Rapidement je mets l’enveloppe dans ma poche et prends place à mon bureau, toute la matinée je fais mon travail, mais à la pause je me souviens de l’enveloppe. Les consignes sont claires, l’ouvrir que si on accepte de se conformer à la lettre à ne pas travailler tout le temps que vont durer les recherches, afin qu’à notre retour, les filatures ne reprennent plus.
Leur laisser croire que j’ai changé de lieux de vie, ce qui ne veut pas dire du reste que ce n’est pas ce qui risque de m’arriver, si ce « type » disparaissait.
Je reste dans mon bureau et avale rapidement une salade et un yaourt. Je passe un après-midi entrecoupé d’un tourbillon de questions. Mon travail en pati et je décide vers les seize heures à rentrer chez moi, afin de réfléchir à la décision que je vais prendre.
Ma petite voiture blanche est toujours à sa place, je quitte rapidement l’agence de sécurité et décide de rentrer sur Paris en voiture, cela m’évitera de me retrouver à la gare. De toutes façons tous les mardis je rentre chez moi vers les vingt et une heure, et aujourd’hui ce n’est pas le cas. Pour me suivre il faudrait planquer toute la journée à l’extérieur.
Il n’est pas sûr que cet homme m’ai suivis, pas plus qu’il ne connaît mon appartement. Serai-je en train de me faire du cinéma ? La route me semble longue, mais il est vrai que je n’ai pas l’habitude de venir en voiture. Enfin me voilà dans les bouchons du périphérique, cela a le mérite de me noyer dans la masse. Au cours de la route je n’ai vu aucun véhicule suspect, ou tout au moins personne ne me collait, disparaissait et revenait.
Je sors Porte de Vincennes, mince, cette rue est en sens interdit. Enfin, je suis arrivée, mon immeuble a cinq étages, le bâtiment n’est pas visible de la rue, il faut montrer patte blanche pour entrer. Le portail s’ouvre avec une clef magnétique qui doit rester en permanence dans notre véhicule planqué dans un lieu improbable.
Zut comme je suis bête, ce n’est pas ma voiture personnelle, elle est dans le garage. Je dois me garer à l’extérieur, je fulmine intérieurement. J’attends un instant. je ne vois personne. Je descends de mon véhicule, prends mon sac où se trouve l’enveloppe, et me dirige vers mon petit immeuble. C’est à ce moment-là que je vois une silhouette se détacher du mur, affolée je cours vers le magasin le plus proche, j’entre, la vendeuse me regarde d’un drôle d’air, c’est une boutique de prêt-à-porter haut de gamme. Je tremble comme une feuille, une peur irraisonnée m’a saisie, je prends rapidement un vêtement et demande où se trouve les cabines d’essayage, elle me les montre du doigt et continue de parler à une cliente. J’entre, tire le rideau, m’assois et éclate en sanglot. Je ne sais combien de temps j’ai sangloté, mais soudain une voix se fait entendre :
« Madame, allez-vous bien ?
« Oui, je m’excuse, je vais sortir
« Prenez votre temps !
Ouf, elle ne s’est rendu compte de rien, je verrais bien en sortant. Je règle mon achat et sors en même temps qu’une dame qui est ma voisine, je ne l’avais pas reconnue, elle et moi nous faisons quelques pas ensemble, elle me demande si je vais bien. Elle vit seule et s’occupe de sa petite fille tous les weekends ainsi que le mercredi après-midi.
Je lui dis que j’ai des soucis dans mon travail, et nous marchons toutes les deux vers la grande porte en bois de notre logement. Il n’y a personne, j’ai dû rêver, mais je vais rapidement déchanter. Toutes les deux nous nous attardons vers les boîtes à lettres, j’ai du courrier, une longue enveloppe de papier kraft, bizarre je ne connais pas cette écriture, mais je ne dis mots, et prends l’ascenseur, pendant que ma voisine discute avec le concierge.
