L’inconnu du 7 h 12/5

Leur rire n’en finissait plus, moi, je réfléchissais pour quelles raisons j’avais ce bout de papier qui ne me servait à rien.

Si je m’étais retrouvée seule à vouloir me rendre à ma destination qui aurait pu me renseigner ? Perdue dans mes songes je n’entendais plus leurs réflexions jusqu’à ce que le mot placebo m’interpelle.

Quoi j’ai une enveloppe bidon !

Plus un bruit dans la pièce, ils se regardent les uns les autres assez interloqués. Puis chacun y va de son idée.Pour les uns c’est une blague, pour d’autres, en effet c’est comme un placebo glissé dans une enveloppe, pour d’autres c’est inadmissible.

C’est Clément qui se ressaisit le premier, il me demande l’enveloppe qui était scellée. Il l’examine attentivement et s’aperçoit que cette enveloppe a été ouverte avant que j’en fasse sauter le sceau de cire. Donc ils ont bien raison, il y a une taupe au sein de ma Société, mais comment ont-ils su que j’allais quitter mon domicile.

Et lorsque mon cerveau rentre en ébullition c’est la turbo que je mets en route.

Je me lève et leur dit que je me retire dans ma chambre. Je suis épuisée mais il faut que je réfléchisse calmement.Je mets sur papier et sur mon ordinateur chacune des personnes que j’ai croisé dans les jours qui ont précédés tous ses incidents.

Un /Mme Martin décédée Assassinée

Deux /L’inconnu du 7 h 12 . Est-ce lui ou un autre qui est parmi les gros bras. Il lui ressemble mais…( A voir)

Trois/ Mon Boss Stéphane, bien mal en point car son pronostic vital est engagé, pour lui nous serons vite fixé,

Quatre/ Mes deux collègues du Bureau X et Y, je ne connais rien de leur vie et réciproquement.

Cinq/ le Concierge

Six/ Clément, et encore lui je ne l’ai pas contacté je suis arrivée chez lui comme une voleuse. Donc je me dois de le supprimer de ma liste.

Sept/ mon ex Dimitri, lui, c’est un coup d’un soir qui a mis en route notre fils, la seule chose que je ne peux lui reprocher c’est que notre petit garçon est aimé par ses deux parents, même si notre mariage éclair n’a été consommé qu’une fois. C’était juste pour éviter les problèmes pour lui, car il était en mission secrète lorsque nous nous sommes rencontrés.

Puis-je le considérer comme une taupe, non, je ne pense pas ? Mais nul n’est à l’abri de rien. Pourtant Dimitri est intègre. Puis nous aimons tous les deux Hugo et nous savons que notre fils a besoin de ses deux parents même si nous ne vivons pas ensemble. Je vais comme son ami Clément le rayer de ma liste.

Il ne m’en reste que 5 ou plutôt 6 puisque mes deux collègues je les ai mis sous un même numéro. Mais qui est la taupe ?

C’est à ce moment que l’on frappe à ma porte :

C’est, moi Gwen

Oui, et vous me voulez quoi ?

Rien de bien précis, sauf , allez-vous bien Edith ? Car en peu de temps vous avez été confronté à des événements dramatiques. Et…

Ah je comprends vous êtes un macho et vous me prenez pour une femme craintive, ayant besoin d’un homme baraqué comme vous.

Vous vous méprenez sur mon compte Edith, je vous le prouverai.

Je vous prends au mot, mais pour l’instant je suis plus dans la réflexion que dans le claquement de dents.

Je l’entend qui s’éloigne en riant. Je l’imagine bien se tapant sur les cuisses, rejoignant le gros de la troupe et se payer ouvertement ma tête. Heureusement que j’ai un allié en la personne de Clément, sauf qu’au contact de ses amis je l’ai senti loin de moi.

Je les rejoins , ne voulant pas être pris pour une mijaurée et le fait de tous appartenir à l’armée me réconforte tout de même. Le repas est délicieux notre cuisinière est une véritable cheffe. Le menu est apprécié de tous.

Consommé froid de Tomates.

Tranche de rosbeef et haricots Verts

Fromage de chèvres ou blanc Frais.

Salade de fruits de Saison
Café
 
 
Clément pour parachever le repas sort de derrière les fagots quelques bouteilles de digestifs Le macho prend un cognac et les autres prennent un rhum. La cheffe se contente de son café alors que la miss pincée prend une chartreuse jaune. Moi je m’en tiens à sa liqueur de banane rapportée de la Guadeloupe, c’est une tuerie. Clément y ajoute un nuage de rhum c’est ainsi que je l’apprécie.

Je profite de la discussion qui s’engage sur leurs faits de guerre et je m’éclipse.Mais lorsque je vais franchir le seuil de ma chambre je suis bousculée gentiment par mon inconnu.

On pourrait se dire tu, ne crois-tu pas

Je ne vous connais pas.

Faisons connaissance.

Que voulez-vous savoir de moi ?

Comment se fait-il que depuis deux semaines je ne fais que vous croiser ?

C’est une coïncidence, je n’ai su que ce matin que Clément cherchait une équipe de choc, j’ai dit oui de suite.

Il vous a montré ma photo, me reconnaissant, vous êtes empressé de venir.

Aucune photo, juste votre grade et votre nom, comme vous portez le même qu’Éric, j’ai pensé que vous étiez sa petite sœur dont il nous parlait au Mali.

Bon d’accord, je demanderais à Eric.Mais j’aimerais savoir pourquoi me parler par le Journal.

Pardon ? De quel journal parlez-vous ?

