Le grand retour ( épilogue)

Les fêtes de Noël se sont passées à merveille. Papa ne saura peut-être jamais pourquoi son  » bourreau » est revenu pour lui remettre un microfilm de la plus haute importance. Surtout que maintenant il y a des moyens plus performants de rentrer en contact entre les différents pays. Ivan a dit : « C’est un vieux microfilm qui date d’une période que seul Tony-Wlad a connu même s’il ne s’en souvient pas. « 

Les cousines et cousins s’en sont donné à cœur joie. Ils ont même chanté en Russe pour Baboushka et Dadoushka ont pleurés, c’était émouvant. Bon papa comme nous l’appelons entre nous a demandé solennellement à ses quatre enfants de ne jamais le ramener en Russie. Même le jour où il sera mort. Bonne Maman aimerait revoir les enfants de son frère qui est mort très jeune, elle n’a jamais su comment.

Nous voici déjà lundi et ce matin accompagné de Tony-Wlad je me rends chez Paris Match. Il y a aussi ceux de Galia et Marie Claire, et c’est pour ça que j’ai un chaperon car je vais leur raconter les mystères qui entourent ma venue au monde. Si je n’avais jamais lu le journal intime de Maman je me demande si mes parents m’en auraient parlés.

Ils prennent des photos que ce soit Marie Claire ou Pierrot de Match. Tony-Wlad avait le consentement de Papa à condition qu’elle soit sage. Elles l’ont été puisque papa avait interdit la jupe trop courte. Quant au short en pleine hiver je n’en met pas.

Voilà toutes les photos sont dans la boîte. Il va falloir que je raconte l’arrivée de mes frères succintement. Ce qui me fait rire, et ma naissance.

A la naissance d’Ivan, Tony-Wlad allait sur ses cinq ans, c’était un petit garçon timide, mais très espiègle, il allait à l’école à Helsinki là où papa était en poste à l’ambassade de France. Quant il regardait le ventre de sa maman il posait sa tête et avec son petit doigt il tapotait dessus en lui disant :

Quand viendras-tu mon petit bébé ? Puis il ajoutait tu seras mon frère je veux jouer, je te prêterais mon ours blanc.

Ivan est né le 21 juin 2003 à minuit 01. C’était le jour du solstice d’été. Il est gendarme.

Puis Maman a accouché avec trois mois d’avance le 1/02/2004, elle a noté dans son carnet intime :  » tu étais si petite mais déjà si belle, je ne saurais jamais qui tu aurais pu devenir, en te voyant j’ai changé ton prénom avec l’accord de ton papa. Nous t’avons appelé Anastasia et tu pesais 900 grammes. Je t’ai tenu dans les bras juste après ta naissance, tu as vécu trois heures. Plus tard Sergueï est arrivé au « Global Clinic »c’était terminé. Il a fallu que Sergueï insiste pour la voir, c’était au-dessus de mes forces de retourner auprès d’elle maintenant qu’elle s’était envolée à tout jamais. Je l’ai laissé seul car j’ai voulu garder au creux de mes bras son léger poids. En sortant votre papa pleurait à chaude larme.

C’est en mars de cette année-là que nous sommes tous partis en Allemagne à Berlin, moi qui ne voulait plus d’enfants et alors que j’avais un stérilet je me suis retrouvée enceinte et m’en suis aperçue seulement au bout de cinq mois. Le premier médecin m’a traumatisé en disant que je faisais un déni de grossesse. J’avais honte, aussi grâce à la femme du Consul qui venait d’accoucher d’un petit garçon. Elle m’a indiqué un obstétricien extraordinaire et surtout très à l’écoute et Michka est arrivé le jour du solstice d’hiver avec un mois d’avance. Les deux autres étaient brun, avec beaucoup de cheveux sur la tête, mon bébé n’avait pas un cheveu et aujourd’hui ses frères ont les cheveux noirs corbeaux et raides, Michka lui a les cheveux blonds bouclés, il ressemble à Sergueï c’est à s’y méprendre.

Quel bonheur de vivre avec nos trois fils, bien sûr qu’Anastasia nous manquait. Mais c’était déjà une belle famille. J’avais repris des cours de danse et donnait des leçons de piano et j’allais trois après-midi par semaine enseigner le français à des femmes et hommes qui voulaient travailler en France. Un soir en rentrant avec ma voiture j’ai crû voir un homme qui m’observait et surtout qui se dissimulait sous un porche. C’était pour le 21/06/2008, le soir nous devions aller aux feux de la Saint-Jean. En rentrant chez nous je fus pris de nausées, qui se transformèrent rapidement en vomissement, Papa et Maman étaient chez nous en vacances, et en attendant que Sergueï rentre le plus rapidement possible il m’a emmené, en route je le tenais le ventre plié ven deux et j’avais des contractions, oui j’étais sur le point d’accoucher. J’ai réussi à dire à mon père allons au CHU de la Charité le Docteur Hans Meyer me suit. Entre-deux j’avais eu le temps de dire à Sergueï de nous rejoindre à la Charité. Bien entendu qu’il ne comprenait pas.

