L’inconnu du 7 h 12/7

Une fois écrit, je m’éloigne de tout ce beau monde, d’un air enjôleur, je récupère le journal et sort sur la terrasse où je retrouve Ricky. Il me regarde avec ses lunettes cerclés d’or , son nez aquilin et ses lèvres extrêmement minces ce que je déteste au plus haut point, d’un air précieux. Comment a-t-il pu combattre au Mali en étant un dandy. Il n’y a pas un type de soldats pour aller dans un seul moule. Lui est à l’envers d’un Clément, Gwen et même Éric. En mon for intérieur je le prénomme le précieux ridicule.

Je vois à son haussement de sourcils qu’il s’interroge sur le ricanement qui m’a échappé. Je ne vais pas lui en donner la raison.

J’ai vu un entrefilet dans le journal qui pourrait s’adresser à moi, mais je n’en fait part à aucun d’entre eux. De toutes façons je laisserais trainer le journal je verrais bien si l’un ou l’autre m’interroge à propos de l’article concernant mon immeuble et plus particulièrement ma voisine.

Pourquoi l’article m’a sauté aux yeux ? Déjà le titre est révélateur :

 » L’honorable Madame Martin n’était pas la vieille dame bienveillante « 

Notre confrère qui a enquêté sur l’homicide de la rue de Vincennes nous a fait part de faits troublants concernant cette grand-mère très apprécié par ses voisins. En effet Madame Martin se trouvait au moment de l’incendie dans la chambre de sa voisine qui est la fille de l’ancien Général en Chef des armées. Elle travaille à Paris la Défense dans une Société d’Import Export. Qu’y fait- elle ? Selon nos sources c’est une secrétaire, elle vient de rentrer du Mali, et a quitté l’armée après cinq ans de bons et loyaux services.

Lorsque je lis je n’apprécie pas qu’aux yeux de tous on fasse allusion au grade de mon père. Mais à part ça tout est conforme. Ma couverture est parfaite.

Mais la suite m’interroge, il est noté que Madame Martin était une dame qui avait été mêlé à un drame quelques années auparavant, elle était sous couverture. Sous un faux nom. C’est tellement étrange, que je ne sens pas la présence de Gwen dans mon dos. Il lit par-dessus mon épaule et c’est au moment où il s’écrit :

Et bien en voilà une nouvelle, une bombe à retardement cet article.

J’essaye de jouer la montre mais il n’est pas dupe.

Arrete Edith tu lisais l’article et ton regard était tellement expressif que c’est la raison pour laquelle je me suis penché sur ton épaule pour regarder ce qui t’absorbais tant. Déjà je m’étais étonné que tu quittes en douce la pièce où nous étions tous.

Et bien maintenant tu en sais autant que moi, le pire c’est qu’ici nous ne pouvons rien faire, à moins que mon supérieur hiérarchique le Ministre m’appelle. Mais lorsque nous sommes sur la touche nous subissons un interrogatoire. Or personne ne nous a rejoint, et c’est le grand silence.

Tim.intervuent en disant :

N’oublie pas que ton chef te rejoignais, or ils ont eu un accident.

En effet, ce n’est pas que j’avais oublié mais personne ne nous a dit comment il allait. Cela ne fait pas avancer notre affaire concernant l’honorable Madame Martin.

Regarde qui a signé l’article et essayons d’en savoir davantage.

Oui c’est une idée, demande à Ricky s’il connait ce journaliste .

Pourquoi le précieux ridicule en saurait-il plus que nous ?

Quelle idee ce surnom !

Bah ce n’est pas bien méchant intervient Ricky, je pense qu’Edith adore nous donné des noms, pour votre gouverne « Madame je sais tout », dans le civil je suis journaliste. Et ce MC je pense le connaître. Je vais m’informer sur ce qu’il a découvert. Je vous souhaite une bonne journée.

Il s’en va raide comme un piquet, Gwen se fend la pêche, accompagné par les deux T et Momo qui immerge de sa longue nuit.

Riez tant que vous pouvez mais nous avons du travail. Moi je vais attendre le journal du soir, car nous n’aurons pas beaucoup de temps pour que vous vous débarrassez de moi.

C’est ensemble que nous allons mettre au point notre rencontre me dit Momo. Car nous n’avons nullement envie de vous jeter dans la gueule du loup.

Ah merci, enfin j’ai du soutien.

Gwen en profite pour m’enlacer tout en me disant :

Tu en doutais ma belle

Oui mon beau

Cela a au moins le mérite de détendre l’atmosphère qui était plus que tendu. Je m’éloigne dans le jardin, fatiguée par ces coups du sort qui se greffent les uns sur les autres. Je sais que je suis suivis. Lequel veut me parler en privé. Je m’asseoit sur le banc et j’admire les rosiers que Clément aime entretenir. Soudain une rose rouge me caresse le visage.