Tenez j’ai découpé les annonces, si ce n’est pas vous, et bien vous lui ressemblez. Là, j’ai marqué un but magistral, j’ai senti Gwen devenir d’un blanc à faire peur. Il s’est passé une main dans les cheveux et a murmuré.  » Non ce n’est pas possible. »

J’ai cru qu’il allait me laisser choir, non, il s’est assis sur le lit, la tête entre les mains et m’a juste dit :Je vais avertir mes collègues mais vous êtes en grand danger, par contre il va falloir continuer à entretenir ce dialogue à coup d’annonces pour ne pas lui montrer que vous êtes sur vos gardes.

Puis il s’est levé, m’a prise dans ses bras, serré contre lui, embrassé sur la joue. Et a quitté la pièce.

Il avait sur les épaules tout le malheur du monde.

Je ne sais pas ce qu’il m’a pris, mais j’ai laissé ma porte entrouverte et je l’ai suivie. Et, ce que j’ai entendu m’a fait dresser les cheveux sur la tête c’était pire que ce que j’imaginais.

A suivre…

L’inconnu du 7 h 12/4

Si les hommes sont de grands baraqués, les deux femmes doivent être là pour faire de la figuration. Je les vois mal s’opposer aux barbouzes qui ont mis à mal mon appartement et assassiné cette pauvre Madame Martin. Car je suis bien certaine qu’elle est passée de vie à trépas.

Clement discute sur la terrasse comme si tout ce beau monde était en visite de courtoisie. Comme c’est désagréable de se sentir sur la sellette sans savoir quel acte répréhensibles on a pu commettre.

Enfin tout ce petit monde se retrouve dans la grande pièce à vivre de Clément. C’est Éric qui est à la manœuvre. Il explique que je ne suis pas prisonnière, que j’ai le droit de me promener où bon me semble, sauf que chaque fois je serais accompagnée aux yeux de tout le monde avec une de ces dames. Et incognito par les armoires à glace.

Bien entendu que mon frère ne parle pas de meubles en me présentant mes geôliers, comme moi je les vois. Une drôle de prison dorée s’entrouvre sous mes yeux.

J’ai beau me les frotter je suis bel et bien la femme à abattre. La pauvre Madame Martin comme je le pensais n’a pas survécu à ses blessures. Clément fait les présentations des cinq hommes qu’il me présente comme ses compagnons d’armes, du reste mon frère les connait aussi. Nous sommes tous à des degrés diverses issue de l’armée.

Tom de l’escadron de la mort, tous rigole lorsque mon frère me le présente de cette manière. Je ne veux même pas savoir ce que cela sous entend.

Tim du 5ieme para de Pau

Tam est certainement le troisième, qu’elle idée de leur changer leurs prénoms, je bouillonne intérieurement. Cela m’agace au plus haut point ce simulacre.

Gwen du Morbihan

Ah enfin un qui a un prénom qui me plaît. Mon regard croise le sien et je suis tetanisée par ce regard métallique. Il ressemble à mon inconnu. Je sens le sol qui se dérobe sous mes pieds et je sombre dans le néant.

Je reviens à moi et la première personne que je vois c’est l’inconnu, qui n’est plus un inconnu puisque j’ai entendu la fin de son curriculum, Gwen du Morbihan second maître de la base de Lann Bihoué .

Chut , ne dites rien, ne me trahissez pas.

Ne pas vous trahir mais de quoi ? L’autre jour c’est tout juste si vous ne me preniez pas en flagrant délit de je ne sais quelle faute ?

J’en suis confus c’était une erreur, veuillez me pardonner caporal.

En plus vous connaissez mon grade.

C’est moi qui vient de lui le dire, c’est Clément qui intervient.

Ici aucun grade juste une bande d’amis venu se rendre visite. Comme tu nous as fait peur, nous avons abrégé les présentations et Éric est parti pour Nantes pour récupérer ton père. D’ici trente minutes nous aurons un contact avec ton père, nous te laisserons lui parler sans te surveiller. Personne ici ne te veut du mal. N’est-ce pas Gwen ?

Pourquoi me prends-tu à témoins

Car il.n’y a que toi et Edith !

Ah ok, tout le plaisir était pour moi Edith, à mes heures perdues je suis aussi médecin et je puis vous dire que vous avez fait une hypoglycémie. Je vous ai mis ce qu’il fallait dans la perf que je vous ai mis en goutte a goutte.

J’allais vous le demander. Merci.

Plus tard j’ai fait connaissance de Momo qui était dans les chasseurs Alpins sur Besançon, j’ai même oublié son grade tant j’étais troublée par le Breton.

Le cinquième se fait appeler Ricky, légèrement américain, il est blond aux yeux bleus et mâchent du chewing-gum toute la journée. Il m’agace au plus haut point. Lui est aviateur confirmé Pilote de chasse sur rafale. Une fois qu’il a eu finis de me raconter tous ses exploits je suis sortie en chantant : « Toute ma vie j’ai rêvé d’être hôtesse de l’air toute ma vie j’ai rêvé d’avoir les fesses en l’air. » Je l’ai entendu murmuré, ça promet …

Quand aux deux femmes, l’une est une chef de sa cuisine et elle est là pour remplir notre garde-manger et nous nourrir, elle aussi vient tout droit de l’armée, mais elle ne l’a pas donné son grade, du reste cela ne m’intéresse nullement.

Quand à Marie, prénom passe-partout elle est ma demoiselle de compagnie du même grade que moi au sein de la gendarmerie. J’espère que nous pourrons échanger un peu plus que ce qu’elle m’a laissé paraître d’elle. Une vraie porte de prison. Ça promet.

