Le grand retour/22-1

L’opera se remplit peu à peu, la salle bourdonne d’un joyeux brouhaha, Tony-Wlad accompagné d’Hugo attend ses parents. Ils ont tout minuté au millimètre près. Ses grands-parents maternels et paternels sont déjà installé. La salle est pleine, Marine Dubon, la danseuse etoile vient d’apprendre que Clara est sa sœur mais son jeune amant Tony-Wlad lui a interdit d’en parler à qui que ce soit surtout pas à la directrice de chorégraphie qui à l’époque, n’avait pas pu danser avec son père, vu son comportement avec Lulu. Il espère qu’elle se montrera plus conciliante avec Marine en se ramassant le plus beau soufflet de sa vie.

« Lorsque sa soeur avait été admise dans les graines d’élite, elle avait dit à son oncle Boris :

Heureusement que c’est votre fille.

Boris lui avait simplement répondu :

Le jour où vous serez face à mon beau-frère, vous comprendrez que votre mépris ne peut pas l’atteindre

Et il avait ajouté :

Ce n’est pas à cause de Sergueï que votre carrière est tombée dans l’oubli mais pour ce que vous avez fait à ma belle-sœur. Et Clara doit apprendre comme tout le monde elle n’a nul besoin de compassion ni de punition mal donnée. Une seule chose si la prunelle de mes yeux tombait par inadvertance dans les escaliers je vous tiendrai entièrement pour responsable. »

Soudain on entend une musique, Sergueï et Lucile viennent d’entrer dans leur loge. Clara dans les coulisses ne voit pas la robe que sa mère a revêtu, elle est d’un bleu sombre, elle s’est faites un chignon le même que celui de sa fille, elle a un diadème dans les cheveux. Sergueï a une queue de pie noire comme tous les hommes présents. Lorsque le couple apparaît, des applaudissements crépitent. La salle est debout.

Soudain le rideau s’ouvre, tout est sombre et médusé Sergueï entend joué par l’orchestre national de Paris les premières notes de sa musique sur lequel ils auraient dû danser avec Lucile. Sa femme se penche vers lui et dit :

A qui as tu confié tes notes ?

A notre fils aîné, il sourit et attend d’être certain que ce soit la prunelle de ses yeux, sa petite fille chérie qui apparaisse sous le feu des projecteurs.

Quand la musique monte en puissance tous voient apparaître un papillon, elle était comme Sergueï l’avait imaginé au cœur d’un cocon blanc. Elle évolue avec tant de grâce que l’on pourrait entendre voler ce papillon. Subjugués la foule retient son souffle puis c’est un tonnerre d’applaudissement.

Clara et le chœur de ballet se mettent à entonner un joyeux anniversaire pour ses Parents. Chaque fois que les autres vont pour dire leurs prénoms, on entend seulement les enfants, les trois garçons et Clara dirent : Joyeux anniversaire Papa -Maman.

Sergueï se rend vite compte qu’un petit attroupement s’est formé au bas de la scène, une femme semble s’être évanouie. Le bruit court que c’est la directrice de chorégraphie qui est tombee. Et comme d’habitude Wladimir en gentleman médecin s’est précipité pour emmener hors de la vue de la salle, celle qui était prête à faire un scandale. C’est du reste ce que comprend Wladimir quand la directrice revient à elle, le prenant pour le père de Clara , elle lui dit :

Salaud tu m’as trahis deux fois, tu m’as envoyé ton beau-frère en me laissant croire que c’était ta nièce. Et aujourd’hui c’est ton anniversaire de mariage.

Et Wladimir au bord du fou rire lui dit, pour votre gouverne chère Madame, Clara est bien ma nièce, mais par contre je ne suis pas Sergueï. Et il s’en retourne voir ce qu’il se passe sur le devant de la scène.

La salle est toujours debout et réclame un discours à Sergueï. On lui passe un micro et il s’adresse à sa fille.

Clara ce soir aux yeux de tes parents tu as lavé l’affront que ta mère a subi mais aussi tu as dansé avec ton coeur et tu as dû donner envie à toutes les filles et les garçons qui rêvent un jour de fouler avec leurs pointes cette salle mythique de Chaillot. Je n’ai qu’une chose à te demander et si l’orchestre le veut bien danse pour ceux qui sont là ce soir le lac des cygnes de Tchaïkovski.

C’est le seul discours que j’avais envie de faire. Et la danse de ma fille est le seul langage que je vous offre.

Tatiana, une fois la chorégraphie terminée a fait une annonce :

Comme cela se fait en France nous proposons à tous ceux qui aimeraient s’attarder un moment le verre de l’amitié.

Champagne !!

Fin de la première partie…

A suivre…

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

5 réflexions sur « Le grand retour/22-1 »

    1. Il y a juste la suite que raconte Clara… Bientôt je le met en ligne. Et je réfléchis si je peux être capable d’écrire une suite au travers de Clara. Je n’en suis que dans la réflexion

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