Je ferme à double tour ma porte, Claude mon cousin ne me dit rien, je tends la clefs à ma tante qui l’attrape comme si elle voyait. Décidément j’ai encore des choses à apprendre de la soeur de mon grand-père.
Au fait Xavier tu n’as pas pris d’eau, j’ouvre mon sac :
Des noix de cajou car je marche mieux grâce à ça, une gourde d’eau fraîche de source et des barres céréales.
Alors on pourra un de ces quatres partir en randonnée. Tes garçons aiment-ils la rando ?
Cela dépend du temps, des jours et de leur envie, mais ici il n’y a pas de nombreuses activités et je pense qu’ils seront fort intéressés.
Nous organiserons ça, figure toi qu’avec ma femme nous songeons à travailler différemment.
C’est-à-dire ? Tu songes à quoi ?
Si le village revit nous aimerions faire chambres et tables d’hôtes.
Tu abandonnerais ton métier de couvreur
Oui et non, je serais toujours couvreur mais à mi-temps. En priorité pour refaire les toitures du village avec des matériaux anciens. Le reste du temps je ferais de l’accompagnement randonnée.
Ah mais c’est une super idée, tant que je suis…
Et là je m’arrête, puis-je lui confier que je ne suis là que pour quinze mois.
Qu’allais-tu me dire ? Que tu es en convalescence ?
Qui te l’a dit ? Et que sais-tu exactement ?
Ne t’inquiètes pas tu es protégé, c’est ma grand-mère qui me l’a dit. Et je compatis à ton chagrin. Grâce à toi, nous allons renouer avec une branche de la famille dont on avait plus de nouvelles et qui minait ton grand-père.
A propos de mon grand-père ? Qui va aller le chercher ? Il n’a pas besoin de rester dans cet EPHAD. Je veux qu’il soit avec moi. Ta grand-mère y arrive bien et entourés des siens et surtout de moi il doit pouvoir être à nouveau ici.
As-tu pensé au jour où tu partiras ?
…
Je te laisse à ta réflexion, parles en à ma Grand-mère et s’il faut t’accompagner à Aubenas, alors sache que je viendrais avec toi.
Merci Claude.
Spontanement il me prend dans ses bras et nous continuons la montée vers le château.
Nous sommes sur un petit promontoire, en bas nous voyons les méandres de l’Ardèche qui serpentent. Avec mes jumelles nous voyons des canots et kayaks qui font la descente. C’est grandiose, même si le paysage est aride avec quelques arbres rabougris, des rochers et peu d’eau sur ce versant, tous les deux nous sommes en symbiose. Nous en profitons pour nous désaltérer, Claude se laisse tenter par des noix de cajou. Il en avait jamais mangé. Il trouve que c’est bon. Il me file des abricots tout juste cueilli du matin. Il est fier de son abricotier qui a de nombreux fruits.
Il ne nous reste que quelques mètres à franchir mais Claude m’avertis c’est la partie la plus raide, il y a même une cheminée comme dans les Alpes. Il nous faudra trouver les aspérités pour y mettre les pieds, mais de l’autre côté le spectacle sera grandiose.
Maintenant que nous y sommes je comprends ce que voulait dire mon cousin, il faut trouver une bonne position pour notre corps, de face ce n’est même pas possible, il faut se mettre en biais. J’ai comme l’impression que Claude me met à l’épreuve pour voir ce que j’ai dans le ventre. J’avoue que j’aime bien me trouver devant un mur, et, surtout cela m’évite de penser. Nous voici sur la pente, cela doit glisser par temps humide.
Claude pose son sac à dos et me demande d’en faire autant, ce doit être le moment qu’il a choisit pour me faire part de ce qui le préoccupe. Nous sommes confortablement assis le dos à une maison qui n’est pas littéralement à l’abandon. Je me demande comment font les futurs habitants pour apporter le matériel. Claude doit lire dans mes pensées car il me dit :
Je vois que tu te demandes comment font ceux qui retapent cette barraque pour tout apporter par la cheminée.
Par hélicoptère ?
Claude rigole
Tu rêves Xavier !
Alors explique ?
Avant je veux te demander si tu as entendu l’autre nuit…
La mobylette
Oui, toi aussi, ouf je n’ai pas rêvé
Je me suis levé et…
Qu’as-tu vu ?
Des lumières qui passaient de maisons en maisons, j’ai attendu au moins dix minutes puis j’étais tellement claqué que je suis retourné me coucher.
Et bien moi, je me suis levé, je suis sorti et j’ai vu détaler un gars et une fille
Comment peux-tu être certain que c’était une fille ?
C’était Sophie
Et tu lui as demandé ce qu’elle faisait ?
Je n’en ai pas eu l’occasion, elle n’est plus dans le village ?
Et son père, tu es bien allé lui demander une fois que tu as vu ce qu’ils avaient fait ?
Oui
Et ?
Il m’a dit que sa fille était chez sa femme et qu’elle était partie en fin d’après-midi, que j’avais rêvé.