Tout ce beau monde a trouvé un coin pour dormir. Le bras long de Clément a réussis à réquisitionner les deux maisons qui se trouvent chacune aux angles de sa propriété, il a même ouvert une brèche dans le grillage de façons à ce que personne ne vienne de la route. Surement une sage précaution en cas de coup de Trafalgar.

C’est à 20 h que mon père a appelé et comme convenu avec Clément j’ai pu m’isoler afin de parler à mon petit garçon.

Mon bébé c’est Maman

Je ne suis plus un bébé, j’ai quatre ans.

Oui mon cœur

Tu reviens bientôt, tu me manques

Ensuite un cri à faire pleurer toutes les mamans du monde, c’est terminé il ne veut plus me parler, c’est Maman qui prends le relai.

Ma pauvre Édith je le savais et ton petit se languit de toi. Il ne faudra plus tarder. Allez nous allons dormir. Bonne nuit et fait bien attention à toi.

Le repas qui suit est lugubre, je me sens exclu de cette bande de joyeux lurons, ils ont l’air de bien se connaître. Pendant tout le repas j’ai le regard de Gwen posé sur moi, tantôt moqueur, tantôt agacé. Si c’est moi qui l’agace ça promet. Je ne sais pas pour combien de temps je suis là.

Au moment du café Tom me demande d’ouvrir l’enveloppe. Avant que je la récupère dans l’ourlet de ma ceinture les paris sont engagé pour savoir s’ils connaissent cette fameuse planque.

J’ouvre soigneusement l’enveloppe, fais sauter le cachet de cire et lit :

 » Vous êtes arrivé à destination »

Un eclat de rire secoue l’assemblée, il n’y a que moi qui ne comprend rien.

A suivre…

L’inconnu du 7 h 12 /3

Mon Boss a raccroché après m’avoir dit qu’il m’envoyait une équipe de choc, non sans m’avoir fait promettre de ne rien dire à Clément. J’ai juré et promis tout ce qu’il voulait tout en me demandant pourquoi cette pauvre Madame Martin avait reçu la visite de ceux qui devaient me chercher.

J’en étais là de mes réflexions lorsque le carillon du portail a émis son meuglement. Clément a de drôles d’idées, en plus c’est le meilleur moyen de se faire repérer. Ne m’avait-il pas dit qu’il avait mis une douce musique ? Tout en me faisant cette réflexion je me suis avancée jusqu’à sa caméra et là je suis stupéfaite d’apercevoir mon frère. Je vais lui jouer la comédie, cela fait du bien de rire dans ce monde de brute.

C’est pourquoi ?

Edith arrête tes imbécilités et ne me fais pas attendre, ouvre le portail il en va de ta vie.

Et voilà comme s’il ne suffisait pas d’une catastrophe, mon frère Éric est au courant de mes problèmes.Je vais attendre qu’il soit à l’intérieur pour savoir de quoi il retourne, il a pu me dire ceci pour se payer ma tête vu que je lui demandais de me montrer patte blanche.

Il a une mine catastrophique, que va-t-il m’annoncer ? De quelles mauvaises nouvelles est-il le porteur ?

Allez accouche au point où j’en suis, qu’as tu à me dire ?

Je suis là en protection rapprochée à la demande de

De mon Boss

Non pas du tout

Alors de qui ?

Du Ministre !

Le mien ?

Oui, pas le mien vu que je n’en n’ai pas un d’attitré.

Pfff, paye toi ma tête, mais aux dernières nouvelles selon papa tu étais en reportage je ne sais où. Ah oui en Antarctique. Ton cerveau a gelé pour que tu sois capable de me dire que le Ministre des armées, dont je fais partie serait venu te dire de me protéger, alors qu’il doit avoir une bien mauvaise opinion concernant les journalistes.

Il faut croire que j’inspire confiance. N’oublie pas que je suis journaliste et correspondant de guerre dans les conflits sur notre planète.

Et je suis sûre que tu vas me dire et ta croix de guerre reçue en combattant au Mali.

Et bien c’est exactement ses propres mots. Je vois que tu connais bien ton Ministre.

Un eclat de rire nous secoue tous les deux.

Après ce rire, Eric m’expose ce que mon Boss ignorait, et j’avoue que là le doute s’insinue en moi et je le communique à mon frère. Nous nous demandons si le chef du projet Top 50 ne serait pas passé à l’ennemi.

Que faire ? Nous sommes dans l’expectative, il faut que j’appelle mes parents et qu’ils partent dans un lieu sûr. Eric a un pied-à-terre sur la Côte Atlantique, une maison sur une île battue par les flots. Pour les retrouver il faut prendre le seul bateau qui dessert l’île. Eric a son propre bateau. Il va les emmener avant que tout tourne à la catastrophe.

Il m’ apprends que Madame Martin a été retrouvé dans mon propre appartement. Qu’y faisait -elle ? Seule l’enquête pourra le déterminer. Je commence à la soupçonner d’avoir utilisé mes clefs. La raison je l’ignore, peut-être plus par curiosité ? Pour l’instant je la considère toujours comme une grand-mère. Hélas l’avenir allait rebattre les cartes.

Eric téléphonait à nos parents pour s’assurer qu’ils suivraient à la lettre les ordres qu’il leur donnait. Mon père sait les enjeux de mon travail y compris du père d’Hugo il nous a donné l’assurance qu’il quittait sur le champ leur villa situé vers Martigues.

Eric dans le même temps leur prenait des billets de TGV pour aller sur Nantes. Mon père n’aurait qu’à les récupérer à la gare Saint-Charles à Marseille avant son départ. Une fois dans le TGV , il me rappelerai sur mon nouveau numéro. J’avais l’impression d’être entraîné dans un cauchemar où chaque jour allait m’apporter son lot de malheur.