Qui a bien pu m’écrire ? J’entre chez moi et de suite je m’aperçois que quelqu’un a pénétré dans mon home. A première vue il n’y a rien de déplacer mais je sens une odeur de de pipe froide. Or je ne fume pas et mon frère ne fume que des cigarettes blondes, ce n’est donc pas lui qui serait passé en coup de vent. On a donc pénétré chez moi, je dois savoir qui est venu, le concierge n’ouvre à personne en notre absence et il a bien fallu que la dites personne passe devant lui. Heureusement que c’était sécurisé comme m’avait dit Jérémy. Il avait pris toutes les précautions afin que je sois sous haute surveillance et bien c’est raté.Car il a fallu que celui qui est venu est démontré qu’il était proche de moi.
J’oublie momentanément la lettre qui m’intrigue et je téléphone au concierge, il a dû terminer sa discussion avec ma voisine du dessus. En effet il me répond assez rapidement.
Que puis-je faire pour vous Madame ?
Est-ce que mon frère est passé ?
Non, mais un Monsieur m’a demandé si vous étiez rentré ?
Et que lui avez-vous répondu ?
Que le mardi vous rentriez fort tard.
Où se trouvait ce Monsieur, au téléphone ou s’est-il présenter à la porte.
Au téléphone, pourquoi vous avez été importuné ?
Il me semble que je paye assez cher pour que vous évitiez de raconter ma vie privée à des inconnus.
Je me le tiendrais pour dit, Madame, mais il m’a dit que c’était vous qui lui aviez remis votre clef.
Ma clef ? Et comment a-t-il pu rentrer par la porte en bois.
Il ne se souvenait plus du code.
Ne me dites pas que vous lui l’avez donné
Un grand silence et un tout petit « oui « .
Je vais déménager puisqu’une personne a réussi à s’introduire chez moi. Je ne ferais pas des compliments à l’agence.
Et sur cette dernière tirade je raccroche dans une colère noire. Si j’étais rentré directement au lieu de m’affoler comme une bleue j’aurais empêché cette homme de pénétrer chez moi, mais j’ai fait ma fofolle et il en a profité pour entrer. Comme j’ai rien dans cet appartement il a dû rapidement des chanter.
Qu’est-il venu chercher ? Et qui lui a fourni ma clef ? Comment a-t-il su que j’habitais ici ? Il a dû me suivre. Je me perds en conjoncture de toutes sortes.
lorsque le téléphone sonne, j’attends, cela s’arrête, reprends deux fois, s’arrête à nouveau. C’est mon chef, nous avons ce code pour nous téléphoner, cela évite les mauvaises surprises.
Faut-il que je lui raconte tout ça, ou dois-je tout garder pour moi ? Finalement j’opte pour ne rien dire, après tout je ne sais qui sont ces gens et surtout si cela a un rapport avec mon travail classé top secret. Cela peut-être n’importe qui, mon ex par exemple, mais il m’aurait laissé un petit mot, or je n’ai rien trouvé.
Je décroche le téléphone et mon Boss me demande si j’ai pris ma décision, car il faut que dès demain matin au plus tard, je sois à l’adresse notée dans l’enveloppe. C’est à ce moment que je me souviens de la deuxième enveloppe. J’attrape mon sac tout en écoutant les recommandations de mon chef, je l’ouvre et en sors les deux enveloppes, celle du Ministère et celle de ma boîte à lettres. La dernière ne contient qu’une feuille de papier avec des lettres collées dessus. C’est une véritable lettre anonyme. Mais c’est surtout une lettre de menace.
NOUS SAVONS QUE TU ES UNE POINTURE DU PROJET 50, NOUS T’AVONS A L’ ŒIL, DANS QUELQUES JOURS TU AURAS DE NOS NOUVELLES ! EN ATTENDANT PAS UN MOT A QUI QUE CE SOIT ! SINON UN CERTAIN HUGO AURA DES PROBLEMES.
Je raccroche et assure mon patron que d’ici demain j’aurai pris ma décision. Avec son accord je quitte mon appartement. Il m’a dit de vider mon appartement sauf mes vêtements, ils mettront en place une souricière dès demain matin au cas où cet homme revienne pour une fouille plus approfondie.
