens, dites-moi si vous en reconnaissez un.

Envoyez-moi les photos. Il y a combien de jeunes ?

Les animatrices disent qu’ils manquent deux filles et cinq garçons.

Si nous éliminons la fille et le garçon dans le souterrain plus les frères Gonzalez, ils manquent à l’appel une jeune fille et deux jeunes gens. Où peuvent-ils bien être ? Connaissent-ils les âges de ce petit monde hormis les deux frères.

Les jeunes filles ont respectivement 14 et 15 ans, les trois jeunes garçons ont tous 17 ans dont un qui seraient amoureux de la jeune de 15 ans selon ses compagnons de tente.

Et bien j’espère qu’en plus nous n’aurons pas un viol.

Mon Commandant nous y avons pensé ainsi que les animatrices.

Votre effectif est de combien ?

Trois mon Commandant

Bon je vais faire appel à mon équipe de Sathonay. Nous avons des spéléologues, alpinistes et toute une équipe ayant des chiens qui savent retrouver des personnes vivantes dans les tremblements de terre. Je sais qu’à Annonay ils en ont pas.

Tout en continuant à vous parler mes hommes se sont préparé. Nous arrivons.

Mon cousin est déjà parti réquisitionné des estivants. J’espère en trouver une dizaine. Les pompiers ne pourront pas nous aider il y a un pilote, un médecin et une infirmière. Si dans vos animateurs vous avez des volontaires amenez-les, voir même les jeunes les plus âgés.

Le probleme mon Commandant c’est que ce matin ils ont une sortie canoé-kayak.

C’est un ordre Capitaine !

A suivre…

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

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