Je suggérais à mon frère de m’emmener loin de tout ce chaos, car je ne pouvais plus vivre sans mon fils, mais il me rappelait que mon devoir était dans mes mains et que tant que l’enquête diligentée auprès de ma Société bidon n’était pas terminé je ne devais pas m’évanouir dans la nature. Sinon je pourrais mettre la puce à l’oreille de ceux qui me prenaient pour une oie blanche.

C’est sur ses termes que j’avais mis fin à ma conversation avec mon frère.

Ne le prends pas mal Edith, s’ils avaient trahis ils seraient déjà loin, je pense plutôt à une taupe.

Alors moi aussi je vais passer à la moulinette. Ça promet des nuits à rester éveillés des heures. Merci je démissionne.

Tu ne peux pas, le projet 50 est trop engagé, tu en sais trop.

Ah oui ça veut dire que l’on pourrait me sacrifier sur l’autel du secret défense. Une balle entre les deux yeux et l’autre en plein coeur.

Arrête Édith tu es en colère et tu dis n’importe quoi ?

Parfois je me dis que je risque gros, pourquoi ? Pour mon Pays…

Pour l’humanité !

Toi, tu en sais plus que ce que tu veux bien en dire.

Je ne sais rien, mais te connaissant jamais tu n’aurais accepté de travailler sur une arme secrète. Donc c’est forcément pacifique. D’où tous ces dingues autour de toi qui ont envie de savoir et qui tue pour t’empêcher de mener à bien ce projet.

Je lui saute au cou. Et nous n’en dirons pas plus.

Eric est allé téléphoné à l’extérieur à un mystérieux correspondant.

Quand il est revenu il me dit qu’il y a eu un accident sur l’autoroute et qu’il y a mon Boss qui est entre la vie et la mort. Quant aux autres ils sont blessé mais personne ne va pouvoir venir me protéger.

Mon Boss les accompagnait là je n’en reviens pas.

Qui t’as mis au courant ?

Mon correspondant

Ok toi aussi c’est top Secret

Oui

Je ne lui demande rien de plus j’ai entièrement confiance en mon frère.

Je suis dans un endroit idyllique mais je ne peux pas en sortir, et lorsqu’Eric sera reparti je serai exposé à ses dingues qui me cherchent. Je suggère à Eric d’appeler Clément il est en convalescence et ne travaille pas en ce moment, mon frère rigole et me dit :

Il ne va pas tarder, il est en bonne compagnie. Je pars dès qu’ils sont là.

Pour moi en bonne compagnie signifie il revient avec une nana. Comme si cette femme allait jouer les gros bras.

Deux heures plus tard, le portail s’ouvre et trois voitures noires s’engouffrent dans l’allée qui mène à la villa de Clément. J’évite de paniquer car je vois mon frère s’avancer vers les nouveaux arrivants.

Clément est accompagné de cinq hommes et deux femmes. Les hommes sont de vrais armoires à glace.

A suivre….

L’inconnu du 7 h 12 /2

Ni une ni deux, je ne réfléchis pas et je réponds à sa petite annonce, je ne vais pas lui donner des illusions, il faut que je sois directe :

Partie sans laisser d’adresse, oubliez-moi !

Signée la vierge effarouchée du 7 h 12

Avec cette annonce il verra que je ne cherche pas à le rencontrer et surtout si c’est lui qui sait où je loge il sera en planque devant mon appartement et abandonnera bien vite.

Je passe le reste de la journée en oubliant cette annonce, Clément ne rentre pas ce soir, donc je serais seule et libre de mes mouvements, mais ni je retournerais sur Paris, ni je vais me rendre à l’adresse que je ne connais pas, puisque je n’ai pas ouvert l’enveloppe.

je dois téléphoner à mon patron pour lui dire ce que je compte faire. Je vais m’accorder quelques vacances. Cela fait un an que je bosse sur ce projet  » Top 50″, il est temps que je fasse une pause. Je lui signalerais mes coordonées géographiques. Juste GPS. Ni adresse ni téléphone, aucun nom. J’utiliserais le téléphone du service, qui n’est connu que par deux personnes, mon Boss et notre Ministre de tutelle.

Certes je peux envoyer l’annonce via ma messagerie électronique, mais je préfère la bonne vieille méthode. Quoique cela me contraint à prendre ma voiture et donc à m’exposer. Tout compte fait je vais me créer une boîte Gmail et l’expédier de cette manière.

Il faut que je sois honnête avec ma hiérarchie, on m’a fait confiance, je leur dois bien ça. Il découvrira l’existence de mon fils, et alors il ne me renverra pas pour ça. Combien de fois lui et le Ministre m’ont dit que j’étais leur meilleur élément. Une des seules conditions étaient être célibataire. C’était le cas, puis mon ex ne m’aurait pas introduit auprès de mon Boss si je n’étais pas apte pour ce travail.

Je récupère mon téléphone « Mission Spéciale ». L’allume, attends cinq minutes. Envoie un point de ponctuation. Un seul point dans un SMS à un numéro crypté. Et j’attend.

Le téléphone sonne, je dois parler la première. Et je dois lui dire Monsieur et non son prénom comme au bureau.

« J’ai récupéré dans ma boîte à lettres de mon appartement un courrier. C’est une lettre anonyme.