Je suis rapidement pris en charge, j’ai fait les eaux, je suis donc enceinte, j’ai le temps de penser l’autre pour le coup me prendrait pour une récidiviste du déni de grossesse. Sergueï m’a raconté que ne pouvant courir, mon père avait récupéré un fauteuil roulant et courait dans les couloirs. Mon père a juste entendu elle est née, nous l’emmenons en néo. Sergueï ne revenait pas, mon père faisait les cent pas inquiets. Une heure puis deux autres longues heures, trois heures comme pour Anastasia, pourquoi Sergueï ne revient pas me voir ?

Enfin le battant de la salle d’accouchement laisse passer une couveuse avec un minuscule bébé, de toutes parts elle a des tuyaux, on l’entend respirer. Sergueï regarde son beau-père et lui dit :

Vous êtes grand-papy pour la quatrième fois, c’est une fille nous ne lui avons pas encore donné de prénom, nous voulons en discuter avec nos garçons. Mais…

Mais quoi Sergueï, c’est ma fille, elle est morte, ah on lui a fait une césarienne, emais vous ne le saviez pas. Puis papa s’est effondré quand il a appris que j’étais dans le coma.

Trois semaines plus tard à 3 heures du matin Maman et moi nous avons ouvert les yeux.

Maman sortait le jour de mes deux mois, j’étais toujours à l’hôpital je commençais enfin à ne plus faire le yoyo côté poids. Mes frères avec Papa Maman m’avais donné un prénom et même que j’en ai trois je m’appelle Clara Anastasia, Tatiana.

Clara c’est le choix de mes frères, Anastasia est non seulement celui de ma grande soeur morte de la même maladie que j’ai contracté in vitro mais celui de ma Bonne Maman et Tatiana celui de ma Marraine.

Je ne sais pas pourquoi il y a tant de choses d’écrit sur moi. Tout y passe, mes bêtises et je suis la reine, mes premiers mots, mes premières dents. Mais je ne vais pas vous saouler, je vais zapper. La pigiste de Marie Claire veut tout savoir. Je suis la plus jolie merveille du monde pour mon papa. Mon premier jour à l’école a été marqué d’une pierre. C’est mon frère Wlad et Papa qui m’ont emmenés. J’hurlais dans la rue car je ne voulais pas y aller. Tout le monde disait pauvre petite, oui petite car à trois ans j’étais très très petite et toute maigre. Mais j’avais selon ma cousine Catherine les cheveux de la grande duchesse de Russie, enfin c’est ce qu’elle dit maintenant, avant c’était Wladimir qui le disait. Les cheveux d’un bleu corbeau qui bouclaient comme ceux de mon frère Michka, mais lui couleur paille.

Je ne dis rien aux journalistes mais je saute des anecdotes me concernant, je dis juste ce que je veux. Lorsque j’ai 5 ans nous quittons l’Allemagne pour la France, nous habitons d’abord à Martigues car papa doit se reposer car il a attrapé un staphylocoque doré et cette saleté c’est logé sous sa prothèse. Mais grâce à cette chose immonde , un grand professeur venu en colloque en France lui a mis une prothèse pour sportif.

Mais je dois terminer le feuilleton , je leur dit en quatre lignes que j’ai commencé le piano à l’âge de trois ans, puis à cinq ans mes parents m’ont acheté un poney, ensuite … Ah je vous ennuie et bien tant pis je ne vous dirai plus rien. Plus rien sur moi.

Michka demain va recevoir un diplôme de pâtissier et il va partir en septembre aux USA.

Et Constantin ? Et bien il est mort mais papa sait ce qu’il y a sur le microfilm mais comme j’étais occupée à vous raconter notre vie, et surtout la mienne je n’ai rien su. Mais les vacances vont me permettre de jouer à la détective.

A Bientôt

FIN

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

4 réflexions sur « Le grand retour ( épilogue) »

    1. Zaza merci de me suivre dans mes écrits.
      J’ai la tête qui fourmille d’idées. Est-ce que je les écrirais ici ?

      Une autre histoire plus tard. Où une ancienne non achevée je ne sais pas..
      A voir.

      Bon fin de weekend et 😘😘

      J’aime

  1. Et voilà, j’ai réussi à aller au bout. Non pas parce que je trouvais cela trop « planplan » (tu parles, avec tout ce qu’il s’est passé).. Juste j’ai eu de gros problèmes d’ordi et j’en ai encore et qu’en plus mes journées ont été plus que remplies depuis novembre et que je suis out du coup et que mes yeux, toujours eux m’ennuient.
    Là, j’arrête pour ce soir. C’était trop, mais j’ai voulu aller au bout.
    Bises

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