Je me dirige vers ma chambre, gagne mon dressing, ouvre le placard. Déplace le tableau qui masque une petite porte secrète qui s’ouvre grâce à un mécanisme astucieux.Je me place face à la plus grosse rose et appuie sur un de ses pétales avec mon stylet. Une porte s’entrouvre donnant accès à un coffre-fort. Je compose une série de plusieurs chiffres, le coffre s’ouvre, je prend mon arme de service, un téléphone, quelques liasses de billets. Je referme le tout. Et surtout je le verrouille par une nouvelle combinaison.
Je sais que ce que je viens de faire va m’éloigner de mon lieu de travail pour quelques temps. Mais je n’avais pas le choix.Car ceux qui m’ont écrit ont eu connaissance de plusieurs choses me concernant. Le travail dont ils me donnent son nom de code qui n’est même pas connu par le président de la République.
Ainsi que les menaces qu’ils ont mis sur la tête de mon fils, la prunelle de mes yeux. Mon petit garçon qui vient juste d’avoir 3 ans et qui vit chez mes parents dans le Sud de la France.Je suis militaire, mon ex mari Dimitri exerce encore à ce jour une haute fonction au sein du Ministère des armées. Lorsque nous nous sommes séparés, c’est lui qui m’a pistonné, afin que j’intègre les services secrets, et le bureau qui leur sert de vitrine dans l’immeuble de la Défense.
C’est là qu’avec d’autres pointures nous mettons au point le projet 50. J’ai un diplôme d’ingénieur Art et métier et j’ai suivi un cursus spécial en tant qu’élève officier De plus pour pouvoir travailler au sein du bureau d’étude basé sur la sécurité, une des conditions étaient d’être célibataire, je voulais le poste, aussi ai-je fait abstraction de la naissance de mon fils deux ans plus tôt. Dimitri m’ayant couvert.
Et maintenant mon passé me rattrape. Je ne puis rien dire à mes supérieurs, et ceux qui me menacent me font aussi peur, que vais-je faire ?Je ferme rapidement mes volets roulant, je prends une douche, je jette dans une valise quelques vêtements, je ferme tous les compteurs, prends mon sac, et me dirige vers l’ascenseur, mais je me ressaisis et monte chez ma voisine. Je lui laisse mes clefs, et lui annonce que je pars chez mes parents en Province pour quelques semaines, que je ne pense pas revenir et que mon ex viendra chercher mes affaires. Elle est désolée que je parte si rapidement mais je ne m’attarde pas, et file vers le sous-sol, là j’ouvre mon garage où je récupère ma voiture personnelle.
mon Boss viendra dans la semaine récupérer la voiture de la Société bidon qui nous sert de couverture. Je m’éloigne rapidement de Paris et m’arrête dans un motel en bordure de l’autoroute, je vais m’accorder un peu de répit avant d’être soumis à un interrogatoire en règle de ma hiérarchie dans la maison bleue. Je vais disparaître et faire la morte, je sais que j’ai 15 jours environ devant moi avant que l’on se mette à ma recherche. Et puis je veux voir si la semaine prochaine l’annonce va réapparaître et ce qui sera écrit dessus.
Je me débarrasse de la puce de mon téléphone, plus rien ne doit me relier à mon travail. Ce sont les ordres. Mais je ne me rendrais pas tout de suite à l’adresse de l’enveloppe que je n’ai toujours pas ouverte. Puis après un frugal repas je sombre dans les bras de Morphée après m’être retournée quatre ou cinq fois.