« Lisez-là « 

Un grand silence, je m’attend au pire, puis un petit rire, et il ajoute :

Edith, ne vous en faites pas, lorsque Dimitri nous a fait part de votre candidature il a ajouté c’est la mère de notre fils, il a deux ans, il vit depuis sa naissance avec ses grands-parents maternels, c’est la seule case que mon ex ne coche pas. Mais comme elle ne le mentionnera pas, je pense que ce ne sera pas un obstacle.

Je comprends mieux lorsque je lui l’ai dit.

Dimitri etant le bras droit du Ministre des armés, nous n’avons pas tenu compte de votre enfant. Toutefois nous nous sommes assuré que personne serait au courant et que Dimitri vous ferait part des directives spéciales le concernant.

Oui, il.me l’a dit et depuis un an je m’y suis conformé.

Je peux vous dire sans trahir aucun secret d’État que votre fils ainsi que vos parents ne sont plus dans leur villa. Ils sont dans un lieu sûr. Lorsque nous aurons joint son père, parti à l’étranger quelques jours, nous organiserons une visite afin que votre fils puisse vous voir.

Monsieur vous aviez intercepté des éléments qui montraient un danger immédiat pour avoir demandé à mes parents de quitter leur résidence. Je me demande ce que peut bien faire ma mère.

Mon Boss ri, il se paye soit la tête de ma mère soit la mienne ce qui ne m’enchante guère. Puis il se ressaisi et ajoute :

Elle ne s’ennuie pas, ne vous inquiétez pas pour elle. Puis avec votre Père et les fonctions qu’il a occupé au sein de l’armée elle sait ce qu’est le devoir.

C’est à mon tour de rire, ma mère n’a jamais accepté de bon coeur les missions que mon père avait. Je l’ ai souvent entendu lui dire ses quatre vérités. Mais mon père a toujours su la laisser mener sa barque comme elle l’entendait tout en restant ferme sur ce qui se passait à l’extérieur de son foyer. Il avait le sens du devoir qu’il a inculqué à ses enfants.

Mon Boss me dit que je peux me déplacer pour me rendre au village voisin que vu les coordonnées GPS du lieu où je me trouve, la moindre voiture suspecte sera rapidement interceptée. Il y aura deux équipes qui vont se relayer jour et nuit pour assurer la sécurité.

Je m’inquiète de la venue de ces deux équipes. Une personne seule se camoufle davantage.

Qui fera attention à deux couples qui vont élire domicile chez votre voisin. Et qui raconteront partout où ils passeront qu’ils viennent d’Angleterre et qu’ils visitent notre beau pays. Ne vous inquiétez pas Edith nous avons l’habitude.

Ce n’est qu’en début d’après-midi que je pars sur Chantilly distant d’environ soixante kilomètres afin de faire quelques emplettes et surtout d’acheter le journal du jour. Car de l’inconnu je n’en ai pas fait part à mon Boss. Je ne veux pas mêler cette anecdote tout au moins amusante avec une lettre anonyme. Je n’y vois aucun rapport.

Je m’attarde vers le château de Chantilly et m’asseoir sur un banc et là en première page je lis un titre qui me donne des sueurs froides :

Un incendie détruit un appartement à Vincennes !

 » A l’heure où nous imprimons l’article nous ignorons les circonstances de cet incendie. Est-ce accidentel ou criminel ? Le concierge interrogé par notre reporter sur place ignorait si la jeune femme était chez elle. Aux pompiers et policiers il n’a rien pu leur dire de concret. »

La photo est assez floue, mais elle ne laisse subsister aucun doute dans mon esprit. C’est l’appartement que j’occupais qui a été la proie des flammes. Après avoir été fouillé de fond en comble ils ont préféré le détruire pour que personne ne trouve ce qu’ils cherchaient. Étrange !

Je fais en sens inverse les soixante kilomètres et après avoir pris soin de ranger mes victuailles, j’ouvre mon ordinateur en branchant mon téléphone puisque Clément mon ami n’a pas de wifi. Je me connecte sur la télévision BFM Île de France, il est 8 h 30 du matin. L’incendie a été circonscrit à six heures, un appel téléphonique anonyme avait alerté les pompiers vers 4 h du matin.

Enfin voici une page spéciale concernant cet incendie, le commentateur rappelle brièvement les faits, au même moment je vois arriver derrière les badauds, un camion du SMUR, et, une civière apparaît portée par des pompiers. Dans ma tête je pense que c’est l’incendiaire qui n’a pas pu se sauver, hélas je déchante très vite. C’est la voisine du dessus. Son pronostic vital est engagé. Je n’en apprendras pas plus, après c’est du journalisme et des suppositions toutes plus ou moins fallacieuses. Aucun intérêt. Mais ils n’ont pas parlés de sa petite fille Margot. Mon sang ne fait qu’un tour, elle doit être…

Mon téléphone ligne cryptée sonne. Cela interrompt le cours de ma pensée. Je décroche et attends que mon interlocuteur me parle en premier.

Edith avez-vous lu le journal ?

Oui Monsieur, pourquoi ne m’avez-vous rien dit ?

Je préférais que vous en preniez connaissance seule, de cette manière votre cerveau s’est mis en action et vous allez pouvoir me dire tout ce qui vous ai passé par la tête en lisant.

Monsieur, je n’ai pas seulement lu, j’ai pris les informations sur BFM Île de France.

Donc vous en savez plus que ce que les journalistes en ont dit à l’heure du tirage de leur journal.

En effet, mais la seule chose qui m’est venue à l’esprit c’est :

 » Pauvre Madame Martin, elle a dû respirer des fumées toxiques. Et la deuxième et celle-ci est primordiale qu’est-il arrivé à sa petite Margot ?

Qui est Margot ?

Sa petite fille !

Une petite fille ! Quel âge a-t-elle ?

