Si les hommes sont de grands baraqués, les deux femmes doivent être là pour faire de la figuration. Je les vois mal s’opposer aux barbouzes qui ont mis à mal mon appartement et assassiné cette pauvre Madame Martin. Car je suis bien certaine qu’elle est passée de vie à trépas.
Clement discute sur la terrasse comme si tout ce beau monde était en visite de courtoisie. Comme c’est désagréable de se sentir sur la sellette sans savoir quel acte répréhensibles on a pu commettre.
Enfin tout ce petit monde se retrouve dans la grande pièce à vivre de Clément. C’est Éric qui est à la manœuvre. Il explique que je ne suis pas prisonnière, que j’ai le droit de me promener où bon me semble, sauf que chaque fois je serais accompagnée aux yeux de tout le monde avec une de ces dames. Et incognito par les armoires à glace.
Bien entendu que mon frère ne parle pas de meubles en me présentant mes geôliers, comme moi je les vois. Une drôle de prison dorée s’entrouvre sous mes yeux.
J’ai beau me les frotter je suis bel et bien la femme à abattre. La pauvre Madame Martin comme je le pensais n’a pas survécu à ses blessures. Clément fait les présentations des cinq hommes qu’il me présente comme ses compagnons d’armes, du reste mon frère les connait aussi. Nous sommes tous à des degrés diverses issue de l’armée.
Tom de l’escadron de la mort, tous rigole lorsque mon frère me le présente de cette manière. Je ne veux même pas savoir ce que cela sous entend.
Tim du 5ieme para de Pau
Tam est certainement le troisième, qu’elle idée de leur changer leurs prénoms, je bouillonne intérieurement. Cela m’agace au plus haut point ce simulacre.
Gwen du Morbihan
Ah enfin un qui a un prénom qui me plaît. Mon regard croise le sien et je suis tetanisée par ce regard métallique. Il ressemble à mon inconnu. Je sens le sol qui se dérobe sous mes pieds et je sombre dans le néant.
Je reviens à moi et la première personne que je vois c’est l’inconnu, qui n’est plus un inconnu puisque j’ai entendu la fin de son curriculum, Gwen du Morbihan second maître de la base de Lann Bihoué .
Chut , ne dites rien, ne me trahissez pas.
Ne pas vous trahir mais de quoi ? L’autre jour c’est tout juste si vous ne me preniez pas en flagrant délit de je ne sais quelle faute ?
J’en suis confus c’était une erreur, veuillez me pardonner caporal.
En plus vous connaissez mon grade.
C’est moi qui vient de lui le dire, c’est Clément qui intervient.
Ici aucun grade juste une bande d’amis venu se rendre visite. Comme tu nous as fait peur, nous avons abrégé les présentations et Éric est parti pour Nantes pour récupérer ton père. D’ici trente minutes nous aurons un contact avec ton père, nous te laisserons lui parler sans te surveiller. Personne ici ne te veut du mal. N’est-ce pas Gwen ?
Pourquoi me prends-tu à témoins
Car il.n’y a que toi et Edith !
Ah ok, tout le plaisir était pour moi Edith, à mes heures perdues je suis aussi médecin et je puis vous dire que vous avez fait une hypoglycémie. Je vous ai mis ce qu’il fallait dans la perf que je vous ai mis en goutte a goutte.
J’allais vous le demander. Merci.
Plus tard j’ai fait connaissance de Momo qui était dans les chasseurs Alpins sur Besançon, j’ai même oublié son grade tant j’étais troublée par le Breton.
Le cinquième se fait appeler Ricky, légèrement américain, il est blond aux yeux bleus et mâchent du chewing-gum toute la journée. Il m’agace au plus haut point. Lui est aviateur confirmé Pilote de chasse sur rafale. Une fois qu’il a eu finis de me raconter tous ses exploits je suis sortie en chantant : « Toute ma vie j’ai rêvé d’être hôtesse de l’air toute ma vie j’ai rêvé d’avoir les fesses en l’air. » Je l’ai entendu murmuré, ça promet …
Quand aux deux femmes, l’une est une chef de sa cuisine et elle est là pour remplir notre garde-manger et nous nourrir, elle aussi vient tout droit de l’armée, mais elle ne l’a pas donné son grade, du reste cela ne m’intéresse nullement.
Quand à Marie, prénom passe-partout elle est ma demoiselle de compagnie du même grade que moi au sein de la gendarmerie. J’espère que nous pourrons échanger un peu plus que ce qu’elle m’a laissé paraître d’elle. Une vraie porte de prison. Ça promet.
Tout ce beau monde a trouvé un coin pour dormir. Le bras long de Clément a réussis à réquisitionner les deux maisons qui se trouvent chacune aux angles de sa propriété, il a même ouvert une brèche dans le grillage de façons à ce que personne ne vienne de la route. Surement une sage précaution en cas de coup de Trafalgar.
C’est à 20 h que mon père a appelé et comme convenu avec Clément j’ai pu m’isoler afin de parler à mon petit garçon.
Mon bébé c’est Maman
Je ne suis plus un bébé, j’ai quatre ans.
Oui mon cœur
Tu reviens bientôt, tu me manques
Ensuite un cri à faire pleurer toutes les mamans du monde, c’est terminé il ne veut plus me parler, c’est Maman qui prends le relai.
Ma pauvre Édith je le savais et ton petit se languit de toi. Il ne faudra plus tarder. Allez nous allons dormir. Bonne nuit et fait bien attention à toi.
Le repas qui suit est lugubre, je me sens exclu de cette bande de joyeux lurons, ils ont l’air de bien se connaître. Pendant tout le repas j’ai le regard de Gwen posé sur moi, tantôt moqueur, tantôt agacé. Si c’est moi qui l’agace ça promet. Je ne sais pas pour combien de temps je suis là.
Au moment du café Tom me demande d’ouvrir l’enveloppe. Avant que je la récupère dans l’ourlet de ma ceinture les paris sont engagé pour savoir s’ils connaissent cette fameuse planque.
J’ouvre soigneusement l’enveloppe, fais sauter le cachet de cire et lit :
» Vous êtes arrivé à destination »
Un eclat de rire secoue l’assemblée, il n’y a que moi qui ne comprend rien.
A suivre…
Et bien cela promet, elle est drôlement entourée la petite Edith…
Bises et bonne soirée – Zaza
J’aimeJ’aime
Mystère pour elle, la pauvre … comprendra-t-elle bientôt ? …
J’aimeJ’aime
Tu sais faire monter la mayonnaise. Je suis comme Edith, je me pose plein de questions
J’aimeJ’aime