Si tu m’en parles c’est que tu as des doutes et que tu te poses des questions. Et le gars tu le connaissais si tu l’as vu.
Non je n’ai pas vu son visage, il avait une capuche et ils ne se sont pas attardé. Tu peux faire quelques choses ?
Pour l’instant non, mais à tous les deux nous devons être vigilant. Si ça se trouve ils se sont retrouvé pour autres choses et c’est une coïncidence.
Oui tu as raison je dois me faire des idées, mais notre village est paisible et je n’aimerais pas que l’on vienne de la ville pour tout détruire.
On en est pas encore là, alors on se le fait ce château avec ses fantômes.
Nous sommes sur la pente herbeuse et juste en dessous du château il y a quelques vestiges du village qui devait entourer le château. A gauche un petit cimetière puis sur l’éperon rocheux le château dont il ne reste pas grand chose. Je me demande comment tient le clocher car il est en équilibre entre un chemin de ronde et une tour. Par contre le soubassement a tenu et Claude et moi nous entrons par une magnifique porte dont il reste un seul pan mais dans le mur nous distinguons de belles charnières. Comble de l’ironie une grosse clef est encore accrochée au mur.
Qui est le petit plaisantin qui a laissé la clef
Ton grand-père ?
Ah il l’a trouvé où donc ?
En fait la porte était encore là lorsqu’il avait trouvé la clef, puis un jour la porte a lâché. Il faut dire qu’il y avait du vent. Le bois il l’a mis dans son âtre et la clef il l’avait emporté. Puis un jour il nous a dit j’ai remis la clef à sa place.
C’est une facette de mon grand-père que je découvre grâce au récit de Claude.
Nous faisons le tour du château sans nous aventurer plus en avant car Claude semble inquiet. En ressortant par l’unique porte il me dit :
Je suis venu il y a à peine un mois avec le maire de Vallon-pont-d’arc, c’était moins en mauvais état. Je trouve bizarre que ces pierres se trouvent rangées contre le mur. Et comme tu n’étais pas là, tu n’as pas pu t’apercevoir qu’il y avait comme une table et des bancs dans la petite cour à l’arrière.
Par contre j’ai vu des mégots de cigarette derrière la porte en ferraille comme si on était resté longtemps à cet endroit. Elle donne sur le chemin de ronde. A ton avis on peut le parcourir sur combien de mètres ?
Tu veux que nous y allions ?
Non tu ne peux pas me le faire voir en se mettant au centre de la cour, car, à part la partie gauche qui s’est effondrée on voit sûrement très loin. Ce château devait servir de guet lors des temps passés.
Oui c’est ce que ton grand-père nous a dit et mon père a fait pas mal de recherche car après la guerre lorsque les frères et ma grand-mère Pol se sont installé ils ont tout acheté.
Donc ça appartient à notre famille
Oui tout ! Y compris les terrains aux alentours.
Je n’en reviens pas, me voici propriétaire d’un morceau de terre au fin fond de l’Ardeche dans un village que je ne connaissais ni le nom ni même l’existence il y a, à peine quatre jours.
Pour en revenir à tes questions, il y a des individus qui se sont introduits sur une propriété privée. Et comme l’autre nuit nous avons entendu et vu une mobylette on peut faire le rapprochement entre ces deux affaires.
Comme tu dis
Par contre Claude ôte moi d’un doute, il y a un accès plus facile ?
Oui bien entendu, mais je voulais voir ce que tu avais dans les jambes car j’aimerais que tu m’accompagnes pour une randonnée un peu spéciale.
Tu aiguises ma curiosité, cela se situe dans le coin ?
On en reparlera ce soir ou demain ça ne presse pas. Mais es-tu d’accord pour venir avec moi ?
Tope-là cousin nous irons tous les deux.
A suivre…
Toute la famille de Xavier était au courant des recherches de Jean… Il n’aura plus à mentir…
Par contre, en cours de récit, il a changé de prénom, et s’appelle Damien maintenant ???😂
Bises et bonne soirée – Zaza
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J’ai rectifié, en fait j’ai supprimé un passage que je mettrais plus tard. Et tu comprendras aisément qui est Damien….😂
Bravo tu es attentive.
Bisous
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Bon, EvaJoe, je suis enfin à jour !!! C’est très intéressant !!! Bonne soirée. Bisous♥
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L’intérêt pour ton roman à suspense est toujours au top. J’aime beaucoup. De plus, inconsciemment, je calque tes descriptions des lieux sur mes souvenirs … moi aussi je n’en dirai pas plus pour ne pas t’influencer. 😉
C’est très chouette tout ça Joëlle
Gros bisous
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Nous en apprenons à chaque fois un peu plus. Donc, maintenant, il fat vraiment partie de la famille Pol. Je suis presque à me demander si c’est bien sûr. Avec toi on ne sait jamais.
La randonnée proposée va jouer quel rôle ?
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Je sens que les deux jeunes ne sont pas très nets… Chercheraient-ils l’argent du grand-père ?
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