C’est un bruit à ma porte qui me réveille, je regarde ma montre, il est déjà 8 h 30, j’ai bien dormis, malgré le bruit incessant des voitures sur l’autoroute, cela m’a bercé, bien qu’au début j’ai faillis quitter le motel. Je demande qui est là, en fait c’est la femme de ménage, je prends une douche rapidement et part tout en m’excusant auprès de cette femme. J’ai noué sur mes cheveux un foulard, je ne voudrais pas qu’elle fasse une description de moi si on venait à lui poser des questions. Je me sens un tantinet paranoïaque, mais il faut que je sois fort prudente. Après un petit café noir serré, je me suis arrêtée dans un bureau de tabac pour prendre une puce jetable, je vais pouvoir appeler maman et voir comment Hugo va, ensuite je leur conseillerais de partir dans notre maison de vacance avec papa jusqu’à ce que je les appelle à nouveau. Maman connait mon métier et pensera que je veux ne pas me faire de soucis pour eux trois et que je dois être sur une affaire spéciale. Mais la connaissant elle ne me posera aucune question.
Lorsque j’aurais pris mes marques et si rien ne se passe d’ici là, alors je m’accorderais deux jours et j’irai les voir. Mais seulement si je suis certaine que je ne les expose pas. Une fois cette décision prise, je me sens pousser des ailes et je parcours plus de 100 kilomètres avant de m’arrêter chez le meilleur ami de Jérémy, qui ne me posera aucune question, de toutes façons il est loin, il est en déplacement aux Antilles.
je lui téléphonerais ce soir pour lui demander son avis. Je sais où il met sa clef, et, aussitôt arrivée je regarde sous le pot de fleurs posé à même le sol, et effectivement la clef est ici. C’est une petite maisonnette qui servait à ses parents de maison de campagne jusque dans les années 80, depuis elle appartient à tous ceux qui ont envie de se faire une virée tranquille. En pleine semaine et à cette époque de l’année je ne pense pas que j’aurais de la visite et je serais tranquille pour réfléchir, et puis ce n’est qu’une question de jours.Je sors les victuailles de ma voiture que j’ai apporté de Paris, et me fait rapidement une omelette, le tout arrosé d’un bon vin rouge. Dans le frigo, il y a des fruits, tiens quelqu’un serait donc venu les jours passés, je ne m’en inquiète pas du tout, fais un brin de ménage et passe dans le jardin où les chaises de jardin sont à l’extérieur. Encore une chose de bizarre, ceux qui sont venus auraient bien pu ranger. Je reprends mon journal et regarde plus attentivement les annonces, qu’ai-je loupé ? Possible que cette annonce n’était pas pour moi, mais alors pourquoi toutes ses coïncidences, et surtout quelle mouche lui a pris à mon écrivain en herbe pour m’apostropher de cette manière.
A-t-il eu peur de quelqu’un ? Ou alors il m’a confondu avec une autre ? J’en suis là de mes réflexions lorsque j’entends un chien aboyé et une touffe de poils me monté dessus, mais on dirait le chien de mon ami Clément.
Edith, mais que fais-tu là ? Je te croyais au bout du monde.
J’éclate de rire, car moi aussi je pensais cela de Lui. Nous bavardons à bâtons rompus jusqu’à la tombée de la nuit, je ne lui ai rien dit de mes doutes, de mes peurs.
Lui, m’a raconté la raison pour laquelle il était rentré plus tôt… Nous nous organisons pour la nuit, il prendra sa chambre d’adolescent et moi la chambre de sa sœur, puis nous dînons ensemble et nous bavardons encore longtemps. Il me semble que l’aube se levait lorsque nous avons décidés d’aller dormir.
Quelques heures plus tard, je trouve un mot sur la table, « Fais comme chez toi, et je t’ai trouvé le journal ». En effet je lui ai dit que je cherchais une maison dans les parages et qu’il me fallait le journal, en chevalier servant il est allé me le chercher.
Je passe rapidement sur les titres, les faits divers et vais directement sur la page des annonces, toujours rien pour acheter une maison, mais par contre je suis à nouveau attirée par une annonce :
« A ma belle inconnue, je t’ai volé un baiser, mais tu t’es enfuie comme une vierge effarouchée, je t’attendrais tous les jours à la gare du Nord, je t’espère. »
Signé l’inconnu du 7 h 12
A suivre…
WordPress:
J’aime chargement…