Lumières dans la nuit /22

Je vois que Magalie s’attarde, alors je commence à y aller, elle connait la maison mais nous n’avons pas pensé à quel endroit elle pouvait dormir. Tiens Pépé fume une pipe devant la porte de ma grande tante. Je vais lui dire deux mots.

Tu prends le frais Pépé ?

Oui et non, disons que je t’attendais.

Il y a un souci

Du tout, Damien m’a dit que tu allais amener ta mère adoptive.

Oh je devais t’en parler avant

Ne t’inquiètes pas, cette femme a fait de toi un homme avec des valeurs alors elle sera la bienvenue. Mais ne crois-tu pas que dans ma maison elle va se trouver un peu isolé entre toi et Damien vous devez apprendre à vous connaître. Si elle veut, Lulu a une chambre dans sa maison, elle est pour elle.

Merci Pépé je lui ferai la proposition, je vais la chercher. Maintenant qu’elle est lavée de tout soupçon, elle sera mieux ici que dans son appartement à la Duchère. Puis sait-on jamais si Christian revenait ?

Et pour ton père tu as eu des nouvelles, je voudrais tant le revoir avant de mourir.

Pépé tu ne vas pas mourir, pour mon père j’aurais des nouvelles demain, je vais sur Lyon. Ne t’inquiètes pas par le biais de l’armée nous en aurons des nouvelles.

Claude nous a dit que vous aviez passé une sale journée. Ce n’était pas trop dure..Ton Julien et Anthony ont parlé d’une jeune de 14 ans que la famille d’accueil de ta femme avait accueilli, il est pas mal secoué.

Oui elle est morte je ne sais même pas ce qu’il s’est réellement passé, possible que des pierres de la voûte se soient détachées, car figure toi qu’ils y faisaient de la moto.

Mais les vibrations ont dû ébranler les pierres, déjà qu’elles ne tenaient pas trop. Ce sont des fous. Tiens voilà la jolie dame.

Pépé pourquoi me fais-tu un clin d’oeil

Tu as un voile devant les yeux, mon garçon.

Bonsoir Monsieur Pol

Oh pas tant de Monsieur ma petite dame, vous pouvez me dire Pépé ou Jeannot. Comme vous voulez.

Pépé Jeannot

Cela me va

Moi c’est Magalie

Je prends note.

Bonne nuit Pépé Jeannot

Chenapan file dormir.

Bonne nuit vous deux.

Grand-père est insupportable, malgré son âge il fait des allusions. Mais je ne dis mot à Magalie, elle ne s’en est peut-être même pas rendu compte.

Nous voici arrivés, veux-tu boire quelques choses ? Génépi fait par pépé, tisane avec des plantes que ma grande tante ramasse et fait sécher, c’est du serpolet, je ne sais pas si tu en as déjà goûté mais c’est délicieux. Où préfère-tu une boisson fraîche, ou un café

Je prendrais bien du génépi fait par ton grand-père , mais j’aurais bien aimé goûter à la tisane de serpolet

Tu peux prendre les deux

Je fais chauffer l’eau, toi cherche des tasses, du sucre si tu en veux et des cuillères.

Magalie a d’autres intentions lorsque je vois son regard je bascule immédiatement, je me noie dans ses yeux. Elle s’approche de moi très près et pose délicatement sa bouche sur la mienne. Je suis sous son charme et je l’embrasse. Je pense que je l’aurais basculer sur le lit de camp de Monsieur Gonzalez si Damien ne s’était pas raclé la gorge.

Damien tu es attiré par le serpolet qui infuse.

Non je viens chercher un verre d’eau pour ma douce femme. Mais je vais lui demander si elle ne préfère pas l’infusion de Tante Lulu.

Magalie s’est vite ressaisie, elle ne fait pas cas de ce baiser langoureux auquel je n’ai pas fait que répondre. Dès que Damien remonte elle me prends la main et me dit :  » merci j’en avais besoin » mais ne te sens pas obligé d’aller plus loin.

Je suis libre Magalie, toi aussi, nous sommes adultes, ça ne se fait pas sur commande, mais j’avoue que si Damien n’était pas arrivé je t’aurais fait mienne.

