La longue route
En effet si certaines de mes compagnes d’infortune ont pu s’en aller, moi je ne savais où aller, aussi je restais en compagnie des plus jeunes.
En 1940 alors que je sortais pour me rendre au cours Sévigné, non loin de l’entrée un petit attroupement s’était fait, une de nos professeurs s’était effondrée sur la chaussée, elle avait pris un malaise, j’ai pris conscience qu’il fallait que je profite de cette désorganisation pour m’enfuir. Je n’avais pour unique bagage que mes livres de cours. Il fallait que je regagne ma petite chambre car à bientôt 18 ans je logeais dans une dépendance située au fond du jardin. Je me glissais sans rencontrer âme qui vive, saisissait le vieux sac a dos kaki, y glissait deux jupes, deux chemisiers, des bas et autres sous-vêtements, un pull, un foulard laissé par Mathilde. Au dernier moment j’avisais ma paire de mitaines, je la glissait dans la poche du manteau que j’avais revêtu ce matin. Sans un regard, sans un mot d’adieu je m’enfuyais.
Arrivée à la gare, il y avait des policiers et des Allemands de partout. Les gens sortaient plus qu’ils ne rentraient, aussi j’ai suivi la foule qui marchait. Au fil du chemin j’appris qu’ils venaient tous du nord de la France et partaient en direction de Lyon. Au milieu d’eux je ne craignais rien. Si j’avais su je serais restée dans le cocon des bras quasi maternels de Soeur Mathilde.
Dans le long cortège de ceux qui fuyaient l’avance ennemis j’ai fait la connaissance d’une famille, la mère avait trois enfants dont le petit dernier avait à peine trois mois, elle semblait épuisée. Je me suis approchée d’elle et j’ai proposé de l’aider. Elle a accepté de bon coeur. Je poussais le landeau tout en donnant la main à sa petite fille nommée Angèle lorsqu’une escouade d’avions nous ont pris pour cible. J’ai couru comme tout le monde pour me réfugier à l’orée de la forêt mais mon pieds s’est pris dans une racine et je me suis étalée de tout mon long. Une fois les avions passés je me suis relevée, tout n’était que désolation. Une fumée âcre s’élevait de la route. Le landeau avait disparu, Angèle me regardait hébétée mais seule. Nous avons cherché sa mère et ses deux frères mais nous ne les avons pas retrouvé. Nous avons repris notre longue errance mais j’étais jeune et la charge d’Angèle me pesait aussi le soir à la nuit tombée je l’ai déposé endormie dans la première église et je me suis enfuie comme une voleuse. J’ai erré dans ce petit village des monts du Lyonnais où le lendemain je suis arrivée avec les rescapés de la veille. Fatiguée j’ai élu domicile dans une grange qui me semblait abandonnée et j’ai dormi jusqu’à ce qu’une main brutale me secoue et me demande qui m’avait permis d’oser dormir chez lui.
J’étais effrayée, cet homme ressemblait à s’y méprendre à mon cousin Pierre. J’étais tétanisée par la peur, je restais devant lui sans bouger. Des hommes cela faisait cinq ans que j’en avais plus côtoyé. A l’idée d’être brutalisé je n’arrivais ni à répondre ni à m’enfuir. Je baissais la tête et de grosses larmes ont commencé à couler sur mon visage. L’homme m’a pris par le poignet et m’a jeté dans la cour de sa ferme en aboyant aussi fort que son chien attaché à la niche.
Arrête de pleurnicher et essaye de te rendre utile ma femme a accouché et les oeufs sont resté dans le poulailler, tant qu’à faire que de te nourrir autant que tu travailles. Et ce soir pour la soupe il faudra que tu sois gentille.
A suivre…
La pauvre petite, la voilà encore bien mal prise, hélas !!!
Bon après-midi de ce mardi, Eva Joe,
Bisous♥
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Oui…
Merci d’être venue. Tu es même la seule. Bizarre les autres ne reçoivent pas ma news.
Et chez toi impossible de commenter on me demande un mot de passe. ( Chez moi on le demande aussi à certaines personnes) 😡
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Mystère pour moi, que la demande du mot de passe !!! Mon blog est public et, toute personne qui a une adresse courriel peut me donner un commentaire … Ah ! L’informatique, hein, Eva Joe !!!
Douce soirée,
Bisous♥
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Oh la pauvre gamine, tu parles d’un début dans la vie !
J’espère que ce bonhomme ne lui en demandera pas de trop en contrepartie du gîte et du couvert.
Merci d’avoir commentée,cela m’a permis de me rendre sur ton blog pour lire le 4ème épisode.
Bises et bon jeudi – Zaza
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Merci d’être venu. Je pensais qu’il y avait un problème car tu es très assidue à mon blog. Et que tu me suis.
Mon côté noir ou sombre ne raconte pas des histoires mièvres… Ni drôles.
La suite est…. Bref tu verras.
Bonne soirée et bisous
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Bravo pour ton texte agréable à lire. Je viendrais lire la suite si je peux m’abonner à ton blog Je n’ai pas le temps en ce moment de lire les trois premiers. Je me concentre entièrement sur l’écriture de mon 4e roman., un témoignage de vie. Bisous
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Il faudra lire les premiers lorsque tu en auras le temps pour comprendre l’histoire.
Bonne continuation de ton livre.
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Et voilà encore un piège qui se referme sur elle .
Bisous
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Oui le piège est là et l’auteur que je suis vous y entraîne inexorablement.
L’enfant de personne oublié de tous est parti car la guerre est là dans toute son horreur. Que va-t-elle devenir ? Qui est cet homme aux allures de rustre. Tu le découvriras prochainement.
Merci d’être venu.
Bisous
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Re coucou Evajoe,
C’est ce qui s’appelle tomber de Charybde en Scylla . Elle n’a vraiment pas de chance. Cela fait froid dans le dos! Brrr! Un style efficace qui maintient le suspense.
gros bisous
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Oh, je sens qu’elle va encore passer de mauvais moments…
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Allons bon, ça recommence !
J’espère que tu vas nous trouver une suite, un peu, pas trop, enfin tu vois quoi !!!
Tu sais je ne comprends pas car je suis à te lire en continue depuis le début. J’ai pris très en retard, et je n’ai pas eu à retourner sur ton blog.
Je crois que mes yeux ne veulent plus rien lire pour ce soir. Pourtant, je les ai forcés.
Bisous EvaJoe
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Bonsoir Josette,
Je vois que tu as commencé au début. Il y a en ce moment 11 chapitres si je puis dire. Tu en as lu trois, tu reviendras.
La suite et bien c’est la suite..
Mais c’est différent, cela se passe en des temps troublés. Donc la vie qu’elle mène et la guerre vont être imbriqués l’un dans l’autre. Mais … Ce qu’elle vit … Bref tu verras…Sans rien te dévoiler je peux dire que tout peut arriver…
Merci d’être venue me lire.
Bisous
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Ne me dis pas merci. Tu sais que j’aime te lire.
Bonne nuit qui va arriver.
Bises EvaJoe
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Je rectifie il t’en reste 7 et bientôt 8. Bon week-end. Bisous
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