5 ans mais elle en paraît moins.

Vous etes certaine que cet enfant était chez votre voisine.

Oui, hier lorsque j’ai quitté mon domicile, nous étions une semaine paire et elle l’attendait pour 17 h30.

Il n’y avait pas d’enfants dans l’appartement. Et ce ne sont pas les fumées toxiques qui ont mis cette dame en danger de mort.

Ah ! Elle savait pertinemment que j’étais partie, je lui avait laissé un trousseau de clefs.

Ah ! Si vous étiez surveillé, vous l’avez exposé, je comprends mieux, mais ça ne me dit pas ce qu’est devenu cet enfant.

Monsieur ? Pouvez-vous me dire ce qui est arrivé à Madame Martin?

Elle a reçu une balle dans la tête, tirée à bout portant qui lui a arraché la moitié de son visage.

Oh ! Quelle horreur !

A suivre…

L’inconnu du 7 h 12/1

Rapidement je mets l’enveloppe dans ma poche et prends place à mon bureau, toute la matinée je fais mon travail, mais à la pause je me souviens de l’enveloppe. Les consignes sont claires, l’ouvrir que si on accepte de se conformer à la lettre à ne pas travailler tout le temps que vont durer les recherches, afin qu’à notre retour, les filatures ne reprennent plus.

Leur laisser croire que j’ai changé de lieux de vie, ce qui ne veut pas dire du reste que ce n’est pas ce qui risque de m’arriver, si ce « type » disparaissait.

Je reste dans mon bureau et avale rapidement une salade et un yaourt. Je passe un après-midi entrecoupé d’un tourbillon de questions. Mon travail en pati et je décide vers les seize heures à rentrer chez moi, afin de réfléchir à la décision que je vais prendre.

Ma petite voiture blanche est toujours à sa place, je quitte rapidement l’agence de sécurité et décide de rentrer sur Paris en voiture, cela m’évitera de me retrouver à la gare. De toutes façons tous les mardis je rentre chez moi vers les vingt et une heure, et aujourd’hui ce n’est pas le cas. Pour me suivre il faudrait planquer toute la journée à l’extérieur.

Il n’est pas sûr que cet homme m’ai suivis, pas plus qu’il ne connaît mon appartement. Serai-je en train de me faire du cinéma ? La route me semble longue, mais il est vrai que je n’ai pas l’habitude de venir en voiture. Enfin me voilà dans les bouchons du périphérique, cela a le mérite de me noyer dans la masse. Au cours de la route je n’ai vu aucun véhicule suspect, ou tout au moins personne ne me collait, disparaissait et revenait. 

Je sors Porte de Vincennes, mince, cette rue est en sens interdit. Enfin, je suis arrivée, mon immeuble a cinq étages, le bâtiment n’est pas visible de la rue, il faut montrer patte blanche pour entrer. Le portail s’ouvre avec une clef magnétique qui doit rester en permanence dans notre véhicule planqué dans un lieu improbable.

Zut comme je suis bête, ce n’est pas ma voiture personnelle, elle est dans le garage. Je dois me garer à l’extérieur, je fulmine intérieurement. J’attends un instant. je ne vois personne. Je descends de mon véhicule, prends mon sac où se trouve l’enveloppe, et me dirige vers mon petit immeuble. C’est à ce moment-là que je vois une silhouette se détacher du mur, affolée je cours vers le magasin le plus proche, j’entre, la vendeuse me regarde d’un drôle d’air, c’est une boutique de prêt-à-porter haut de gamme. Je tremble comme une feuille, une peur irraisonnée m’a saisie, je prends rapidement un vêtement et demande où se trouve les cabines d’essayage, elle me les montre du doigt et continue de parler à une cliente. J’entre, tire le rideau, m’assois et éclate en sanglot. Je ne sais combien de temps j’ai sangloté, mais soudain une voix se fait entendre :

« Madame, allez-vous bien ?

« Oui, je m’excuse, je vais sortir

« Prenez votre temps !

Ouf, elle ne s’est rendu compte de rien, je verrais bien en sortant. Je règle mon achat et sors en même temps qu’une dame qui est ma voisine, je ne l’avais pas reconnue, elle et moi  nous faisons quelques pas ensemble, elle me demande si je vais bien. Elle vit seule et s’occupe de sa petite fille tous les weekends ainsi que le mercredi après-midi.

Je lui dis que j’ai des soucis dans mon travail, et nous marchons toutes les deux vers la grande porte en bois de notre logement. Il n’y a personne, j’ai dû rêver, mais je vais rapidement déchanter. Toutes les deux nous nous attardons vers les boîtes à lettres, j’ai du courrier, une longue enveloppe de papier kraft, bizarre je ne connais pas cette écriture, mais je ne dis mots, et prends l’ascenseur, pendant que ma voisine discute avec le concierge.

Qui a bien pu m’écrire ? J’entre chez moi et de suite je m’aperçois que quelqu’un a pénétré dans mon home. A première vue il n’y a rien de déplacer mais je sens une odeur de de pipe froide. Or je ne fume pas et mon frère ne fume que des cigarettes blondes, ce n’est donc pas lui qui serait passé en coup de vent. On a donc pénétré chez moi, je dois savoir qui est venu, le concierge n’ouvre à personne en notre absence et  il a bien fallu que la dites personne passe devant lui. Heureusement que c’était sécurisé comme m’avait dit Jérémy. Il avait pris toutes les précautions afin que je sois sous haute surveillance et bien c’est raté.Car il a fallu que celui qui est venu est démontré qu’il était proche de moi.