Ce n’est pas grave, prenons cette infusion.

Demain ça te dis de venir avec moi sur Lyon ? Es-tu déjà montée dans un hélicoptère.

Non jamais

Et bien je t’offre ton premier vol

C’est une blague

Demain nous allons sur Lyon, Thomas le pilote et nous deux. Il y a de la place pour plusieurs hommes, on ramène aussi les chiens et les trois gars qui vont être mis en garde à vue. J’en profiterais pour récupérer ma voiture, tu pourras la conduire car je ne fais pas de longs voyages vu que je prends encore quelques médicaments.

Oui je veux bien , mais les enfants du camping ne font pas la descente de l’Ardèche demain ?

Tout est programmé, mes gars emmènent les jeunes colons plus les enfants et ados de ceux qui nous ont aidés du camping, ainsi que les enfants du village. Claude et Damien et les Hollandais participeront aussi. Ainsi que les jeunes adultes du camping. Ils ont pris les bateaux à trois loueurs.

Ah tu parles de la descente de l’Ardèche de demain, si j’ai bien compris tu ne viens pas ?

Non je vais récupérer ma mère adoptive. Je pense qu’elle logera dans la maison de notre grande tante, Pépé me l’a suggéré. Nous resterons entre jeunes.

Bien, je vous prends la bouilloire et quelques petits sacs de serpolet. Bonne nuit vous deux. Claire a préparé une chambre pour Magalie juste à côté de la tienne.

Tu la remercieras

Quand Damien a tourné les talons j’offre du génépi à Magalie. Elle le boit d’une seule traite je ri, je suis étonné. Du reste elle crache tant c’est fort.

Viens là, pourquoi ne l’as tu pas savouré

Je lui essuie le visage et passe ma langue sur sa bouche ou je cueille une goutte de génépi.

Elle frissonne pourtant la chaleur est à l’intérieur. J’ouvre la fenêtre et descends les moustiquaires, un petit vent frais entre. Je sens l’angoisse de Magalie mais je n’en connais pas la cause. Si elle ne me dit rien je respecte son silence.

On ne va pas finir le génépi, on va plutôt aller dormir. Il est déjà minuit, demain on vient nous chercher à 7 h.

Nous montons, mais auparavant je ferme les volets ainsi que la porte mais elle je la verrouille après avoir mis le gros volet. Magalie m’attend, puis nous montons, j’ai pris sa valise. J’entre dans la chambre attenante à la mienne. Lui montre la cabine de douche, les toilettes et le grand lit à baldaquin. Elle n’en revient pas d’une chambre aussi belle. Je lui dit bonne nuit et m’en vais. Ni elle me retient, ni elle me suis.

Je prends une bonne douche et enfile mon caleçon puis je m’allonge sur le drap qui sent lui aussi le serpolet. Je dois dormir depuis deux heures lorsque je sens le corps chaud de Julie qui se colle au mien. Je m’égare sur sa peau qui est bien plus douce qu’autrefois, l’embrasse, caresse ses beaux cheveux, et doucement devant son corps qu’elle m’offre je la fait mienne, nous qui rêvions d’avoir une fille ce sera peut-être cette nuit. Elle se love dans mes bras comme autrefois et nous nous endormons.

Soudain j’ai chaud, je me réveille, je suis nu, pourtant je me souviens m’être habillé hier. Et, soudain comme une vague qui déferle je me souviens avoir fait l’amour mais a qui, Julie n’est plus, j’ai rêvé puisque j’ai senti son parfum, c’était vraiment réel. Mais Julie est morte, Magalie c’est Magalie. Oh j’espère qu’elle voulait. J’allume mon téléphone, je regarde qui est à mes côtés, il n’y a personne je suis seul.

A suivre…

Auteur : Eva Joe

Ma plume ne s'essouffle jamais, elle dessine des arabesques sur la page de mes nuits, elle se pare comme un soleil en defroissant le ciel. En la suivant vous croiserez tantôt Pierrot et Colombine dans mes poèmes ou Mathéo et son secret et bien d'autres personnages dans mes nouvelles et mes suspenses.

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