C’est Gwen, je m’en doutais un peu. Il est toujours blond , mais je me plais à l’imaginer brun et c’est l’inconnu de mon train que je vois, aussi lorsqu’il m’embrasse je répond à son attente. Je sens son corps se presser contre le mien et je le laisse s’aventurer sur moi. J’accepte toutes ses caresses plus audacieuses les unes que les autres, jusqu’à ce qu’un pas sur l’allée nous fassent reprendre nos esprits.

La récréation est terminée les tourtereaux, avant de me retourner vers Clément je réajuste mon haut qui laisse entrevoir une partie de mon anatomie. Je suis un peu déstabilisée en m’apercevant que je me suis offerte à Gwen et non à Yves. Puis son demi frère est plus une tentation qu’un être qui pourrait m’accompagner sur le chemin de vie que j’espère entrevoir pour mon fils et moi.

Clément oui tu nous as dérangé, rire de Gwen, c’est que tu as du nouveau à nous apprendre.

La première remarque que je dois vous faire, c’est que nous sommes garde du corps et non amoureux de …

Mon corps, nouvel éclat de rire, Clément excédé tourne les talons et nous annonce d’un ton ironique, mes roses m’appartiennent,demandez-moi l’autorisation pour les cueillir. Sinon Ricky sait qui est le pigiste. Nous vous attendons.

C’est autour d’un excellent repas froid car la chaleur en ce mois de juin est déjà excessive, que nous apprenons que le journaliste qui se cache derrière ces initiales est un petit pigiste qui débute. Ricky se rendra à la Tribune pour rencontrer son chef et en savoir davantage.

L’après-midi s’étire, Gwen et moi nous la passons ensemble. Nos deux corps s’imbriquent l’un dans l’autre. Je suis sur un petit nuage. Gwen est très protecteur et lorsque nous parlons il me dit que si nous allons plus loin tous les deux il s’occupera bien de mon fils sans prendre la place de son père. Nous n’en sommes pas encore là mais toutefois c’est la première fois depuis que Dimitri m’a quitté que je me sens comblée par mon amant.

Gwen et moi nous partons récupérer le journal du soir. Son frère a répondu, il m’attend demain matin sur le quai où l’on s’est télescopé il y a un peu plus de quinze jours. Nous rentrons car je préfère aller dormir à un hôtel non loin de la gare de façon à être au rendez-vous demain matin à 6 h 50, selon la demande de … Et là Gwen est en colère car son frère se fait passer pour lui.

Tout le monde y va de son trait de génie, pour les uns c’est Gwen qui écrit le mot , pour d’autres c’est un canular, d’autres encore disent que ça sent le roussi. A qui se fier ?

Finalement je vais y aller mais je modifie mon apparence. Rousse, des lentilles vertes, cheveux long et une jupe fleurie que me prête Marie et mon chemisier vert qui va très bien avec la jupe. Je ne met pas d’escarpins car si je suis obligée de courir il faudra que je sois à l’aise.Si rien ne se passe sur le quai je serai obligée de me rendre à ma boîte. A part Clément, Momo et la cheffe nous partons tous.

Nous allons dans une planque que Momo connait, il nous a donné les clefs, ce sera à la bonne franquette, car les lits ne sont pas nombreux. Ricky et Marie en partagent un, les deux T un autre et Gwen et moi le troisième. Mais Gwen modifie lui aussi son apparence il n’est pas question que son frère le reconnaisse.

Le lendemain nous sommes à pied d’oeuvre. Les deux T se rendent les premiers dans la gare et aperçoivent notre Inconnu. Ils se planquent et attendent. Gwen arrive et se paye même le luxe de demander à son demi-frère d’où part le train pour la Défense. Il le lui indique puis lui propose de venir avec lui car lui aussi se rend à la Tour de la Défense. Gwen a plus d’un tour dans son sac, il lui répond qu’il est en avance car il attend sa femme et ses gamins car ils vont jouer sur le parvis.

J’arrive flanquée de Marie, on papote comme deux vieilles connaissances, je fais signe à Gwen-Yves, qui me regarde incrédule et s’avance vers moi en me disant :

Qui est cette beauté ?

Je suis sa cousine et on s’est trouvé ce matin et vous, qui êtes vous ?

Un ami ravissante beauté

Tiens il nous joue la comédie, nous fait croire que nous sommes deux belles femmes à draguer et que du coup il peut partir avec l’une ou l’autre. Je me dit que c’est un sacré comédien.

Vous m’aviez reconnu ?

Non mais vous m’avez fait signe, à part vous je ne connais personne.

Vous avez envie de travailler par cette belle journée d’été, moi j’irai bien me balader sur la Seine.

Au moment où je vais pour lui répondre, nous sommes entourés par le GIGN. Et emmené manu militari par ces Messieurs.

A suivre….

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

5 réflexions sur « L’inconnu du 7 h 12/7 »

  1. Bonjour Evajoe,

    Je le sentais venir qu’elle allait tomber amoureuse de Gwen. Tous les signes étaient là. 😀
    Mais la fin de cet épisode, alors là, je ne m’y attendais pas. Le GIGN qui leur tombe dessus et les embarque? Ben mince alors! V’là aut’chose!
    Tu es la reine du suspense!
    Gros bisous

    J’aime

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