J’oublie momentanément la lettre qui m’intrigue et je téléphone au concierge, il a dû terminer sa discussion avec ma voisine du dessus. En effet il me répond assez rapidement.

Que puis-je faire pour vous Madame ?

Est-ce que mon frère est passé ?

Non, mais un Monsieur m’a demandé si vous étiez rentré ?

Et que lui avez-vous répondu ?

Que le mardi vous rentriez fort tard.

Où se trouvait ce Monsieur, au téléphone ou s’est-il présenter à la porte.

Au téléphone, pourquoi vous avez été importuné ?

Il me semble que je paye assez cher pour que vous évitiez de raconter ma vie privée à des inconnus.

Je me le tiendrais pour dit, Madame, mais il m’a dit que c’était vous qui lui aviez remis votre clef.

Ma clef ? Et comment a-t-il pu rentrer par la porte en bois.

Il ne se souvenait plus du code.

Ne me dites pas que vous lui l’avez donné

Un grand silence et un tout petit « oui « .

Je vais déménager puisqu’une personne a réussi à s’introduire chez moi. Je ne ferais pas des compliments à l’agence.

Et sur cette dernière tirade je raccroche dans une colère noire. Si j’étais rentré directement au lieu de m’affoler comme une bleue j’aurais empêché cette homme de pénétrer chez moi, mais j’ai fait ma fofolle et il en a profité pour entrer. Comme j’ai rien dans cet appartement il a dû rapidement des chanter.

Qu’est-il venu chercher ? Et qui lui a fourni ma clef ? Comment a-t-il su que j’habitais ici ? Il a dû me suivre. Je me perds en conjoncture de toutes sortes.

lorsque le téléphone sonne, j’attends, cela s’arrête, reprends deux fois, s’arrête à nouveau. C’est mon chef, nous avons ce code pour nous téléphoner, cela évite les mauvaises surprises.

Faut-il que je lui raconte tout ça, ou dois-je tout garder pour moi ? Finalement j’opte pour ne rien dire, après tout je ne sais qui sont ces gens et surtout si cela a un rapport avec mon travail classé top secret. Cela peut-être n’importe qui, mon ex par exemple, mais il m’aurait laissé un petit mot, or je n’ai rien trouvé.

Je décroche le téléphone et mon Boss me demande si j’ai pris ma décision, car il faut que dès demain matin au plus tard, je sois à l’adresse notée dans l’enveloppe. C’est à ce moment que je me souviens de la deuxième enveloppe. J’attrape mon sac tout en écoutant les recommandations de mon chef, je l’ouvre et en sors les deux enveloppes, celle du Ministère et celle de ma boîte à lettres. La dernière ne contient qu’une feuille de papier avec des lettres collées dessus. C’est une véritable lettre anonyme. Mais c’est surtout une lettre de menace.

NOUS SAVONS QUE TU ES UNE POINTURE DU PROJET 50, NOUS T’AVONS A L’ ŒIL, DANS QUELQUES JOURS TU AURAS DE NOS NOUVELLES ! EN ATTENDANT PAS UN MOT A QUI QUE CE SOIT ! SINON UN CERTAIN HUGO AURA DES PROBLEMES.

Je raccroche et assure mon patron que d’ici demain j’aurai pris ma décision. Avec son accord je quitte mon appartement. Il m’a dit de vider mon appartement sauf mes vêtements, ils mettront en place une souricière dès demain matin au cas où cet homme revienne pour une fouille plus approfondie.

Je me dirige vers ma chambre, gagne mon dressing, ouvre le placard. Déplace le tableau qui masque une petite porte secrète qui s’ouvre grâce à un mécanisme astucieux.Je me place face à la plus grosse rose et appuie sur un de ses pétales avec mon stylet. Une porte s’entrouvre donnant accès à un coffre-fort. Je compose une série de plusieurs chiffres, le coffre s’ouvre, je prend mon arme de service, un téléphone, quelques liasses de billets. Je referme le tout. Et surtout je le verrouille par une nouvelle combinaison.

Je sais que ce que je viens de faire va m’éloigner de mon lieu de travail pour quelques temps. Mais je n’avais pas le choix.Car ceux qui m’ont écrit ont eu connaissance de plusieurs choses me concernant. Le travail dont ils me donnent son nom de code qui n’est même pas connu par le président de la République.

Ainsi que les menaces qu’ils ont mis sur la tête de mon fils, la prunelle de mes yeux. Mon petit garçon qui vient juste d’avoir 3 ans et qui vit chez mes parents dans le Sud de la France.Je suis militaire, mon ex mari Dimitri exerce encore à ce jour une haute fonction au sein du Ministère des armées. Lorsque nous nous sommes séparés, c’est lui qui m’a pistonné, afin que j’intègre les services secrets, et le bureau qui leur sert de vitrine dans l’immeuble de la Défense.

C’est là qu’avec d’autres pointures nous mettons au point le projet 50. J’ai un diplôme d’ingénieur Art et métier et j’ai suivi un cursus spécial en tant qu’élève officier De plus pour pouvoir travailler au sein du bureau d’étude basé sur la sécurité, une des conditions étaient d’être célibataire, je voulais le poste, aussi ai-je fait abstraction de la naissance de mon fils deux ans plus tôt. Dimitri m’ayant couvert.

Et maintenant mon passé me rattrape. Je ne puis rien dire à mes supérieurs, et ceux qui me menacent me font aussi peur, que vais-je faire ?Je ferme rapidement mes volets roulant, je prends une douche, je jette dans une valise quelques vêtements, je ferme tous les compteurs, prends mon sac, et me dirige vers l’ascenseur, mais je me ressaisis et monte chez ma voisine. Je lui laisse mes clefs, et lui annonce que je pars chez mes parents en Province pour quelques semaines, que je ne pense pas revenir et que mon ex viendra chercher mes affaires. Elle est désolée que je parte si rapidement mais je ne m’attarde pas, et file vers le sous-sol, là j’ouvre mon garage où je récupère ma voiture personnelle.

mon Boss viendra dans la semaine récupérer la voiture de la Société bidon qui nous sert de couverture. Je m’éloigne rapidement de Paris et m’arrête dans un motel en bordure de l’autoroute, je vais m’accorder un peu de répit avant d’être soumis à un interrogatoire en règle de ma hiérarchie dans la maison bleue. Je vais disparaître et faire la morte, je sais que j’ai 15 jours environ devant moi avant que l’on se mette à ma recherche. Et puis je veux voir si la semaine prochaine l’annonce va réapparaître et ce qui sera écrit dessus.

Je me débarrasse de la puce de mon téléphone, plus rien ne doit me relier à mon travail. Ce sont les ordres. Mais je ne me rendrais pas tout de suite à l’adresse de l’enveloppe que je n’ai toujours pas ouverte. Puis après un frugal repas je sombre dans les bras de Morphée après m’être retournée quatre ou cinq fois.

C’est un bruit à ma porte qui me réveille, je regarde ma montre, il est déjà 8 h 30, j’ai bien dormis, malgré le bruit incessant des voitures sur l’autoroute, cela m’a bercé, bien qu’au début j’ai faillis quitter le motel. Je demande qui est là, en fait c’est la femme de ménage, je prends une douche rapidement et part tout en m’excusant auprès de cette femme. J’ai noué sur mes cheveux un foulard, je ne voudrais pas qu’elle fasse une description de moi si on venait à lui poser des questions. Je me sens un tantinet paranoïaque, mais il faut que je sois fort prudente. Après un petit café noir serré, je me suis arrêtée dans un bureau de tabac pour prendre une puce jetable, je vais pouvoir appeler maman et voir comment Hugo va, ensuite je leur conseillerais de partir dans notre maison de vacance avec papa jusqu’à ce que je les appelle à nouveau. Maman connait mon métier et pensera que je veux ne pas me faire de soucis pour eux trois et que je dois être sur une affaire spéciale. Mais la connaissant elle ne me posera aucune question.

Lorsque j’aurais pris mes marques et si rien ne se passe d’ici là, alors je m’accorderais deux jours et j’irai les voir. Mais seulement si je suis certaine que je ne les expose pas. Une fois cette décision prise, je me sens pousser des ailes et je parcours plus de 100 kilomètres avant de m’arrêter chez le meilleur ami de Jérémy, qui ne me posera aucune question, de toutes façons il est loin, il est en déplacement aux Antilles.

je lui téléphonerais ce soir pour lui demander son avis. Je sais où il met sa clef, et, aussitôt arrivée je regarde sous le pot de fleurs posé à même le sol, et effectivement la clef est ici. C’est une petite maisonnette qui servait à ses parents de maison de campagne jusque dans les années 80, depuis elle appartient à tous ceux qui ont envie de se faire une virée tranquille. En pleine semaine et à cette époque de l’année je ne pense pas que j’aurais de la visite et je serais tranquille pour réfléchir, et puis ce n’est qu’une question de jours.Je sors les victuailles de ma voiture que j’ai apporté de Paris, et me fait rapidement une omelette, le tout arrosé d’un bon vin rouge. Dans le frigo, il y a des fruits, tiens quelqu’un serait donc venu les jours passés, je ne m’en inquiète pas du tout, fais un brin de ménage et passe dans le jardin où les chaises de jardin sont à l’extérieur. Encore une chose de bizarre, ceux qui sont venus auraient bien pu ranger. Je reprends mon journal et regarde plus attentivement les annonces, qu’ai-je loupé ? Possible que cette annonce n’était pas pour moi, mais alors pourquoi toutes ses coïncidences, et surtout quelle mouche lui a pris à mon écrivain en herbe pour m’apostropher de cette manière.

A-t-il eu peur de quelqu’un ? Ou alors il m’a confondu avec une autre ? J’en suis là de mes réflexions lorsque j’entends un chien aboyé et une touffe de poils me monté dessus, mais on dirait le chien de mon ami Clément.

Edith, mais que fais-tu là ?  Je te croyais au bout du monde.

J’éclate de rire, car moi aussi je pensais cela de Lui. Nous bavardons à bâtons rompus jusqu’à la tombée de la nuit, je ne lui ai rien dit de mes doutes, de mes peurs.

Lui, m’a raconté la raison pour laquelle il était rentré plus tôt… Nous nous organisons pour la nuit, il prendra sa chambre d’adolescent et moi la chambre de sa sœur, puis nous dînons ensemble et nous bavardons encore longtemps. Il me semble que l’aube se levait lorsque nous avons décidés d’aller dormir.

Quelques heures plus tard, je trouve un mot sur la table, « Fais comme chez toi, et je t’ai trouvé le journal ». En effet je lui ai dit que je cherchais une maison dans les parages et qu’il me fallait le journal, en chevalier servant il est allé me le chercher.

Je passe rapidement sur les titres, les faits divers et vais directement sur la page des annonces, toujours rien pour acheter une maison, mais par contre je suis à nouveau attirée par une annonce :

« A ma belle inconnue, je t’ai volé un baiser, mais tu t’es enfuie comme une vierge effarouchée, je t’attendrais tous les jours à la gare du Nord, je t’espère. »

Signé l’inconnu du 7 h 12 

A suivre…

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